- Riad (Maroc)
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Les riads, orthographiés aussi ryhads, (arabe : rawḍa روض pluriel riyāḍ رياض : « jardin », c'est le même mot qui désigne la capitale de l'Arabie saoudite, Riyad.) et les dars (littéralement « maisons ») constituent un habitat traditionnel des centres urbains marocains (médinas). Ces maisons sont entièrement fermées sur l'extérieur et s'organisent autour du patio central, sur le modèle de l'habitat arabo-musulman traditionnel. On retrouve l'héritage persan et l'héritage romain au monde arabo-musulman, le riad étant très proche de la villa urbana romaine. Ils sont souvent plantés d'arbres et dotés d'une fontaine qui leur donnent ainsi l'allure d'un jardin, d'où leurs noms. Des salons ouverts et tournés vers le patio (bou’h ou menzeh[1].) permettent de profiter de sa fraîcheur.
Patrimoine
Menacés par la ruine du fait du départ des populations aisées vers les nouveaux quartiers modernes, ces riads bénéficient depuis les années 1990 d'un regain d'intérêt dû à la volonté d'une sauvegarde du patrimoine et à un développement touristique [2]. C'est pourquoi nombre d'entre eux ont été reconvertis en maisons d'hôtes ou en restaurants.
Enfin, un nombre croissant de riads sont rachetés et réhabilités par des occidentaux qui en font leur résidence secondaire. La qualité de la restauration du riad peut cependant poser problème du fait du non emploi des matériaux et techniques traditionnels, souvent au profit du béton.
Le Maroc possède un trésor : son habitat traditionnel et surtout les riads, ces demeures anciennes, véritables joyaux cachés derrières les murs austères de la médina. Leur origine remonte loin dans le temps, mais sous leur forme actuelle, ils sont une représentation temporelle du paradis oriental.
La croissance des nouvelles villes s'est traduite par une désaffection et une dégradation des habitats traditionnels. Il faudra attendre les années 1960 et 1970 pour que des artistes, des diplomates ou des personnalités célèbres, séduits par ces bijoux délaissés, restaurent d'anciennes demeures à Fès, Meknès, Tanger ou Marrakech.
Certains d'entre eux s'y installèrent définitivement, d'autres y passent quelques mois dans l'année, goûtant l'indicible plaisir de se retrouver, seul, en famille ou avec des amis dans une maison hors du temps.
Poussées par une demande touristique croissante, les rénovations réalisées ces dernières années visent de plus en plus à transformer les anciens riads en restaurants, maison d'hôtes, hôtels de charme ou résidence privée.Si la plupart ont été réaménagés entièrement pour bénéficier de tout le confort moderne (salle de bain en tadelakt, cheminée pour l'hiver…), d'autres, plus traditionnels, n'ont presque rien modifié, privilégiant la découverte d'une culture différente.
Par extension abusive et dans une optique commerciale, le terme « riad » a été associé à d'autres types d'habitations au Maroc. Celles-ci peuvent être situées en dehors des anciennes villes (medina) et ne pas disposer de patio intérieur avec jardin. Riad devient ainsi un adjectif qui qualifie une habitation quelconque qui reprend certains éléments de l'architecture ou de la décoration des authentiques riads des medinas. On parle ainsi de « villa riad », « dar riad », « kasbah riad » et même « hôtel riad ».
Articles connexes
Références
Catégories :- Architecture au Maroc
- Style de maison
- Tourisme au Maroc
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