Réseau Sortir du nucléaire

Réseau Sortir du nucléaire
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Réseau Sortir du nucléaire
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Contexte général
Champs d’action Sortir du nucléaire
Zone d’influence France
Fiche d’identité
Fondation 1997
Siège central La Croix-Rousse
Financement Dons et cotisations
Employés 13
Membres 27 000
Site web www.sortirdunucleaire.org
Manifestation contre l'EPR, Lyon, 17 mars 2007

Le Réseau Sortir du nucléaire est une association française antinucléaire créée en 1997 à la suite de la fermeture du réacteur Superphénix. En novembre 2010, 347 associations sont adhérentes sur un total de 873 associations signataires de la charte du Réseau[R 1]. Environ 27 500 particuliers ont aussi signé cette charte[R 2].

L'association est agréée par le Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire français[1] depuis 2005, et l'activité de ses 12 salariés[R 3] est financée principalement grâce aux cotisations des membres et aux dons, ainsi que par la vente de matériel militant et de documents produits à l'interne[R 4].

Sommaire

Histoire

Depuis le début du programme nucléaire français, plusieurs coordinations nationales antinucléaires ont vu le jour. Elles sont souvent éphémères et de circonstance, comme pour le rassemblement de Bugey en 1971, ou de plus longue durée, comme la Coordination Nationale Antinucléaire (CNAN) de 1976 à 1984. La CNAN est dissoute après le camp de la paix de 4 000 anti-nucléaires et anti-militaristes à Malville, un certain nombre d'animateurs rejoignent alors Les Verts sous l'impulsion de Yves Cochet, tandis que d'autres militent dans leurs groupes locaux.

En 1997, la première assemblée générale de coordination nationale antinucléaire se déroule à Agen et rédige la charte du réseau Sortir du nucléaire. Sont présents à cette assemblée une trentaine de personnes représentant notamment la Coordination nationale des collectifs contre l'enfouissement des déchets radioactifs, Greenpeace, le Comité Malville, Stop Golfech, les Amis de la Terre, le comité Stop Civaux, la FRAPNA, Les Verts, la LCR[réf. nécessaire]. La charte qui fut établie repose sur la phrase : « Nous voulons une décision immédiate de sortie du nucléaire ». Le Comité Stop Nogent refuse de signer cette charte qui n'appelle pas à une sortie immédiate du nucléaire, et ne rejoint donc pas le Réseau.

En 1998, une première campagne contre la construction de laboratoires d'enfouissement des déchets radioactifs est lancée; une deuxième suit contre le chauffage électrique, puis que de nombreuses autres[R 5].

Sortir du nucléaire est fondateur et animateur principal du Collectif Stop-EPR qui rassemble plusieurs milliers de manifestants[2],[3] le 15 avril 2006 à Cherbourg et le 17 mars 2007 à Rennes[4],[5].

Le 6 juin 2007, le Conseil d'État annule le décret autorisant EDF à démanteler la centrale nucléaire de Brennilis après avoir été saisi par l'association. Cette dernière engage par la suite un nouveau recours contre la construction du réacteur nucléaire EPR prévu à Flamanville, mais celui-ci est rejeté avril 2009[6].

De 2006 à 2007, Sortir du nucléaire est membre du collectif L'Alliance pour la planète. Il le quitte sur un désaccord concernant le Grenelle de l'environnement annoncé pour l'automne 2007 par le Président français, ce dernier ayant clairement annoncé que la filière nucléaire ne serait pas remise en cause[R 6]

Charte

La charte du Réseau Sortir du nucléaire souhaite l'abandon des projets d'enfouissement des déchets nucléaires, de traitement du combustible usé, l'arrêt des exportations d'électricité, le non-renouvellement du parc nucléaire, l'arrêt des réacteurs en fonctionnement et l'abolition des armes nucléaires[R 2].

Cette charte met en exergue les dangers potentiels de la filière électronucléaire (accidents nucléaires, prolifération nucléaire, coûts et risque pour la santé publique). Elle prône une sortie du nucléaire civil grâce à une politique énergétique qui favoriserait notamment les économies d'énergie et le développement d'autres moyens de production d'énergie basés sur les énergies renouvelables ou sur un recours provisoire à des technologies conventionnelles comme les centrales au gaz ou la cogénération.

Les signataires de la charte sont en général des associations nationales et locales. Ils comprennent aussi des syndicats (la Confédération paysanne, SUD Rail), des partis politiques nationaux (Les Verts, LCR) ou locaux, ainsi que des entreprises ou commerçants du secteur des énergies renouvelables ou de l'agriculture biologique. Greenpeace en fut membre jusqu'en 2007.

Le Réseau sortir du nucléaire est membre du Réseau Action Climat France et de Stop Essais, organisations avec lesquelles il échange des adhésions croisées[7].

Activités et dates marquantes

Les actions du réseau prennent la forme de communication sur le thème du nucléaire et de ses dangers[R 5] : manifestations, organisation de débats, publication de la revue trimestrielle Sortir du nucléaire[R 7], réalisation de brochures[R 8], mise en place de sites internet[8], mise en place d'un centre de documentation, ainsi que de pétitions et lobbying auprès des élus, des collectivités, des syndicats, des associations.

Le 3 novembre 2002, le Réseau « Sortir du nucléaire », sur la base de documents de l'Autorité de sûreté nucléaire restés confidentiels, révèle[R 6] que « 34 réacteurs nucléaires français (sur 58) sont inadaptés au risque sismique ». L'information fait la une des journaux télévisés et de quotidiens nationaux[R 6].

