- René Werneer
-
René Werneer
René Werneer est un violoniste français.
D'origine flamande, René Werneer découvre le folk aux côtés de Gabriel Yacoub futur leader du groupe Malicorne. Après quelques escapades en pays anglo-saxons, tous deux participent à l'organisation des premiers folk-clubs et festivals français. René se spécialise très tôt dans le violon ; il apprend sur le terrain, en écoutant les uns et les autres, passe quelques séjours formateurs en Grande-Bretagne et apparaît rapidement comme l'un des meilleurs violonistes du folk. Ce n'est donc pas un hasard s'il est enrôlé dans la toute première formation d'Alan Stivell, au même titre, d'ailleurs, que son compagnon de route Gabriel.
Sa contribution à l’élaboration inédite d’un folk rock celtique assied sa réputation de violoniste hors pair. Sa renommée dépasse les frontières hexagonales, à tel point que le groupe irlandais Planxty sollicite son concours et que divers journalistes spécialisés de Montréal, Londres, Paris, le placent au niveau des meilleurs violonistes mondiaux. « Werneer a joué un rôle essentiel dans le mouvement folk et n'est peut-être pas tout à fait étranger au surprenant engouement qui se produisit en France vers 1973 pour le violon. » nous dit Rock & Folk en 1978.
En 1975, il fonde le groupe Ys, dont le répertoire oscille entre traditionnel breton, irlandais et français. Comptant des personnalités incontournables de la scène musicale de l'époque, – René Werneer, Michel Santangeli et Pascal Stive ont tous trois débuté aux côtés de Stivell, il axe son répertoire sur le traditionnel celtique. L'unique album de la formation sort en 1976, chez Philips. Ce microsillon apparaît comme franchement avant-gardiste sur la scène folk française. Plus rock que folk, il ne conserve du traditionnel que l'inspiration mélodique et les bases rythmiques. À grand renfort de guitares électriques à grosses distorsions et d'une batterie dont la présence ne passe pas inaperçue — ce qui n'a rien d'étonnant lorsqu’on sait qui est le batteur —, les musiciens d'Ys se déchaînent, sans souci de choquer les ardents défenseurs d’un folk acoustique. Pourtant, René n'est pas satisfait ; il souhaite abandonner la musique celte pour se consacrer à l'exploration d'un répertoire purement français. En désaccord avec les autres membres du groupe, il quitte Ys et, en septembre 76, rejoint Malicorne. L’expérience dure à peine un an.
En mai 1977, il poursuit son chemin, embarquant au passage Claude Alvarez- Pereyre, violoniste et guitariste de la formation — avant Malicorne, Claude avait été l'arrangeur, le compositeur et l'accompagnateur de François Béranger. Trois musiciens nantais, Jean-Chevalier (batterie), Claude Le Perron (basse) et Jean-Luc Chevalier (guitares), qui composaient depuis plusieurs années le groupe Zig-Zag, d'inspiration jazz rock, rejoignent le duo : L'Habit de Plumes est né. La formation sort un album en 1978 sous le nom du violoniste : René Werneer, L'Habit de Plumes. Enregistré en Angleterre pendant l'été 77 avec Jerry Boys, ingénieur du son des premiers albums de Steeleye Span, le microsillon, d'excellente qualité, allie les influences les plus variées : folk, pop, rock, musique traditionnelle et médiévale, se côtoient pour le plus grand bonheur de l'auditeur. Il s'agit certainement de l'un des meilleurs disques de folk français. Les morceaux, d’origine traditionnelle ont été remaniés avec beaucoup de talent. Orgues en tout genres, mystiques ou cléricaux, effets psychédéliques dignes d'un bon vieux Genesis, décharges électriques à la Malicorne, mais aussi quatuors à cordes, violons irlandais ou airs d'inspiration Renaissance joués au cromorne. Les instruments et les genres se mélangent à merveille. L'Habit de Plumes ne tombe ni dans la cacophonie, ni dans la surcharge. L'enregistrement, très soigné, alterne les passages électriques et acoustiques, classiques et Renaissance sans jamais altérer la beauté du chant de René. De surcroît, le choix du répertoire, issu du Québec, du pays nantais, du Poitou et d’autres provinces françaises, est excellent. S'il ne donne pas toujours dans l'originalité, il relève irrémédiablement du domaine poético-lyrique traditionnel. Un autre album de l'Habit de plumes (Écoutez tous pauvres et riches) verra le jour l'année suivante, dans le même esprit.
Par la suite, René sortira encore un album en duo avec Claude Alvarez-Pereyre, consacré au violon. Il revient à la musique irlandaise – et plus particulièrement dans le répertoire de Michael Coleman – en se produisant au début des années 1980 dans plusieurs concerts et festivals accompagné à la guitare par Alem Alquier (qu'on retrouvera pus tard en duo avec Paddy Le Mercier). Il particpera aussi à l'album de Catherine Ribeiro La Déboussole signant d'ailleurs la composition du titre Voyage au fond de l'amour Il participera également en 1990 à l'album Bel de son ami Gabriel Yacoub avec son quatuor à cordes La réjouissance française avant de se consacrer uniquement à l'enseignement.Catégories : Musique folk | Violoniste
Wikimedia Foundation. 2010.