- Astrologie mondiale
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L'astrologie mondiale est une branche de l'astrologie judiciaire[réf. nécessaire] (astrologie qui aide au jugement - pour prendre de bonnes décisions - littéralement[réf. nécessaire]) qui étudie les correspondances entre la marche du monde et les mouvements planétaires du système solaire. Selon les astrologues, c'est la forme la plus ancienne sous laquelle a été pratiquée l'astrologie. Parmi ses fonctions on trouve l'explication du passé et la prédiction de l'avenir. L'astrologie politique, une variante importante de l'astrologie mondiale, s'occupait de thèmes astraux personnels, mais seulement dans la mesure où ils pouvaient avoir une signification plus large : c'est pourquoi la majorité des thèmes astraux qui ont été conservés jusqu'à nos jours sont des thèmes de personnages influents.
Sommaire
Moyen Âge : transformation de l'astrologie mondiale
« Loin de nous laisser impressionner par le déterminisme et par la fatalité que propagent les astrologues (même sans le vouloir), libérons-nous, et diminuons les astres. Qu'ils nous éclairent et nous aident, mais sans toucher notre pleine responsabilité et liberté. »
— Thomas d'Aquin, Lettre à Réginald de Piperno
Au Moyen Âge, les thèses de Thomas d'Aquin sur la prépondérance du libre-arbitre influent durablement sur la pratique astrologique (chez les lettrés), tant et si bien que l'astrologie généthliaque (l'édification de thèmes de naissances), qui peut confiner à une « une abomination devant l'Eternel » (Dt 18:12) si elle entend prédire le destin, laisse graduellement la place à l'étude des grands cycles planétaires, et surtout des évolutions du cycle Jupiter-Saturne, d'une durée de vingt ans (la première décennie commence à la Grande Conjonction, la seconde commence à l'opposition Jupiter-Saturne)[1].
Paul Sidelko, médiéviste, estime que la condamnation et l'emprisonnement de Roger Bacon, (1214-1294) en 1277 sont attribuables à l'hérésie d'avoir traité de la naissance de Jésus-Christ comme d'une naissance ordinaire, sous l'influence des astres (d'une conjonction de Jupiter et Saturne)[2].
Renaissance
À la Renaissance, la question du ciel de naissance du Christ refait surface. Au tournant du XVIIe siècle, un événement céleste qui n'arrive que tous les deux siècles se produit : la conjonction de Jupiter et Saturne passe d'un trigone au suivant.
En effet, la Grande conjonction, plutôt que de se produire (à chaque 20 ans) dans un des trois signes du triangle[3] d'Eau (Cancer, Scorpion, Poissons[4]), se produira, pour les deux prochains siècles, dans les signes de Feu (Bélier, Lion, Sagittaire)[5]. Les changements sont au nombre de quatre [6]; un cycle complet dure 800 ans (794,4 ans, plus précisément).
Johannes Kepler observe que la naissance du Christ correspond également au début d'un grand cycle de 800 ans[réf. nécessaire]. La ressemblance est accentuée à ses yeux par l'arrivée de Mars dans cette région du ciel, événement qui, selon ses calculs, s'est également produit 1600 ans -- deux grands cycles -- auparavant. Il en déduit que, de même qu'une nouvelle étoile est apparue dans un tel contexte, la supernova de 1604-1605, décrite dans De Stella nova in pede serpentarii, une autre étoile de ce type est probablement apparue aux rois mages Chaldéens -- l'étoile de Bethléem[7]. Kepler d'épiloguer : « Je ne doute pas que Dieu ait (ainsi) daigné répondre à la crédulité des Chaldéens ».
Depuis le Siècle des Lumières
De nouvelles planètes du système solaire ont été découvertes, et la symbolique de ces planètes a été rapprochée des événements concomitants à leur découverte, selon le principe de synchronicité cher à Carl Gustav Jung : la découverte d'Uranus a été mise en parallèle avec la Révolution française et l'indépendance des États-Unis, la découverte de Neptune avec la montée du communisme (Karl Marx et Friedrich Engels) et du romantisme et la découverte de Pluton avec les régimes totalitaires hitlérien et stalinien, mais aussi avec la découverte de l'énergie atomique.
