- Roelof "Pik" Botha
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Pik Botha
Pour les articles homonymes, voir Botha.Roelof Frederik "Pik" Botha (né en 1932) est un homme politique afrikaner d'Afrique du Sud, ancien député de Rustenburg, ministre des Affaires étrangères de 1977 à 1994 puis ministre de l'Énergie de 1994 à 1996. Il fut membre du Parti national puis de l'ANC.
Pik Botha a été ministre sous les gouvernements de John Vorster, de Pieter Botha, de Frederik de Klerk et de Nelson Mandela.
Il est le recordman mondial en durée au poste de ministre des Affaires étrangères (17 ans). Représentant la tendance libérale du parti national, il déclare à un journaliste allemand, en 1986 en plein apartheid, qu'il pensait qu'un jour un président noir allait diriger le pays et qu'il serait même prêt à le servir ; ce qu'il fera à partir de 1994.
Sommaire
Enfance et études
Pik Botha est né le 27 avril 1932 à Rustenburg dans le Transvaal, fils d'un directeur d'école afrikaner.
Scolarisé à Potchefstroom, il est diplômé en droit de l'université de Pretoria et en 1953 rejoint le département des Affaires étrangères sud-africain.
Carrière professionnelle
En 1956, il est 3e secrétaire à la mission diplomatique à Stockholm en Suède.
En 1960, il est en poste à Cologne en Allemagne.
En 1963, il retourne en Afrique du Sud pour rejoindre l'équipe juridique en charge du dossier du Sud-Ouest Africain pendant devant la Cour internationale de justice de La Haye.
En 1966, Botha devient le conseiller juridique du département des affaires étrangères et jusqu'en 1974 fera partie de la délégation sud-africaine aux Nations unies, chargé du Sud-ouest africain.
En 1974, il est promu ambassadeur aux Nations unies mais ne peut exercer cette fonction suite à la suspension de l'Afrique du Sud de l'Assemblée générale des Nations unies. Cependant, il profite d'une tribune pour déclarer qu'il ne soutenait pas la politique de discrimination raciale.
En 1975, Pik Botha est nommé ambassadeur extraordinaire aux États-Unis combiné avec la fonction de représentant permanent aux Nations unies. Son style se révèle au grand public et il acquière une grande popularité parmi les blancs sud-africains.
Carrière politique
Carrière politique sous les couleurs du parti national
En 1970, il représente la circonscription de Wonderboom sous les couleurs du Parti National au pouvoir et est réélu en 1974. Dans une de ses premières interventions au Parlement il demande que l'Afrique du Sud adhère à la charte des droits de l'homme des Nations unies. Il fut interdit de fait de parole pendant deux ans[réf. nécessaire].
Ministre des Affaires étrangères d'Afrique du Sud (1977-1994)
Sa carrière politique commence réellement en avril 1977 quand John Vorster le nomme ministre des Affaires étrangères et qu'il est élu au parlement dans la circonscription de Westdene.
Devenu ministre, il s'engage publiquement en tant que réformateur au sein du parti national.
En 1978, il se présente à la direction du parti national principalement pour bloquer l'ascension du conservateur Connie Mulder, impliqué déjà dans le scandale de l'information, et diviser les voix de la fédération du Transvaal au bénéfice de Pieter Botha de la province du Cap.
En mars 1980, Pieter Botha, premier ministre, lui donne en plus le ministère de l'information.
En 1984, il est l'artisan de la signature des accords de Nkomati avec Samora Machel, le président du Mozambique.
Il œuvre également au règlement du contentieux du Sud-Ouest Africain et à la cessation des hostilités en trouvant un accord général avec l'Angola et Sam Nujoma.
Cependant, malgré toute son habileté, les relations diplomatiques de l'Afrique du Sud avec les pays occidentaux se détériorèrent en 1985 avec le rappel de l'ambassadeur américain et de l'ambassadeur français, la suspension des lignes aériennes avec un certain nombre de pays d'Europe du nord et les États-Unis.
En 1986, Pik Botha envisage de servir un jour un président noir en Afrique du Sud mais est immédiatement désavoué par le président Pieter Botha et doit admettre que cette perspective n'est pas la politique du gouvernement.
En décembre 1988, Pik Botha accompagné du ministre de la Défense, Magnus Malan, paraphèrent à Brazzaville au Congo, un protocole de paix avec les Angolais et les Cubains concernant le Sud-Ouest Africain/Namibie sous les hauspices du président Denis Sassou-Nguesso. Le 21 décembre 1988, la délégation sud-africaine mené par Pik Botha en route pour New York annula à la dernière minute sa réservation sur le vol Pan Am 103 effectuant la liaison entre Londres et New York. Ils échappèrent ainsi à la mort car l'avion et ses passagers furent victimes d'un attentat (explosion de l'avion au dessus de la ville de Lockerbie, en Écosse). Le 22 décembre 1988, Pik Botha signa l'accord tripartite (Angola, Cuba et Afrique du Sud) au siège de l'ONU à New York permettant l'application de la résolution 435 concernant l'indépendance de la Namibie.
En 1989, il est l'un des quatre candidats à la direction du parti. Représentant l'aile libérale du parti, il est éliminé dès le premier tour de scrutin. C'est finalement au troisième tour de scrutin que Frederik de Klerk l'emporte de justesse avec 69 voix contre 61 à Barend du Plessis.
En mai 1990, il rencontre pour la première fois Nelson Mandela : « Nelson Mandela a résumé brillamment notre histoire et raconté en détail comment 27 000 femmes et enfants afrikaners ont été exterminés dans les camps de concentration des Anglais. Et puis il m'a demandé comment, après avoir vécu tout cela, notre peuple pouvait infliger la même chose aux communautés de couleur ? Je n'ai pas pu répondre. À ce jour, je n'ai pas de réponse à lui donner. Il n'y a pas d'excuse. Ce que nous faisions n'était pas bien. » Durant les 5 ans qui suivent, il devient un ardent défenseur des négociations constitutionnelles et ne ménage pas sa peine pour faire libérer Nelson Mandela en décembre 1990 et durant le référendum de mars 1992 pour demander aux Sud-africains blancs d'approuver cette politique.
Ministre de l'énergie (1994-1996)
En mai 1994, il devient ministre de l'Énergie dans le nouveau gouvernement d'Union nationale dirigée par Nelson Mandela.
En mai 1996, le retrait du parti national du gouvernement met fin à sa carrière ministérielle.
Le ralliement à l'ANC
Après son opération le 1er mai 1998 du cancer de la prostate, Nelson Mandela, alors président, vient le voir : « Quand je me suis réveillé, c'est Nelson Mandela qui me tenait la main. (...) Nous ne le connaissions pas. Nous ne savions pas quel genre d'homme il était. Alors on l'a oublié pendant vingt-sept ans en prison. Espérons que cela nous serve de leçon ».
En 1999, il appelle à voter pour l'ANC.
En 2000, Pik Botha rejoint le Congrès National Africain.
Pik Botha était marié à Helena Susanna Bosman et père de 4 enfants.
Précédé par Pik Botha Suivi par George Bartlett
Ministre des mines et de l'énergie
1994 à 1996Penuell Maduna Hilgard Muller
Ministre des affaires étrangères
1977 à 1994Alfred Nzo Catégories : Personnalité politique sud-africaine | Afrikaner | Diplomate sud-africain | Naissance en 1932
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