- Rodolphe ii du saint-empire
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Rodolphe II du Saint-Empire
Rodolphe II de Habsbourg (né le 18 juillet 1552 à Vienne - mort le 20 janvier 1612 à Prague), Empereur du Saint Empire de 1576 à 1612, roi de Bohême et roi de Hongrie, fils de Maximilien II, (Empereur du Saint Empire, roi de Bohême et roi de Hongrie) et de Marie d'Espagne, fille de Charles Quint.
Accédant au trône des Habsbourg, il remplace la politique tolérante de son père au profit du protestantisme et aide à la Contre-Réforme. Bien qu'il soit instruit, il est incapable de régner, et sur la fin de sa vie, il sera sujet à des accès de folie, qui amèneront un certain nombre de membres de la famille à intervenir dans les affaires impériales. Souverain introverti et mélancolique, médiocre politique, piètre combattant, admirateur de la vie et des femmes, protecteur des arts et des sciences (Arcimboldo, Spranger, Tycho Brahe, Le Caravage, Johannes Kepler) mais aussi furieusement épris d’ésotérisme - son entourage fourmille d’alchimistes et d’astrologues - Rodolphe II offre une multitude de visages.
Sommaire
La cour de Rodolphe II
Dans les premières années qui suivirent son avènement, Rodolphe II maintint la cour impériale à Vienne et garda auprès de lui les artistes qui travaillaient pour son père. Installé à Prague dès le début des années 1580, Rodolphe y transféra la résidence impériale en 1586. Le développement des fastes auliques firent de cette ville une brillante capitale cosmopolite des sciences et des arts ainsi qu'un centre d'élaboration et de diffusion du maniérisme nordique.
Le Cabinet de curiosités de Rodoplhe II fut célèbre en son temps, et considéré comme le plus bel exemple de ces « musées privés » de toute l'Europe. Ses riches collections nous sont bien connues grâce à un inventaire pictural dressé vers 1600 et composé de nombreuses miniatures (aujourd'hui conservées à l'Österreichische Nationalbibliothek de Vienne).
Le Cabinet secret de Rodolphe II est moins souvent évoqué que le Cabinet de curiosités.[1] Le roi protecteur des arts et des sciences, passionné par l'ésotérisme y a assemblé avec la collaboration des résidents de la Ruelle d'Or une formidable collection d'artefacts étranges. Le Cabinet secret de Rodolphe II, situé sous le château, comptait pas moins de cinq pièces référencées par Lukas Imbert. Le monarque avait ainsi classé par thème, établissant le premier catalogue ésotérique : une salle des chimères, une salle de divination et son fameux Tarot des Avatars, une salle d'armes, une salle des abominations et une étrange salle de la maquette du château. Lukas Imbert évoque également, dans son ouvrages Les Mystères de la Ruelle d'Or, l'existence d'autres salles aux accès dissimulés comme la salle des automates, la salle des offrandes, la salle de l'Echiquier et surtout la salle Le Caravage où aurait été conservée une ou deux toiles du célèbre peintre italien.
Le Château de Prague lui doit la construction de la monumentale Salle espagnole qui n'a d'espagnol ni l'architecte ni les décorateurs mais dont le qualificatif provient de la pompeuse et pesante étiquette de la cour impériale que les Habsbourg avaient héritée de leur passage sur le trône d'Espagne.
L'ascension de Matthias
En 1595, son oncle, l'archiduc Ferdinand de Habsbourg meurt sans héritier mâle légitime. La loi salique veut que ce soit Rodolphe, fils aîné du frère aîné de Ferdinand, qui prenne sa succession; mais Rodolphe permet que ce soit son frère Matthias, époux de la seule fille légitime de Ferdinand, qui monte sur le trône de Vorlande (en allemand : Vorderösterreich), qui inclut le duché de Tyrol, la principauté de Vorarlberg en Autriche, le Sundgau en Alsace, les margraviats de Burgau et Brisgau en Allemagne, l’Argovie, berceau des Habsbourg en Suisse, etc.
Après une révolte en juin 1604 d’Étienne II Bocskai et de ses alliés Ottomans, provoquée par la tentative de Rodolphe d'imposer le catholicisme en Hongrie, la plupart des prérogatives passent à son frère Matthias. En 1608, celui-ci force Rodolphe à lui céder la Hongrie, l'Autriche et la Moravie. Cherchant à recevoir l'appui des États de Bohême, Rodolphe publie en 1609 une charte royale appelée le Majestät (Lettre de Majesté), garantissant une liberté de culte aux nobles et aux villes.
Ses efforts restent vains ; Rodolphe est avant tout le roi de Bohême qu'il dirige directement, et son autorité ne va guère au-delà. En l'absence de descendance de Rodolphe, ses frères se partagent déjà le territoire de la maison d'Autriche : Ferdinand tient la Styrie, la Carinthie et la Carniole, Maximilien le Tyrol. Rodolphe est forcé de céder la Bohême à son frère Matthias en 1611 : celui-ci réside à Vienne et tient déjà la Haute et Basse Autriche. Rodolphe meurt le 26 janvier 1612, son règne turbulent sera un prélude à la guerre de Trente Ans.
Notes et références
- ↑ Pierre Béhar, Les langues occultes de la Renaissance, Desjonquières, chap. VI, p. 162-200 : "Les collections de Rodolphe II".
Bibliographie
- Robert Weston Evans, Rudolf II and his World. A Study in intellectual History. 1576-1612, Oxford, 1973.
Voir aussi
Articles connexes
- Jacobus Sinapius, médecin personnel de Rodolphe II
Liens externes
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