André Barbault, spécialiste renommé[réf. nécessaire] de l'astrologie mondiale, a introduit un indice de concentration planétaire mesurant l'éloignement des planètes du système solaire entre elles[8]. Dans la revue L'Astrologue n° 20 (4e trimestre 1972), André Barbault affirma : "Je tiens personnellement cet indice pour la clé de l'astrologie mondiale; il représente le coefficient de répartition des planètes autour du Soleil". En clair, pour obtenir cet indice, on additionne les distances angulaires de tous les couples planétaires possibles. Parmi les irrégularités observées historiquement pour cet indice, on trouve la période des deux guerres mondiales et les années 1980, ce qui fit prédire à André Barbault une grave crise mondiale pour ces années-là.
Astrologie mondiale et libre-arbitre
Dans son livre L'Horoscopie cartésienne (Éditions Traditionnelles, 1965), l'astrologue Claire Santagostini a émis l'opinion suivante (page 136): "L'histoire est faite par des hommes, en particulier par les grands hommes, et ces hommes sont libres. De là, en Mondiale, les erreurs de diagnostic qui font tant rire nos adversaires et discréditent profondément l'astrologie". Elle avait précisé dans son introduction: "(ce livre) s'adresse aux gens qui, ayant compris quelles indications utiles on peut trouver dans une horoscopie valable, ne veulent cependant renoncer ni à leur bon sens, ni à l'acquis précieux de la pensée et de la vie intellectuelle, ni à leur foi en l'homme, qui est vivant et libre".
Notes
- Nicholas Campion. (s. v. « Mundane Astrology ») dans Lewis, James. (2003). The Astrology Book - The Encyclopedia of Heavenly Influences. Second Edition. Visible Ink Press.
- The condemnation of Roger Bacon » Journal of Medieval History. Volume 22, Issue 1, March 1996, Pages 69-81 Sidelko, Paul (1999) «
- (ou trigone d'Eau)
- écliptique, 0 étant le point vernal Ou, en termes astronomiques, dans les secteurs suivants : 90-120, 210-240 et 330-360 degrés sur le plan de l'
- Les quatre arcs de cercle de 30 degrés suivants.
- le cercle de l'écliptique étant divisé en quatre groupes de signes, pour chacun des éléments
- Common Errors in "Star of Bethlehem" Planetarium Shows Griffith Observatory. Los Angeles, Californie. Première publication : Planetarian, Third Quarter 1981 Mosley, John (1981)
- André Barbault l'introduisit dans l'ouvrage Les astres et l'histoire (éditions Jean-Jacques Pauvert, 1967)
Bibliographie
- André Barbault, Les astres et l'histoire, Éditions Pauvert, 1967
- André Barbault, L'astrologie mondiale, Éditions Fayard, 1979
- André Barbault, L'avenir du monde selon l'astrologie, Éditions du Félin, 1993
- André Barbault, L'astrologie mondiale: la prévision historique par la connaissance des rythmes du cosmos, Fayard, 1996
- André Barbault, Prévisions astrologiques pour le nouveau millénaire, Éditions Dangles, 1999
- (en) Michael Baigent, Nicholas Campion & Charles Harvey, Mundane Astrology, The Aquarian Press, 1984, ISBN 0-85030-302-8
- (traduction en français du livre précédent) Michael Baigent, Nicholas Campion & Charles Harvey, L'astrologie mondiale, Éditions du Rocher, 1995, ISBN 2-268-01840-7.
- Jacques Halbronn, Aquarius ou la nouvelle Ere du Verseau, Éditions Albatros, 1979
- Charles Ridoux, Évolution géopolitique mondiale : le tournant 1980-2020, Éditions du Rocher, 2002
- Louis Horicks, Henriette Michaux, Traité pratique d'astrologie mondiale, Éditions Flandre-Artois, 1982, ISBN 2-85711-008-1.
- José Luis San Miguel de Pablos, Le Grand Cycle Uranus-Neptune, Éditions du CEDRA, 2000, ISBN 2-908713-02-0.
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