- Sabotage du pont de Livron
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Le sabotage du pont de Livron est une action de la Résistance française qui a eu un cours décisif sur le cours des opérations militaires dans le Sud de la France à la fin du mois d'août 1944[1].
Sommaire
Lieu et situation militaire
Livron est une commune située au milieu de la vallée du Rhône qui, en 1944, comptait 4300 habitants environ. Un pont composé de trois arches, massif, solide, enjambait la rivière de Drôme. Il était situé environ à 150 mètres de la sortie sud du village, sur la route de Loriol et de Montélimar. Cette route, la Nationale 7, est à cette époque le principal axe routier dans la vallée du Rhône[2].
Après le débarquement allié en Normandie et particulièrement en cas de nouveau débarquement en Provence, les ponts de la vallée du Rhône sont en 1944 d'une importance vitale pour l’approvisionnement ou une éventuelle retraite de la Flak (DCA), a été positionnée à la sortie du bourg de Livron, soit à environ 150 mètres du pont. Le 16 août, les autres ponts sur la Drôme ayant été détruits, il ne reste que celui de Livron.
Le mois précédent, au cours d'une réunion d’état-major, le commandant des FFI de la Drôme, Jean-Pierre de Lassus Saint-Geniès[3], alias "Legrand", avait demandé à un de ses adjoints, chef de la Section d’atterrissage parachutage de Drôme-Ardèche, Henri Faure, alias "Albert" ou "Capitaine Gérard", de se préparer à faire sauter le pont en cas de besoin.
Les faits
Le 15 août, à minuit sur les plages du Var, le débarquement de Provence commence.
À 16 h 30, le commandant Legrand donne l’ordre à Albert de faire sauter le pont de Livron[5].
En vue de cette action, Henri Faure a regroupé sept cellules de plastic (environ 180 kilogrammes)[6]. Durant, l'après-midi du 16, il regroupe son commando qui est composé au total de 20 résistants. Ils appartiennent tous à la Section d'atterrissage parachutage et opèrent dans le secteur d'Allex-Livron[4].
Vers 22 h 30, après avoir disposé un groupe de protection au sud et un autre au nord, Faure et 4 hommes, attaquent le creusement de deux sapes dans le tablier du pont, juste au-dessus de la clé de voûte de l'arche sud. Tout cela, sous le nez des Allemands. L’explosion se fit ressentir à 8 km[3].
Bilan
Le 17 c'est le début du repli pour l'armée allemande dont les véhicules s'amoncellent entre Livron et Montélimar et sont contraints de livrer bataille. En effet, coincés entre le Rhône à l'ouest, les Alpes à l'est, la Drôme au nord, ils doivent affronter les 5000 hommes de la Task Force Butler [7], avant-garde de la Sisteron, se sont rabattus le 21 dans la vallée du Rhône, au nord de Montélimar, vers Marsanne. Les combats dans le secteur dureront jusqu'au 28. C'est la bataille de la vallée du Rhône ou bataille de Montélimar.
Seules, des troupes à pied peuvent fuir vers le nord. 3500 véhicules abandonnés, 2500 morts, 3000 prisonniers[8] au total dont le général Richter[9] de la 716e division d'infanterie allemande. Le général américain Lucian Truscott, commandant le VIe corps d'armée US, écrit dans ses Mémoires, « de Montélimar à Livron, routes et voies ferrées étaient jonchées d'épaves de chars, de canons, de véhicules de toutes sortes. Des centaines de cadavres d'hommes et de chevaux couvraient la plaine ».
La retraite se transforme en déroute.
Hommage
Le 14 août 1996, lors des cérémonies du 50e anniversaire de la Libération, le pont a été rebaptisé "Pont Commando Henri Faure".
Notes et références
- Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1977, page 381
- Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance,page 363
- http://war.megabaze.com/page_html/012-Resistance-Parachuting Témoignage d'Henri Faure
- Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance,page 365
- Dreyfus PaulHistoires extraordinaires de la Résistance,page 359
- http://www.resistance-drome.org/sabotage.pont.livron.resistance.shtml
- Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance,page 379
- Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance,page 380
- http://www.montelimar.fr/vdm/archives280806.php bataille de Montélimar
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Témoignage de Maurice Brunet, membre du commando Henri Faure, recueilli par des collégiens de Crest en 2002.
- Témoignage d'Henri Faure sur ses actions de résistance, dont le sabotage du pont de Livron.
- Page sur la bataille de Montélimar sur le site de la ville de Montélimar
- Site du Centre historique de la Résistance en Drôme, et de la Déportation et la page spécifique sur le pont de Livron
Bibliographie
- Dreyfus Paul, Histoires extraordinaires de la Résistance, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1977, (ISBN 2213004838)
- Chazalon Thierry, "Résistances ! La Drôme en armes", Récits d'histoire, Saint-Marcel-lès-Sauzet, 2010. (pages 14 à 18 : Situation du pont de Livron vue par les Allemands / Situation du pont de Livron vue par la Résistance).
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