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Asile de Charenton
L'asile de Charenton est un ancien asile psychiatrique.
Sommaire
Maison royale de Charenton
La Maison royale de Charenton fut fondée à l’origine par les Frères de la Charité à Charenton-Saint-Maurice (actuel Saint-Maurice), accueillait les insensés depuis le XVIIe siècle.
Elle recevait également quelques pensionnaires envoyés par lettre de cachet (demandée par le roi ou plus souvent par la famille). Les prisonniers provenaient en général de milieux aisés, le prix de la pension étant assez élevé.Quelques prisonniers célèbres :
- Le Prévôt de Beaumont
- Latude, « conduit de Vincennes en cette maison pour cause de dérangement » de la tête en vertu d’un ordre du roi, le 23 septembre 1775.
- Sanois enfermé en 1785 pendant 9 mois, mis au secret et qui laissa un témoignage sur son passage dans la maison.
- Sade, fut enfermé à deux reprises et y mourut.
- Le comte de Witte, délivré après la prise de la Bastille et conduit ensuite à Charenton pour folie le 15 juillet 1789 par ordre du Comité permanent de l’Hôtel de ville[1]
- Il accueillit plus tard le célèbre musicien et compositeur belge Jérôme-Joseph de Momigny qui mourut également à l'asile de Charenton, en 1842. Tout comme le caricaturiste André Gill, en 1885.
Après la suppression des ordres religieux, la maison est fermée. Rouverte en 1797, elle est placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.
Charenton était connu pour son traitement humain des patients, surtout sous la direction de François de Coulmiers au début du XIXe siècle.
L’hôpital est reconstruit dès le milieu du XIXe siècle selon les conceptions de Jean-Etienne Esquirol, qui dirigea l'établissement au XIXe siècle par l’architecte Émile Jacques Gilbert, dans un style néoclassique.
À partir de 1920, l’hôpital accueille une maternité et prend en 1973 le nom d’Hôpital Esquirol.Compte moral d'Esquirol en 1829
Le bulletin des Annales d'hygiène publique publie en 1829 le « Rapport statistique sur la maison royale de Charenton pendant les années 1826, 1827 et 1828 », par M. Esquirol, médecin chef. Il s'agit du "compte moral" exigé par le règlement.
L'asile compte alors entre 480 et 500 malades.
- Professions des aliénés, sur 619 admissions en 1826-1827-1828 : femmes au foyer (93) ; sans profession (112) ; aubergistes et traiteurs (6) ; bouchers (5) ; boulangers (11) ; épiciers (11) ; limonadiers (6) ; marchands de tabac (7) ; marchands de vin (6) ; commerçants et commis (38) ; bijoutiers (8) ; cordonniers et tailleurs (9) ; couturières et modistes (16) ; cuisiniers (4) ; domestiques (7) ; menuisiers (6) ; instituteurs (11) ; étudiants (15) ; médecins (6) ; pharmaciens (2) ; notaires (1) ; clercs de notaire (6) ; commis de bureau (25) ; huissiers (2) ; officiers (49) ; soldats (47) ; propriétaires, rentiers (60) ; cultivateurs et jardiniers (31) ; imprimeurs-libraires (10) ; prêtres (6) ; religieuses (3) .
- Causes de l'aliénation :
- Causes physiques (256) : hérédité (93) ; masturbation (23) ; libertinage (24) ; usage du mercure (16) ; abus du vin (64) ; insolation (7) ; action du CO2 (2) ; évacuations habituellement supprimées (13) ; suite de couches (10) ; coups sur la tête (4).
- Causes morales (192) : chagrins domestiques (89) ; excès d'études et de veille (8) ; revers de fortune (20) ; passion du jeu (2) ; jalousie (13) ; amour contrarié (21) ; amour-propre blessé (6) ; peur (7) ; dévotion exaltée (18) ; excès de joie (1) ; lecture de romans (7).
- Espèces de folie : monomanie (289) ; manie (226) ; démence (99) ; idiotie (4). Monsieur Esquirol parle beaucoup de la paralysie, considérée comme une complication de la folie proprement dite, il recense dans les admis 109 paralytiques.
- Sort des aliénés : avec les 492 aliénés présents au 1er janvier 1826 [2] : 221 décès ; 209 guérisons ; 194 rendus aux familles dont l'homme de quarante ans dont le destin était manifestement de mourir étouffé en mangeant de la tête de veau. Ceux qui sont rendus aux familles sont considérés comme inguérissables, sauf des « changements d'air » conseillés aux familles dans l'espoir que cela facilite la guérison.
Esquirol s'interroge sur la prégnance de la paralysie dans cet asile. Il cherche du côté du mode de vie et donc de l'aisance des aliénés. Selon lui, comparés aux aliénés de Bicêtre, plus pauvres et à la vie très laborieuse, « les aliénés admis dans la maison de Charenton jouissent d'une honorable aisance, ont plus de moyens pour satisfaire leurs passions ; ils exercent des professions qui excitent leur cerveau ; leur vie matérielle est moins active, par conséquent les mêmes causes doivent produire sur eux des effets plus graves et plus nombreux. »
Galerie
Dans les arts
- Marat-Sade est une pièce théâtre de Peter Weiss qui se déroule à Charenton et met en scène Coulmier et le marquis de Sade[3]
Notes et références
Liens externes
- Histoire de la Maison royale de Charenton
- Site de l'hôpital
- Lien vers le rapport de 1829 (Bium)
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