- Rambo I
-
Rambo (film, 1982)
Rambo Titre original First Blood Titre québécois Rambo : Le dévastateur Réalisation Ted Kotcheff Acteurs principaux Sylvester Stallone
Richard Crenna
Brian DennehyScénario Michael Kozoll
William Sackheim
Sylvester Stallone
d'après le roman de David MorrellMusique Jerry Goldsmith Photographie Andrew Laszlo Production Buzz Feitshans Budget $15 000 000 Genre Drame, Thriller Durée 93 minutes Sortie États-Unis :
22 octobre 1982
France :
2 mars 1983Langue(s) originale(s) Anglais Pays d’origine États-Unis Rambo – ou Rambo : Le dévastateur au Québec – (First Blood)[1], est un film d'action américain réalisé par Ted Kotcheff et sorti le 22 octobre 1982.
Adaptation du roman First Blood de David Morrell, ce film est le premier volet d'une série de quatre centrés sur le personnage de John Rambo, interprété par Sylvester Stallone..
Sommaire
Synopsis
John Rambo, ancien béret vert et héros de la Guerre du Viêt Nam, devenu inutile depuis son retour aux États-Unis, marche sans but de ville en ville dans la campagne américaine. Alors qu'il tente de rendre visite au dernier survivant de ses anciens compagnons d'armes, il apprend la mort de celui-ci des suites d'un cancer (causé par un « agent orange »). Reprenant la route, il essaie d'entrer dans une petite ville d'une région montagneuse afin de s'y restaurer. Le Shérif Will Teasle lui en interdit le passage, prétextant ne pas vouloir de "vagabond dans sa ville" et le raccompagne à la sortie de la ville. Ulcéré, Rambo tente de faire demi-tour, mais il est arrêté sans ménagement par le shérif en guise de représailles. Jeté en prison et maltraité par des policiers abusifs et arrogants, Rambo se révolte et s'enfuit du commissariat. Après une dangereuse course-poursuite, il se réfugie dans les bois.
-
Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Traqué comme un animal, l'ancien soldat est contraint à la défensive et tue accidentellement un policier qui tente de l'abattre. Usant de son expérience acquise dans la jungle vietnamienne, Rambo neutralise les sbires de Teasle lancés à sa poursuite avant de s'en prendre au shérif. Le menaçant de son poignard, l'ex-béret vert lui conseille de ne pas s'acharner contre lui : « Me fait pas chier, où je te ferai une guerre comme tu n'en as jamais vu. »[2]
Ignorant ces menaces, Teasle appelle la Garde nationale en renfort. Des moyens considérables sont déployés pour retrouver le fugitif et l'abattre sans sommation. Le colonel Samuel Trautman, ancien mentor de Rambo, intervient pour convaincre Teasle d'abandonner un combat perdu d'avance : face au soldat surentraîné, il n'aurait aucune chance. Trautman contacte Rambo et tente de le convaincre de se rendre, mais ce dernier clôt la discussion en disant qu'ils ont versé le premier sang (first blood), pas lui. Acculé et blessé, il est entré en guerre contre les autorités et jure de mettre la ville de Teasle à feu et à sang.
Fiche technique
- Titre original : First Blood
- Titre français : Rambo
- Réalisation : Ted Kotcheff
- Scénario : David Kozoll, William Sackheim, Sylvester Stallone d'après l'œuvre de David Morrell, First Blood
- Photographie : Andrew Laszlo
- Décors : Wolf Kroeger
- Montage : Joan E. Chapman
- Musique : Jerry Goldsmith
- Production : Buzz Feitshans ; Mario Kassar, Andrew G. Vajna (exécutifs) ; Herb Nanas (co-producteur)
- Société de production : Carolco Pictures, U.S.A.
