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Rodolphe (moine)
Pour les articles homonymes, voir Rodolphe.Rodolphe (appelé aussi Raoul, Radulph, etc.) était un moine français qui, sans la permission de ses supérieurs, quitta son monastère[1] et voyagea pendant la deuxième croisade (1144-1147) jusqu'à la vallée du Rhin, où il prêcha "que les Juifs devaient être tués en tant qu'ennemis de la religion chrétienne."[2]
À Cologne, Simon "le Pieux" fut assassiné et mutilé ; à Spire une femme fut torturée sur la roue en vue de la convertir au christianisme. Des prêtres séculiers firent tout ce qu'ils pouvaient pour protéger les Juifs. Arnold, l'archevêque de Cologne, leur offrit le refuge de son château fortifié, et les autorisa à s'armer ; les croisés s'abstinrent d'attaquer le château, mais tuèrent tous les Juifs qui tombaient dans leurs prises.[1] Henri (Heinrich Ier Felix von Harburg) archevêque de Mayence admit dans sa maison des Juifs poursuivis par un groupe de croisés ; le groupe força l'entrée et les tua devant ses yeux.[1]
L'archevêque fit appel à Bernard de Clairvaux, le chrétien le plus influent à cette époque ; Bernard répondit par une forte dénonciation de Rodolphe, et demanda que fut mis fin à la violence contre les Juifs[1]. Alors que Rodolphe continuait sa campagne, Bernard vint en personne en Allemagne,[1] "protestant énergiquement contre le comportement non chrétien de Rodolphe."[3] et força le moine à retourner dans son monastère.[1]
Puis en 1147 le corps mutilé d'un chrétien fut trouvé à Würzburg ; les chrétiens accusèrent les Juifs du crime, et, malgré les protestations de l'évêque Emich (von Leiningen), les attaquèrent, en tuant 20 et en blessant beaucoup d'autres ; l'évêque enterra les morts dans son jardin.[1]
Après l'Allemagne, Rodolphe eut l'idée de "commencer les croisades dans son pays", il revint en France, et des Juifs furent massacrés à Carentan, Rameru, et Sully.[1] En Bohême, 150 Juifs furent assassinés par les croisés. Après que la terreur eut passé, le clergé chrétien local fit ce qu'il pouvait pour aider les Juifs survivants ; et ceux qui avaient accepté le baptême sous la contrainte furent autorisés à revenir au judaïsme sans encourir les terribles peines de l'apostasie.[1]
Notes et références
- [1] Durant, Will (1939). Story of Civilization Vol. IV: The Age of Faith. Simon & Schuster, 391.
- [2] Gottheil, Richard; Joseph Jacobs. The Crusades. Jewish Encyclopedia. Retrieved on 2007-02-12.
Cet article inclut du texte de l'Encyclopédie juive de 1901–1906, une publication qui est maintenant dans le domaine public.
Catégorie : Persécution du judaïsme
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