- Saint Fiacre
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Fiacre (saint)
Pour les articles homonymes, voir Fiacre.D'origine irlandaise, Fiacre (en irlandais Fiáchra, en latin Fiacrius, Fiacrus ) est le fondateur, sans doute au VIIe siècle, d'un monastère proche de Meaux qui plus tard prit son nom et devint le centre d'un pèlerinage réputé[1].
Vénéré en Brie depuis le haut Moyen Âge, patron des jardiniers, mais aussi saint guérisseur spécialiste du fic (hémorroïdes), des chancres et des cancers, Fiacre fut un des saints les plus populaires de France. De nombreuses églises et chapelles, non seulement en France, mais aussi en Belgique et en Rhénanie, possèdent encore une statue plus ou moins rustique de ce moine à scapulaire et capuchon, l'air grave et parfois extatique, tenant une bêche dans sa main droite et un livre dans la gauche. Une iconographie foisonnante - miniatures, gravures, images de dévotion, enseignes, médailles et méreaux…- a soutenu son culte pendant des siècles. Ce personnage pieux et secourable, proche des fidèles et qui, dans sa représentation, allie les symboles du travail et de l'oraison a manifestement séduit. Depuis le Xe siècle au moins, on célébrait traditionnellement sa fête le 30 août.
Sommaire
Les études fiacriennes
Nous connaissons assez bien la figure populaire du saint, notamment grâce aux enquêtes de Roger Lecotté en Seine-et-Marne, aux recherches méticuleuses de Paule et Roger Lerou sur sa statuaire et à de nombreuses notes d'érudits locaux sur son culte[2]. Mais si les folkloristes se sont beaucoup occupés de ces dévotions aujourd'hui presqu'oubliées, l'histoire est plus avare. Seules deux dates comptent vraiment dans la quête historique du saint. Dès le XVIIIe siècle, le père Stiltingh, bollandiste, a publié un excellent dossier, comprenant des documents liturgiques et une édition de la vie du XIIe siècle, provenant de Saint-Martin de Courtrai et reconnue depuis comme notre meilleur texte[3]. Il faut attendre ensuite les manifestations franco-irlandaises du XIIIe centenaire de saint Fiacre (censé être mort en 670[4]) qui donnèrent occasion à d'intéressantes mises au point. Dom Dubois consacra en 1970-1971 une partie de son séminaire de la IVe section de l'École Pratique des Hautes Études à la relecture, la mise en ordre et la clarification des textes. Il s'en faut que tous les problèmes aient été résolus, mais, dans la semi-obscurité où Fiacre est retombé, les actes du colloque de Meaux restent le point de passage obligé de toute étude sérieuse[5].
Les plus anciennes mentions de Fiacre
Vie de saint Faron
Le premier à nous parler de Fiacre est un évêque de Meaux, Hildegaire, qui a entrepris, sous le règne de Charles le Chauve, sans doute vers 870, de composer une longue biographie de son prédécesseur saint Faron, mort deux siècles auparavant[6]. Aux chapitres 97-99 de son récit, il nous dit que Faron était en grande réputation auprès des moines celtes (les « Scots ») qui pérégrinaient alors à travers la Gaule, qu'il les accueillait volontiers dans son diocèse et qu'il n'hésitait jamais à les faire bénéficier de sa générosité. C'est ainsi qu'un certain Fefrus[7] - dans lequel nous devons reconnaître notre Fiacre - reçut de lui une terre au lieu-dit Breuil (Broilum), à trois milles de Meaux, pour y construire un monastère. Au chapitre suivant, nous apprenons que Faron exhorta un autre Scot de passage, Kilien, d'aller s'installer en Artois pour évangéliser ce pays.
Vie de saint Kilien
Or, nous avons une Vita de Kilien que son éditeur, le père Poncelet, date du Xe siècle, tout en avançant quelques arguments qui autoriseraient à croire que le texte est plus ancien ; il pourrait donc être quasi-contemporain de la Vita Faronis de Hildegaire.
