- Rabbi Nahman de Braslav
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Nahman de Bratslav
Nahman de Bratslav (en Hébreu: נחמן מברסלב) connu également comme Reb Nahman de Bratslav, Nahman d'Uman ou simplement Rabbi Nahman (en Yiddish local Reb Nokhmen Broslever), né le 4 avril 1772 et mort 16 octobre 1810 (ou le 18 de Tishri) à Ouman, fut le fondateur de la dynastie hassidique de Bratslav (Ukraine).
Sommaire
Vie et influence
Né à une époque où l'influence de son arrière-grand-père, le Baal Shem Tov, tendait à diminuer, le Rabbi Nachman fut l'initiateur d'un nouveau souffle dans le Judaïsme hassidique en combinant les secrets ésotériques du judaïsme (la Kabbale) avec une étude approfondie de la Torah. Il attira des milliers de disciples pendant toute sa vie, et après sa mort, ceux-ci continuèrent à le considérer comme leur rabbin en ne désignant aucun successeur. Les enseignements de Rabbi Nachman continuent à attirer et inspirer les Juifs du monde entier.
Les trois Livres
Son oeuvre, il finit par la concevoir lui-même en trois temps qui sont trois Livres : le Livre "visible", le Livre brûlé et le Livre caché. Ils sont comme les trois étagères d'une même armoire mystique, du bas vers le haut, du plus extérieur au plus intérieur et secret.
Marc-Alain Ouaknin, dans la troisième partie du Livre Brûlé, entièrement consacrée à Rabbi Nachman et à sa conception extrêmement spirituelle du Livre brûlé (Sefer HaNisraph), fournit une bonne introduction à la pensée de Rabbi Nachman. Le Livre Brûlé est le coeur ou le moyen-terme, de "son" enseignement. C'est un Livre qu'il écrivit et brûla, non pas par accès de nihilisme, mais en un sens spirituel et symbolique. On peut l'entendre au moins de deux façons : le monde est dans le Livre et brûler un livre qui symbolise le Livre c'est inspirer et impulser le renouvellement du monde (je me base ici sur l'identité midrashique entre la Révélation de la Loi, du Livre et la création cf. Genèse Rabbah et passim). Ou encore : dire que ce livre est brûlé est-il une manière de dire à quel point son secret est lui-même brûlant (comme les séraphins). Ouaknin quant à lui l'interprète ainsi : « Le « Livre brûlé », c’est-à-dire, maintenant, le fait de brûler le livre, est une mise en scène théâtrale du geste de Moïse brisant les Tables de la loi en apprenant l’existence du veau d’or. La brisure des tables n’est pas la destruction de la Loi ; elle est, au contraire, le don de la Loi sous la forme de sa brisure. C’est là le sens bonifié de l’expression talmudique « l’annulation de la Loi, c’est sa fondation même. »
Outre le Livre brûlé qui devait occuper le milieu ou la seconde des trois étagères, il y a la première, celle du bas, composée des enseignement exotériques, du Livre "visible" contenant les enseignements des Noms divins et de leurs variations, des lectures de la Thora, la liturgie etc. (ce que l'on pourrait reconnaître, en se basant sur le Talmud, comme le b.a-b.a de l'enseignement rabbinique, non pas le littéral, mais un premier niveau d'interprétation) ; et il y a enfin le Livre plus secret que le Livre brûlé, le Livre caché appelé "secret de secret" (nistar denistar). Des trois degrés de la bibliothèque ou du Livre ainsi conçu, seul le premier, en bas, est visible.
L'ensemble des trois Livres (le Livre, sepher, est aussi collection de livres), ou trois étagères, rappelle par sa progression celle du PaRDèS (du plus exotérique au plus spirituel et par conséquent secret).
Y fait encore écho cette proposition du Zohar sur Ruth, en l'adaptant bien entendu selon le contexte : « De même que la noix a une coquille à l'extérieur et un noyau à l'intérieur, ainsi sont les paroles de la Thora, elles comportent : action (maaseh), explication (midrash), récit (hagadah), et secret (sod). » Ainsi pouvons-nous entendre les trois Livres comme formant quatre avec la Thora dont ils disent la profondeur ; et ainsi pouvons-nous exprimer que le troisième livre, le Livre secret, est le secret du Livre, le sod. Cette conception du Livre par Rabbi Nachman, ainsi interprétée il est vrai de façon assez libre, me semble dire pleinement toute l'intensité vive (comme un éclair ou un rêve), l'unicité et l'originalité de sa pensée. En effet, si cette pensée peut se ramener à une élaboration assez classique de la Thora et de la Kabbale (comprise comme la divulgation de ses secrets), elle n'en est pas moins unique et originale, et pour tout dire incomparable.
Evidemment, pour que cela ne sonne pas trop "théorique", il faut ajouter immédiatement que la pensée de Rabbi Nachman est tout aussi pratique que symbolique, comme en témoignent ses contes, son enseignement de la pratique rituelle (cf. le Tiqqun haklali, le rétablissement complet par lecture de dix psaumes, ce dix renvoyant aussi aux dix paroles) ou sa très grande attention à l'égard des "humbles".
Citations
Quelques citations de Rabbi Nachman qui sont très connues, et sont reprises dans les chansons du folklore populaire :
"C'est une grande mitzva que d'être toujours joyeux"
"Le monde entier est un pont très étroit, l'essentiel est de n'avoir aucune crainte".
"Il est interdit d'être vieux."
"Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connait, car tu pourrais ne pas t'égarer"
Voir aussi
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