- Robert Delabarre
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Robert Guillaume Antoine Delabarre
Robert Guillaume Antoine Delabarre est un révolutionnaire parisien, né à Pont-Audemer vers 1750, mort en déportation aux Seychelles le 27 avril 1810.
Biographie
Il passe sa jeunesse à Pont-Audemer. Lorsqu'il se marie le 28 juillet 1778 à Saint-Sulpice, il dit habiter rue de Sèvres depuis deux ans. Mais il pouvait être parisien depuis plus longtemps. Il travaillait le métal. Il est dit forgeron, plus souvent serrurier, parfois entrepreneur en bâtiments. Ses affaires prospèrent, et on conserve des contrats dans les archives des notaires de Paris portant sur des milliers de livre. En 1787, l'hôtel de Filz-James, (devenu hôtel de Talleyrand, puis de Rothschild) où il avait fait pour plus de 4 000 livres de travaux est vendu sans qu'il soit payé. Delabarre est victime d'intimidations et écrit une lettre au roi (archives de la famille). Cela explique peut-être sa participation à la Révolution.
Dès le 27 juillet 1789, Delabarre est membre du comité militaire du district des Prémontrés. Par la suite, il s'intéressera souvent aux affaires militaires. Le 4 avril 1790, il encombre la rue du Petit-Bourbon (actuelle rue Saint-Sulpice) en détruisant un immeuble la veille du passage du roi ce qui montre à la fois son animosité envers le souverain et son audace. Devenu électeur il signe plusieurs pétitions et un projet d'école nationale militaire d’armes à feu. Delabarre est grenadier volontaire de la première compagnie du bataillon des prémontrés.
Article détaillé : Journée du 10 août 1792.Il entre réellement dans l'histoire de la Révolution dans la nuit du 9 au 10 août 1792. Il est envoyé par sa section de la Croix-Rouge pour faire partie de la Commune insurrectionnelle de Paris qui, dès le lendemain, fait prendre les Tuileries. Le 5 septembre 1792, la Commune charge Delabarre de faire des cartouches aux Invalides et de récupérer le plomb des cercueils des églises. Au 6 octobre, il avait envoyé près de 500 000 cartouches à l'armée de Valmy. Le 8 novembre, il garde la famille royale au Temple. Fin juillet 1793, son beau-frère Pierre-François Devaux le remplace à la Commune.
Delabarre fabrique, entre autres, des ferrures pour l'armée, mais reste actif et signe des pétitions. Le 9 thermidor, il va à l'hôtel de ville et y prend la parole. Son beau frère, Pierre-François Devaux, qui signe l'appel à libérer la Convention est guillotiné le 11. Delabarre est dénoncé par sa section le 12 et incarcéré. Il est libéré le 24 septembre car il connaît des membres du comité de sûreté générale, et même un thermidorien comme Tallien. Il semble rester actif chez les sans-culottes, car il est encore incarcéré, peut-être après les journées de germinal ou de prairial et libéré enfin le 1er septembre 1795.
Il reste assez connu pour que Fouché le mette sur la liste des jacobins à déporter demandée par Bonaparte après l'attentat de la rue Saint-Nicaise le 24 décembre 1800. Arrêté début janvier, il est embarqué sur la corvette La Flèche à Saint-Nazaire à la mi-janvier 1801. Il arrive à Mahé, aux Seychelles fin août. Malgré ses demandes et celles de sa famille, il y reste et y meurt le 27 avril 1810.
Sa famille le présente comme modéré, ayant voulu limiter les massacres de septembre. Mais on sait par divers témoignages que le personnage était d'un caractère dur et difficile. Il semble avoir eu de nombreux ennemis, certainement politiques, mais aussi, peut-être parmi ses voisins. Ses idées politiques ne pas faciles à cerner malgré les documents qu'il a signés. Il a évolué avec la Révolution. Mais il semble jacobin et surtout, dès le début, démocrate. Assez pour déplaire à la police de Bonaparte...
Ses trois prénoms apparaissent toujours dans les nombreux documents que l'on a de lui, ce qui permet de l'identifier facilement.
Les notices publiées sur lui sont très brèves, mais on le trouve dans les index de nombreuses publications (de 1792 à 1795 sous le nom de La Barre sans « de »...). Il laisse de nombreux documents dans les archives nationales (notaires, fonds révolutionnaires, colonies), dans celles de la Préfecture de Police de Paris et à la Bibliothèque nationale de France pour les pétitions qu'il a signées.
Lien interne
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