Dans ce récit, Kilien, fils d'un roi d'Écosse, revient de Rome où il a refusé de devenir pape et, passant par Meaux, y rencontre Fiacre déjà installé au Breuil. Il reconnaît en lui un esclave (servus) de son père. Un dialogue étonnant s'engage entre les deux saints. Fiacre lui offre l'hospitalité (qui ovans hospitio eum recepit, precans secum manere). Kilien le prend de haut, décline l'offre et ajoute : « je poursuivrai mon droit chemin » (nempe tuis non parebo dictis, sed tenebo tramitem recti itineris). Fiacre insiste. « Demande, mon frère, réplique Kilien, ce qui est juste ou ce qui apparaît honorable ; mais il est stupide de demander ce qu'on peut refuser à bon droit » (Quod justum est, petito, frater, vel quod videatur honestum. Nam stultum est petere quod possit iure negari). Fiacre cette fois-ci s'incline, explique par son inertia la rebuffade qu'il subit et supplie Kilien dont il s'avoue l'esclave (vernaculus) d'accepter au moins un humble cadeau, sans doute un produit de son jardin. Le visiteur accède à cette prière et prend congé aussitôt, « tenant sa droite route » jusqu'à Eulficurtis, un lieu non identifié que l'hagiographe situe au bord de l'Aisne.
On voit que la sainteté, même entre élus, n'est pas toujours de bonne compagnie. Faut-il s'étonner que le biographe de Fiacre, qui connaissait ce texte, ait choisi de le réécrire à sa manière ?
Le Martyrologe sénonais et autres mentions
Le troisième texte est le plus court, mais il est important.
Il s'agit d'une simple addition portée en marge d'un manuscrit sénonais du martyrologe hyéronimien (qui date du Xe siècle). Elle indique au 30 août : « Au pays de Meaux, mort de saint Fiacre, évêque et confesseur ».
Il faut ajouter, pour être complet sur les témoignages les plus anciens, un poème en l'honneur de Faron composé vers la fin du XIe ou au début du XIIe siècle par un archidiacre de Meaux, Foulcoie de Beauvais. Quatre vers sont consacrés à Fiacre, mais ils ne sont qu'une paraphrase du passage de Hildegaire et ne nous apprennent rien. L'auteur emprunte même à son modèle les formes caractéristiques : Fefrus et Broilum.
La Vie de saint Fiacre
Il faut attendre la seconde moitié du XIIe siècle pour que Fiacre ait sa vie propre. Elle a apparemment été composée par un moine de son monastère et paraît avoir été faite, dès l'origine, pour soutenir le pèlerinage. Elle se compose de deux parties juxtapposées : la première reprend, avec des variantes et des compléments, les données de Hildegaire et relate à sa manière la visite de saint Kilien. La seconde est originale, d'une saveur populaire marquée et puise certainement dans les traditions qui se sont développées autour du monastère briard. Le tout est précédé d'un prologue et suivi d'un recueil de miracles.
La fondation se fait désormais en deux étapes. Dans un premier temps, Fiacre construit un monastère pour ses compagnons et s'installe lui-même dans une petite maison à l'écart, où il accueille les pélerins de passage, fait la charité aux pauvres et guérit les malades en leur imposant les mains. Mais, « la renommée de sa sainteté s'étant répandue partout comme un parfum », il souhaite rapidement disposer d'un terrain plus vaste pour y créer un jardin, afin de cultiver des légumes pour ses visiteurs et des herbes pour ses malades. Il recourt une nouvelle fois à la générosité de Faron.
