- Raymond Callemin
-
Raymond Callemin, né à Bruxelles le 26 mars 1890, mort à Paris le le 21 avril 1913, est un anarchiste belge, plus connu sous le surnom de Raymond la Science. Il a été l'un des membres les plus actifs de la Bande à Bonnot. Il meurt guillotiné à Paris, devant les portes de la prison de la Santé, le 21 avril 1913.
Sommaire
Biographie
Fils d'un cordonnier, Narcisse Callemin[1],[2], Raymond est un ami d'enfance de Victor Kibaltchiche, le futur Victor Serge, mais également de Édouard Carouy, un autre membre de la future Bande à Bonnot[1]. Il fait des études jusqu'à l'âge de 16 ans et apprend le métier de photographe[3].
Raymond Callemin participe en 1911 au groupe qui publie le journal libertaire L'Anarchie, dans un pavillon de la rue du Chevalier-de-la-Barre à Romainville, à l'époque où bon nombre de rédacteurs sont des "individualistes scientifiques" qui pratiquent une forme d'ascèse libertaire (pas de vin, de café, de sel, de viande ou de tabac...)[1]. Il y fait fonction de caissier et de typographe. C'est dans ce milieu qu'il rencontre entre autres Octave Garnier, André Soudy ou René Valet et retrouve Édouard Carouy[4].
Son surnom de "Raymond la Science" lui est donné, d'après Jean Maitron, en raison de son goût immodéré de la lecture[4]. Les journaux de l'époque avancent une autre explication : "Callemin ne cessait, dans les parlottes anarchistes, d'appuyer les moindres affirmations sur l'autorité de la science. Son sobriquet lui fut décerné par dérision par ses camarades[5]. Callemin lui-même aurait dit : "On m'appelle ainsi parce que je connais pas mal de choses et que pour mes amis j'ai autant de science en mon cerveau que l'on peut en trouver dans les livres"[6].
Raymond Callemin participe aux actions les plus retentissantes de la Bande à Bonnot[4] : l'agression de deux employés de la Société Générale, Rue Ordener, le 21 décembre 1911 ; le meurtre de l'agent de police Garnier, Place du Havre, le 27 février 1912, et l'attaque de l'agence de la Société Générale à Chantilly le 25 mars 1912 au cours de laquelle deux employés sont tués.
Il est arrêté le 7 avril 1912, 48 rue de La Tour-d'Auvergne à Paris[1],[7].
Il comparaît à partir du 3 février 1913 devant les assises de Paris, en compagnie de dix-neuf autres accusés, parmi lesquels se trouvent Victor Kibaltchiche et Rirette Maîtrejean en temps que gérants du journal L'anarchie.
Au procès, Bonnot et Garnier étant morts, Callemin fait figure de chef. Il assume d'ailleurs ses responsabilités avec fierté.
Il est l'un des quatre accusés à être condamné à mort. Après le verdict, trop tard par conséquent, il tentera de disculper Eugène Dieudonné, également condamné à mort pour sa participation supposée à l'agression de la rue Ordener[1],[4].
Son exécution a lieu le 21 avril 1913, en même temps que celles de Etienne Monier et de André Soudy[1],[4],[8],[9].
Citations
- Lors de son arrestation : « Vous faites une bonne affaire ! Ma tête vaut cent mille francs, chacune des vôtres sept centimes et demi. Oui, c’est le prix exact d’une balle de browning ! » [réf. nécessaire]
- « Qu’est ce que le crime? Un attentat contre la vie humaine perpétré dans certaines conditions. Cela veut dire, que parfois, la suppression des vies humaines est récompensée de façon honorifique. Tandis que, dans d'autre cas on voue l'individu à l'exécration universelle. »[réf. nécessaire]
- En montant sur l'échafaud : « C'est beau hein, l'agonie d'un homme...[4],[10] »
Voir aussi
Articles connexes
- Jules Bonnot
- Illégalisme
- Anarchisme
- La Bande à Bonnot (film), film retracant l'épopée de la bande, Raymond la science étant joué par Jacques Brel.
Bibliographie
- Frédéric Lavignette, La bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Fage Editions, 2008, (ISBN 978-2-84975-141-1)
- Jean Maitron (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Tome 11. 1871-1914, Bou à Del. Page 104. Notice Callemin, Raymond, François.
- Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2-07-072498-0)
- Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1992 (ISBN 2-07-032675-6)
- Alain Monestier, « Les Grandes affaires criminelles », éditions Bordas, 1988, (ISBN 204163646)
- Jean Préposiet, Histoire de l'anarchisme, Tallandier, coll. « APPROCHES », 2005 (ISBN 2-84734-190-0)
- René Reouven, « Dictionnaire des assassins », éditions Denoël, 1986, (ISBN 2-207-23285-9)
- Bernard Thomas, La belle époque de la bande à Bonnot, Paris, Fayard, 1992
- Renaud Thomazo, Mort aux bourgeois !, Sur les traces de la bande à Bonnot, Larousse, coll. « L'Histoire comme un roman », 2007 (ISBN 2-03-583346-9)
Notes et références
- Frédéric Lavignette, La Bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Lyon, Fage Edition, 2008.
- "Raymond Callemin grandissait le plus possible dans la rue, pour fuir l'arrière-chambre étouffante où l'on entrait par l'échoppe de cordonnier où son père, du matin à la nuit tombée, rafistolait les chaussures du quartier. Son père était un brave ivrogne résigné, vieux socialiste déçu du socialisme." Victor Serge, Mémoires d'un révolutionnaire. Cité par Frédéric Lavignette, La Bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Lyon, Fage Edition, 2008, p.263.
- Témoignagne de Narcisse Callemin, paru dans Le Petit Parisien du 10 avril 1912. Cité par Frédéric Lavignette, La Bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Lyon, Fage Edition, 2008, p.263.
- Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France. Volume I. Des origines à 1914. Gallimard, coll. « Tel », 1992.
- Le Petit Parisien du 8 avril 1912.Cité par Frédéric Lavignette, La Bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Lyon, Fage Edition, 2008, p.257
- La citation est-elle authentique ? Parue dans Excelsior, 8 avril 1912. Citée par Frédéric Lavignette, La Bande à Bonnot à travers la presse de l'époque, Lyon, Fage Edition, 2008, p.257
- Renaud Thomazo, Mort aux bourgeois !, Sur les traces de la bande à Bonnot, Larousse, coll. « L'Histoire comme un roman », 2007.
- Émile Becker, La bande à Bonnot
- Bernard Thomas, La belle époque de la bande à Bonnot, Paris, Fayard, 1992
- Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1992
Catégories :- Anarchiste français
- Bande à Bonnot
- Belge condamné pour crime
- Individualiste libertaire
- Illégaliste
- Naissance en 1890
- Naissance à Bruxelles
- Décès en 1913
- Personne guillotinée
Wikimedia Foundation. 2010.