- Pays de production : États-Unis
- Genre : Action; Drame
- Couleur : Couleur
- Durée : 89 minutes
- Dates de sortie : États-Unis : 22 octobre 1982 ; France : 2 mars 1983
- Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles en France
Distribution
- Sylvester Stallone (VF : Alain Dorval) : John Rambo
- Richard Crenna (VF : Gabriel Cattand) : Colonel Samuel Trautman
- Brian Dennehy (VF : Marc de Georgi): Shérif Will Teasle
- Bill McKinney (VF : Serge Lhorca) : Capt. Dave Kern State Police
- Jack Starrett (VF : Georges Aminel) : Arthur Galt
- Michael Talbott (VF : Jacques Ferrière) : Balford
- Chris Mulkey (VF : Mario Santini) : Ward
- John McLiam (VF : Georges Aubert) : Orval
- Alf Humphreys (VF : Max André) : Lester
- David Crowley (VF : Georges Poujouly) : Shingleton
- David Caruso (VF : Lambert Wilson) : Mitch
- Patrick Stack (VF : Hervé Bellon): Clinton Morgan, lieutenant de la Garde Nationale
- Don MacKay : Preston
- Charles A. Tamburro : Pilote d'hélicoptère
- David Petersen : Soldat de la garde nationale
- Craig Huston (VF : Vincent Violette) : Opérateur radio
- Bruce Greenwood : Gardien #5
Autour du film
- Ce film est une adaptation du roman First Blood, de David Morrell. Morrell, ancien professeur dont certains des élèves avaient été soldats au Viêt Nam, avait écrit son livre pour parler du problème de réinsertion des vétérans qui avaient quitté l'Amérique de Kennedy sûrs de leur bon droit pour retrouver une Amérique hippie et moralisatrice, qui formulait de sévères critiques à leur encontre. Dans une certaine mesure, le film respecte fidèlement l'intrigue du roman mais a changé des aspects importants de l'histoire pour plaire au plus grand nombre : si dans le roman, Rambo massacre un par un tous les policiers qui le traquent et s'il tue à nouveau une fois revenu dans la ville, il ne tue qu'une personne dans le film, par légitime défense, se contentant généralement de blesser ses poursuivants. De retour dans la ville, Rambo détruit la prison et le palais de justice ; dans le film il détruit en plus des magasins de jouets et de sport, d'armes, symboles de la vie moderne américaine. À la fin du roman, Rambo est abattu par Trautman ; cette autre fin, différente de celle qu'on voit dans la version finale, a été tournée[3]. Mais les spectateurs de la projection-test trouvant cette fin trop sombre, elle n'a pas été reprise ; c'est donc la fin où Rambo survit et est arrêté, qui a été retenue[4].
- Le film a été tourné à Hope (Colombie-Britannique), au Canada d'octobre 1981 à décembre 1981.
- Rambo connut un succès considérable, notamment aux États-Unis, mettant en lumière les frustrations engendrées par la défaite camouflée de la guerre du Viêt Nam et le besoin de reconnaissance des soldats qui y avaient vu leurs idéaux bafoués. Le film, qui peut être interprété comme une démonstration (cinématographique) de force et de la capacité d'intervention de l'armée américaine, inspira d'autres films (séries Portés disparus, Delta Force, etc.) au succès moindre.
- Si on peut interpréter ce film comme une glorification de la capacité d'intervention des Bérets verts pendant la Guerre du Viêt Nam, on peut y voir également une dénonciation des horreurs de la guerre, ainsi qu'une accusation grave contre une Amérique bureaucratique qui se moquerait des soldats partis combattre pour elle (dans sa tirade finale, Rambo clame : « C'était leur guerre, pas la mienne ! »). Le film serait donc plus complexe que ce que la critique professionnelle en avait dit alors[5]. De ce point de vue, on pourrait presque considérer que Rambo[6], transformé en machine à tuer par les militaristes de Washington, se retourne contre les civils militaristes de l'Amérique profonde (le colonel Trautman déclare d'ailleurs : « Je ne suis pas venu sauver Rambo de la police, je suis venu sauver la police de Rambo »), qui soutiennent pourtant l'utilisation de la force et les interventions militaires à l'étranger, et n'hésitent pas à utiliser une débauche de policiers et de réservistes là où un peu d'humanité aurait suffi à éviter le conflit.