Cette seconde étape de la fondation se déroule selon un procédé bien connu du folklore : Faron accorde à Fiacre la quantité de terre et de bois qu'il sera capable de délimiter, tout autour de sa maison, par un fossé creusé de sa propre main en une journée de travail. Le saint se met en prière, puis marche en traînant derrière lui son bâton qui creuse le sol d'un sillon large et profond tandis que s'abattent de part et d'autre les arbres qu'il touche. Une méchante femme, spectatrice du miracle, se précipite chez Faron et accuse le saint d'être un sorcier. Fiacre découragé s'assoit sur une grosse pierre qui se ramollit et se creuse pour lui offrir un siège convenable. Mais Faron reconnaît à ces prodiges les vertus de l'homme de Dieu et renvoie la femme à sa quenouille. Les fossés et la pierre sont toujours là pour témoigner de la fondation miraculeuse et depuis ce temps, ajoute l'hagiographe, aucune femme n'est plus entrée dans le monastère du saint sans être frappée dans son corps d'un châtiment divin.
Quant à Kilien il est bien passé par là, mais désormais Faron ne le lui cède plus en noblesse : les deux saints se reconnaissent du même sang, se congratulent, se donnent des nouvelles du pays et récitent ensemble des passages de la Sainte Écriture « dont il est doux de s'abreuver ». Ils se quittent en échangeant le baiser de paix.
Variations sur la vie du saint
Cette vie aura un succès considérable et la tradition continuera de broder, sans rien apporter d'essentiel, si ce n'est que la dénonciatrice y gagnera un sobriquet : la Becnaude ; et surtout que le bâton du miracle, dès le XIVe siècle, deviendra une bêche. Les Écossais envoient une délégation à Fiacre pour le prier de devenir leur roi ; Fiacre prie Dieu de le couvrir de lèpre et se trouve tout aussi subitement guéri dès que les ambassadeurs se sont enfuis épouvantés. Dans une variante très populaire du miracle de la pierre, ce n'est plus Fiacre, mais la Becnaude qui s'y assoit ; la pierre s'amollit comme du beurre et se colle aux fesses de la mégère jusqu'à ce que Fiacre, en présence de Faron, la libère… À une date indéterminée, on trouvera à Fiacre, protégé de Faron, une sœur nommée Syre et protégée de Fara, sœur de Faron. Au XVe siècle, on savait qu'un roi d'Angleterre - qui ne peut être que Henri V - s'était mis en tête d'enlever le corps du saint ; il dut y renoncer, car les chevaux refusèrent de le tirer hors du périmètre de son monastère.
Hypothèses sur le Fiacre historique
Que peut retenir l'historien du dossier ainsi constitué ? À vrai dire très peu. Tout au plus – mais n'est-ce pas souvent le cas devant les textes hagiographiques du haut Moyen Âge ? - peut-il tenter d'en tirer quelques hypothèses raisonnables ?
Les Vies de saint Faron et de saint Kilien ont en commun d'être tout à fait fantaisistes. Hildegaire, qui fut moine à Saint-Denis avant d'être évêque et qui a visiblement beaucoup fréquenté la bibliothèque de son monastère, mêle Faron – dont il ne sait pas grand chose - à de nombreux souvenirs de lectures historiques, souvent au mépris de la chronologie. Dom Dubois, peut-être dans un excès de scepticisme, le soupçonne même d'inventer la relation de Fiacre avec Faron, uniquement pour introduire dans un même récit deux saints honorés à peu de distance l'un de l'autre. Quant à Kilien, saint évangélisateur toujours honoré à Aubigny-en-Artois, sa personnalité historique nous échappe complètement et sa rencontre avec Fiacre nous demeure incompréhensible. Tout au plus peut-on noter que la route la plus courte de Rome vers la mer du Nord passait alors bien par Meaux et qu'elle devait être fort fréquentée par les moines insulaires.
Il n'y a pourtant pas lieu de mettre en doute l'existence de Fiacre. Il fallait bien quelqu'un pour fonder le monastère du Breuil et pour occuper le tombeau de son église. Par ailleurs, le nom typiquement irlandais de Fiacre est, en dehors de lui, inconnu sur le continent.
Un évêque gyrovague ?
Contrairement à ses prédécesseurs, dom Dubois attache une grande importance à la mention du martyrologe sénonais : la qualité d'évêque qu'elle lui attribue a difficilement pu être inventée. L'auteur de la note, probablement un clerc de Sens, ne précise pas son siège et la localisation qu'il donne - «au pays de Meaux » et non à Meaux même - suffit à montrer qu'il ne le prenait pas par erreur pour un ancien évêque de cette cité.