Le 16 novembre 2004, lors de l'émission de télévision France Europe Express[9] sur France 3, le porte-parole du Réseau « Sortir du nucléaire » accuse Anne Lauvergeon (présidente d'Areva) de causer de graves atteintes à l'environnement et à la santé des travailleurs et riverains des mines d'uranium au Niger. C'est le début d'une polémique qui fait rage depuis plusieurs années[10].

Le 12 janvier 2009, le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle sur la base d'informations publiées sur le site Internet de l'ASN [R 1] que « les laboratoires de toutes les centrales nucléaires EDF ont perdu leurs agréments », et que l'Autorité de sûreté nucléaire, qui a constaté l'incapacité de ces laboratoires à mesurer correctement la radioactivité dans l'environnement des centrales, n'a pas daigné rendre publique cette affaire[11],[12]. Le quotidien Le Monde a consacré à cette affaire l'éditorial de son édition datée du 14 janvier 2009[13].

Le 8 avril 2009, le Canard enchaîné affirme que depuis 2006, EDF a fait espionner Stéphane Lhomme, l'un des portes-parole du réseau Sortir du nucléaire, par une entreprise suisse nommée Securewyse[14].

Le 8 avril 2010, le Conseil d'administration provisoire (élu pour 4 mois lors de l'assemblée générale mouvementée de février 2010) du Réseau Sortir du nucléaire licencie Stéphane Lhomme[15] : un membre du Conseil d'administration parle d'un « comportement humain inacceptable »[15] et il est accusé de « plusieurs manquements graves au droit du travail et à ses fonctions »[16]. Stéphane Lhomme conteste ces accusations et dénonce une opération politique visant à édulcorer le positionnement antinucléaire du réseau[17]. Il est soutenu par des antinucléaires « historiques » dont Didier Anger[18].

Critiques

D'après un rapport du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, le réseau Sortir du nucléaire refuse par principe toute concertation avec la mission Granite sur l'enfouissement des déchets nucléaires[19].

Le Réseau « Sortir du nucléaire » est également critiqué par des acteurs plus radicaux du mouvement antinucléaire, qui lui reprochent d'être trop « mou »[20], ainsi le Comité Stop Nogent refuse de signer la charte du réseau qui n'appelle pas à une sortie immédiate du nucléaire.

En 2008, le Réseau Sortir du nucléaire obtient une note de transparence de 2 sur 5 dans le baromètre de la transparence des ONG réalisé par la Fondation Prometheus. D'après ce rapport, l'organisation de l'association est jugée transparente (mise en ligne des statuts) sauf en ce qui concerne le rapport financier[21]. En réaction à cette mauvaise note, le rapport financier annuel du réseau - qui a toujours été disponible sur simple demande - est diffusé sur Internet[R 9].

Annexes

Notes et références

Références du site www.sortirdunucleaire.org
Autres références
  1. Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Liste des associations agréées, consultée le 6 février 2009.
  2. http://tf1.lci.fr/infos/france/0,,3296546,00-mobilisation-massive-antinucleaires-cherbourg-.html
  3. http://tf1.lci.fr/infos/sciences/0,,3296457,00-forte-mobilisation-antinucleaires-cherbourg-.html
  4. http://tf1.lci.fr/infos/jt/0,,3412637,00-villes-manifestent-contre-nucleaire-.html
  5. http://www.europe1.fr/Info/Archives/2007/Defiles-contre-le-nucleaire-dans-plusieurs-villes
  6. [1]
  7. Associations membres du RAC-F
  8. stop-epr.org www.stop-iter.org www.fermons-fessenheim.org www.dont-nuke-the-climate.org
  9. Inathèque (Archive, Wikiwix, que faire ?)
  10. http://areva.niger.free.fr
  11. http://www.metrofrance.com/x/metro/2009/01/12/Gl22kuwCI1OjI/index.xml
  12. http://www.lepoint.fr/actualites-societe/controle-de-la-radioactivite-edf-mis-en-cause/920/0/306368
  13. http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/01/13/nucleaire-responsable_1141189_3232.html
  14. http://www.20minutes.fr/article/318843/France-EDF-a-fait-espionner-l-association-Sortir-du-Nucleaire.php
  15. a et b http://www.liberation.fr/terre/0101629163-stephane-lhomme-evince-de-sortir-du-nucleaire
  16. http://www.20minutes.fr/article/399701/Bordeaux-ex-sortir-du-nuclaire-Stephane-Lhomme-reste-actif.php
  17. http://reseau.democratie.free.fr/com-sl-licenciement.doc
  18. http://reseau.democratie.free.fr/com-plainte-licenciement.doc
  19. [PDF]industrie.gouv.fr
  20. Communiqué du Comité Stop Nogent-sur-Seine
  21. [PDF]Baromètre 2008 de transparence des organisations non gouvernementales page 18

Bibliographie

  • Golfech, le nucléaire, implantations et résistances, Collectif la Rotonde, édition CRAS, 1999, (ISBN 2-9509192-0-0)
  • Stéphane Lhomme, L’insécurité nucléaire - Bientôt un Tchernobyl en France, Yves Michel, coll. « Écologie », avril 2006, 251 p. (ISBN 2-913492-40-1) 

Articles connexes

Liens externes


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