- Rambo a aussi donné lieu à trois suites, mettant en scène le personnage de John Rambo, vétéran de la guerre du Viêt Nam interprété par Sylvester Stallone. Tandis que le premier film tire plutôt vers le drame psychologique tout en étant un film d'action, les deux suivants utilisent le personnage de John Rambo dans le but de produire des films que l'on peut rentrer dans la catégorie de cinéma de sécurité nationale. Le succès de Rambo, qui était au départ basé sur les douleurs et problèmes psychologiques engendrés par le conflit au Viêt Nam, se serait donc inversé après le 1er opus pour donner naissance à des films ouvertement patriotiques, de l'Amérique reaganienne qui rompt avec les discours culpabilisants sur la Guerre du Viêt Nam et célèbre la force et l'initiative individuelle.
- Le personnage de John Rambo fut partiellement repris dans le film Hot shots ! 2 où les clichés des deuxième et surtout troisième épisodes de Rambo furent exploités de manière comique.
- Le personnage devait être joué par Dustin Hoffman qui jugea finalement le scénario trop violent[7].
- Plusieurs erreurs sont à noter : lorsque Rambo franchit le pont qui mène à la ville, il fait jour, alors que quand il arrive (normalement peu après), il fait noir. La scène de fin avec le shérif dans un commissariat vide est assez surprenante, alors qu'il devrait y avoir au moins les standardistes. Enfin lorsque le shérif au début du film dépose Rambo après le pont, on voit le micro de la caméra dans le reflet de la voiture quand elle démarre.
Produits dérivés
Nouvelles
- David Morrell, First Blood, Fawcett, 1972.
- David Morrell, Sylvester Stallone, James Cameron, Kevin Jarre, Rambo: First Blood Part II, Jove Books, 1er avril 1985
- David Morrell, Sylvester Stallone, Sheldon Lettich, Rambo III, Jove Books, 1er avril 1988.
Série animée
Jeux vidéos
Article détaillé : Jeux vidéo de Rambo.La série de jeux vidéo Metal Gear est un hommage à Rambo.
Jouets
Article détaillé : Jouets de Rambo.Parodies
- 1993 : Hot shots ! 2 de Jim Abrahams avec Charlie Sheen, Lloyd Bridges.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Antoine de Baecque, Rambo ou la Fierté de l'Amérique dans L'Histoire, no 238, février 2008, p. 23, pour les suites militaristes.
Liens externes
(fr+en) Rambo (film, 1982) sur l’Internet Movie Database
Notes et références
- ↑ Litt. « Premier sang ». En version originale, Rambo est le titre du quatrième film de la saga, traduit en français par John Rambo.
- ↑ Don't push it or I'll give you a war you won't believe.
- ↑ [vidéo] Fin alternative sur YouTube..
- ↑ Rambo : Secrets de tournage
- ↑ Lire à ce sujet « Le cinéma des années Reagan. Un modèle Hollywoodien ? », sous la direction de Frédéric Gimello-Mesplomb (Editions du nouveau monde)
- ↑ Lire à ce sujet la critique dans « Dimon's cinema » de Novembre 92 N° 153, dont voici un extrait (traduction libre): « Rambo est une des meilleures critiques de la guerre vu au cinéma, mieux que Full Metal Jacket » ou encore « Pour apprécier l'étendue de la critique, il faut bien entendu le voir en Version Originale, mais surtout bien le replacer dans son cycle. Nous conseillons vivement de voir l'intégralité du cycle John Rambo, dans un souci d'une critique welfariste complète » et aussi « La scène du bandeau, comme beaucoup le suppose, n'est pas juste une scène hollywoodienne, c'est une métaphore kerouacienne du combat contre ses démons, dans une évidente référence à Jimi Hendrix placant du LSD dans son bandeau et confondant sa guitare avec un serpent (symbole de la vie, voir les livres de Carlos Castaneda) ».
- ↑ Dustin Hoffman, « Dustin Hoffman a refusé Rambo », 2008-06-09, Commeaucinema.com
- Portail du cinéma
Catégories : Film américain | Film sorti en 1982 | Rambo | Film d'action | Film dramatique | Titre de film en R | Adaptation d'une œuvre littéraire au cinéma | Film sur la guerre du Viêt Nam -
Wikimedia Foundation. 2010.