On pourrait voir alors en Fiacre, évêque sans évêché, l'un des ces chorévêques celtes, accompagnés de quelques compagnons devenus gyrovagues sur le continent et dont l'époque nous offre d'autres exemples. Ils se seraient arrêtés à Meaux où ils auraient été retenus par l'évêque ou se seraient mis sous sa protection pour des raisons que nous ignorons. Faron (pourquoi pas lui ?) les aurait alors installés au Breuil qui était sans doute dans ses propriétés, comme l'affirme la vie du XIIe siècle.
Le Breuil
L'importance et la nature même de la nouvelle fondation sont difficiles à apprécier. Un « breuil » - mot d'origine gauloise - paraît désigner dès le haut Moyen Âge un espace clos mais inculte, tel qu'une réserve de gibier ou un parc à chevaux. On est tenté de penser que le « breuil » de Fiacre doit son nom aux fossés qui le délimitaient et qu'on voyait encore au XIIe siècle. Ont-ils été creusés à l'origine du monastère, comme le rapporte la légende, où existaient-ils déjà lorsque Faron fit sa donation ? La seconde hypothèse - qu'on ne saurait démontrer - n'en est pas moins plausible : on n'a guère d'exemples de ce mode de clôture dans les fondations de l'époque mérovingienne et d'ailleurs un terrain où s'élève un monastère mériterait-t-il ce nom de « breuil » s'il ne l'était pas auparavant ? On a même suggéré qu'un détail du miracle - les arbres qui s'abattent de part et d'autres du fossé - pourrait révéler l'existence de boisages, poutres ou troncs, renforçant les talus. Fiacre et ses compagnons se seraient alors installés dans les vestiges d'un établissement indéterminé et abandonné peut-être depuis longtemps…
Ermitage ou monastère ?
La tradition locale a elle-même hésité sur la nature de l'installation de Fiacre. Oubliant ses compagnons, on en fait généralement un ermite - fort visité sans doute comme l'étaient souvent les ermites de l'époque - et qui n'aurait fondé un monastère que pour organiser l'afflux des disciples qui accouraient de toutes parts. Mais ce topos hagiographique ne résiste pas à l'examen.
Un moine colombanien ?
La tradition populaire pourrait nous en apprendre davantage. La Becnaude qui illustre la misogynie de Fiacre a sûrement une double fonction. Ulcérée par la manière dont Fiacre se taille un domaine, elle peut représenter, comme le croit J. Dubois, une certaine méfiance paysanne devant l'extension des domaines ecclésiastiques, bien réelle à l'époque où l'auteur de la Vie anonyme mettait la légende par écrit. Elle apporte surtout une étiologie à la clôture rigoureuse qu'observaient les moines de Saint-Fiacre et qui devait apparaître au XIIe siècle comme une curiosité suffisante pour demander une explication. C'était alors d'autant plus surprenant que ces religieux tenaient un hospice et animaient un pèlerinage. Pendant le haut Moyen Âge, le corps de leur fondateur restait inaccessible à la vénération des fidèles. Au XVIIe siècle encore, Anne d'Autriche, grande coureuse de dévotions, vint à pied en pèlerinage à Saint-Fiacre et, toute reine qu'elle fût, n'obtint pas le droit d'entrer dans l'église conventuelle. Les moines gardèrent strictement leur usage jusqu'à la Révolution. Or, à l'époque mérovingienne, l'usage d'une séparation stricte entre clercs et laïcs apparaît comme assez caractéristique du monachisme colombanien. On sait comment Colomban lui-même couvrait d'imprécations le roi Thierry pour qui cette ségrégation était incompréhénsible et qui violait tranquillement la règle établie à Luxeuil. La Vie de saint Aile de Rebais explique l'animosité de Brunehilde contre Colomban par l'interdiction qu'il faisait aux femmes d'accéder au monastère et raconte comment, par de laborieuses tractations, Aile obtint la sauvegarde des moines de Luxeuil contre l'assouplissement de leurs usages décidément trop étrangers aux mœurs continentales : le monastère serait ouvert aux laïcs, seules les femmes en demeureraient exclues, exclusion d'autant plus rigoureuse que cela devait être la dernière ligne de défense des religieux qui avaient le sentiment d'avoir épuisé toutes les concessions possibles.
