- Artur Nebe
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Artur Nebe Naissance 13 novembre 1894
AllemagneDécès 21 mars 1945 (à 51 ans) Origine Allemagne Grade SS-Gruppenführer Conflits Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondialeAutres fonctions Generalleutnant der Polizei,
Directeur de la Kripo
et premier commandant de l’Einsatzgruppe B.modifier Artur Nebe (13 novembre 1894 – 21 mars 1945), SS-Gruppenführer, Generalleutnant der Polizei, Directeur de la Kriminalpolizei (Kripo) et premier commandant de l’Einsatzgruppe B.
Sommaire
Nazi et policier
Fils d’un instituteur, Artur Nebe combat durant la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il est décoré de la Croix de Fer de seconde puis de première classe.
En 1920, il entre dans la police de Berlin, au sein de laquelle il fonde, en 1932, un an après son entrée dans le NSDAP et la SS, le Cercle d’études national-socialiste de la police de Berlin.
Dès l’arrivée des nazis au pouvoir, la carrière de Nebe s’accélère : nommé directeur de la police prussienne en 1935, il devient, en 1937, le directeur de la police judiciaire du Reich, bientôt intégrée au RSHA, dirigé par Reinhard Heydrich, sous la dénomination de Kriminalpolizei ou Kripo.
Policier et bourreau
Au travers de l'Institut technique de la police judiciaire, qui met au point la méthode d'extermination des malades mentaux par le gaz, Nebe est directement impliqué dans le programme nazi d'euthanasie qui fit près de 70 000 victimes entre janvier 1940 et août 1941. D'après l'interrogatoire d'un de ses collaborateurs lors d'un procès à Stuttgart en 1967, Nebe considérait les malades mentaux comme des « animaux à forme humaine ».
Il ne marque aucune réticence lorsqu'il est désigné par Heydrich comme premier commandant de l'Einsatzgruppe B.
Sous les ordres de Nebe, l'Einsatzgruppe B massacre des dizaines de milliers de civils, essentiellement des Juifs, hommes, femmes et enfants. Chargé par Himmler de trouver de nouvelles méthodes d'exécution, afin d'accélérer celles-ci et d'épargner les nerfs des bourreaux, il enferme vingt-cinq malades mentaux russes dans une baraque en bois bourrée d'explosifs ; la première tentative laisse de nombreux survivants ; après avoir renforcé les charges, on procède à une deuxième mise à feu : cette fois, plus de survivants, au prix d'une véritable boucherie qui choque profondément Nebe.
Nebe fait ensuite procéder à des essais d'assassinat par les gaz d'échappement, tout d'abord d'un moteur de voiture, sans effet, puis avec les gaz d'échappement d'un camion qui empoisonnent rapidement les victimes. À bord de camions spécialement aménagés à cet effet, cette méthode sera généralisée par la suite.
À la veille du départ de Nebe, le 14 novembre 1941, l'Einsatzgruppe B compte déjà plus de 45 000 meurtres à son actif.Policier et conjuré
En novembre 1941, Nebe regagne son poste à Berlin, durablement et fortement ébranlé par ses activités sur le front de l'Est. Il poursuit ses activités à la tête de la KRIPO jusqu'à l'attentat du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler. Au cours de l'enquête et de la vague d'épuration qui suivent celui-ci, ses liens avec les militaires opposés à Hitler sont mis au jour.
Nebe prend la fuite et se réfugie à la campagne sur un petit îlot de la Wannsee. Dénoncé par une ancienne maitresse, il est arrêté le 16 janvier 1945 et, après des aveux complets et spontanés, il est condamné à mort par le Volksgerichtshof puis pendu le 21 mars à la prison de Plötzensee.
Voir aussi
dans un roman
- Artur Nebe apparaît dans la "Trilogie Berlinoise" de Philip Kerr sous un jour ambigu : un bon "flic" mais qui accepte de devenir un tortionnaire dans les Einsatzgruppen.
- Arthur Nebe apparaît également dans le roman "Fatherland" de Robert Harris.
au cinéma
- Nebe est représenté dans le film uchronique de Christopher Menaul, Fatherland, adapté du roman de Robert Harris. Interprété par Peter Vaughan, il est le chef de la Kripo dans cette Allemagne nazie imaginaire des années 1960.
Bibliographie
- François Béradida (dir.), La politique nazie d'extermination, Albin Michel, Paris, 1989.
- Collectif, L'Allemagne nazie et le génocide juif, Colloque de l'École des hautes études en science sociale, Gallimard-Le Seuil, Paris, 1985.
- Mario R. Dederichs, Heydrich, Tallandier, Paris, 2007.
- Raul Hilberg, La destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, coll. Folio Histoire, Paris, 2006, 3 vol.
- Heinz Höne, L'ordre noir, Histoire de la SS, Casterman, Tournai, 1972.
- Guido Knopp, Les SS, un avertissement de l'histoire, Paris, Presses de la Cité, 2006.
- Arno J. Mayer, La "solution finale" dans l'histoire, La Découverte, Paris, 1990.
- Ralf Ogorreck, Les Einsatzgruppen. Les groupes d'intervention et la "genèse de la solution finale", Calman-Lévy, Paris, 2007.
Articles connexes
Notes et références de l'article
Catégories :- Dirigeant du Troisième Reich
- Gruppenführer-SS
- Naissance en 1894
- Décès en 1945
- Conjuré du 20 juillet 1944 exécuté
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