On est tenté dès lors de rapprocher les Irlandais établis au Breuil des moines de Luxeuil. L'évêque Fiacre n'aurait-il pas été aussi un chef de monastère de culture colombanienne ? Et, comme à Luxeuil, la rigueur qui frappe les femmes ne serait-elle pas le vestige d'un idéal ancien de séparation avec les laïcs, tous sexes confondus ?
Hildegaire aurait gommé le caractère épiscopal de Fiacre car, de son temps, la guerre que menaient les évêques établis aux évêques gyrovagues n'était pas complètement éteinte. Au XIIe siècle, l'institution des chorévêques était oubliée. De même qu'étaient oubliés les usages colombaniens qui, pour ce qui en persistait, s'expliquaient désormais anecdotiquement par la hargne de la Becnaude contre le saint fondateur.
Deux miracles de saint Fiacre
Le pèlerinage et le culte
Fiacre, patron des jardiniers, est un saint qui a joui d’une popularité exceptionnelle en France. On compte 522 statues de ce saint, généralement représenté avec une bêche, dont 229 antérieures au XVIIe siècle[8]. Dans la Somme, à Esclainvillers, le patron est Saint Fiacre. L'église possède sa satue et une relique : le bras de St Fiacre, mais il n'est plus visible au village.
Saint Fiacre en Irlande
Et les fiacres trottinants ?
Voir aussi
Sources
Les textes
Études
Notes
- ↑ Voir l'article Saint-Fiacre-en-Brie
- ↑ Voir la bibliographie
- ↑ Acta Sanctorum… Août, tome VI, pages 602-604. Le manuscrit du XVe siècle qui appartenait alors aux Bollandistes est aujourd'hui le 8552 de la Bibliothèque royale de Bruxelles
- ↑ C'est une date traditionnelle de la mort de saint Faron qui a passé à Fiacre.
- ↑ XIIIe Centenaire de Saint Fiacre… ; voir bibliographie
- ↑ Voir Bibliographie, éditions
- ↑ Philologiquement, cette forme Fefrus s'explique, mais non sans difficultés, par une romanisation de Fiachra et de sa forme latine. Le second f doit provenir du changement du groupe c(h) + liquide (transcrivant en fait une aspiration devant liquide) en f + liquide, même si ce changement se produit en général à l'initiale d'un mot. Le e fermé de la première syllabe oblige à écarter un Fiácrius (avec i consonne) et recommanderait plutôt un Fíacrus dans lequel l'antépénultième accentuée serait i voyelle. On sait que ce i bref se confond rapidement avec e long latin et aboutit au e fermé roman. La voyelle a, pénultième atone, s'affaiblit en e sourd et s'assimile au e fermé précédent (mais c'est là encore un phénomène plutôt attesté à la fin d'un mot). Tout se passe en fait comme si Fia-c(h)ra s'articulait avec une pause entre deux syllabes. Mais peut-on dire comment ce mot celtique s'entendait et se répétait dans la Gaule mérovingienne, ou même quel son exact représentait le e de Hildegaire ? Ce qui est étonnant, c'est qu'en fin de compte, ce roman Fefrus n'a pas survécu et saint *Fefre est retourné au latin pour donner Fiacre. Indice d'une eclipse dans la popularité du saint après le IXe siècle ? - cf. J. Guérout, in : DHGE XVI, col. 659-660 et Actes…, pages 14-15
- ↑ Régine Pernoud, Les Saints au Moyen Âge - La sainteté d’hier est-elle pour aujourd’hui ?, Plon, Paris, 1984, 367 p. p 97
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