- Quatrième dimanche de Carême
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Il semble que, dès l'antiquité chrétienne, le quatrième dimanche de Carême, dit dimanche de Lætare, ait revêtu le caractère particulier d'une pause au milieu du Carême (de même que le dimanche de Gaudete pendant l'Avent). Le nom provient de l'incipit de l'introït Laetare, « Laetare Jerusalem » (Réjouis-toi, Jérusalem).
Sommaire
Description
La liturgie romaine, qui suspend les exercices pénitentiels le dimanche (ce pour quoi le Carême y compte quarante-six jours), les marque tout de même d'une certaine austérité (suppression du Gloria et de l'Alleluia lors de la messe, ornements violets, disparition des fleurs et des instruments de musique) qu'elle tempère au dimanche de Lætare où elle prend les ornements roses (couleur de l'aurore), ce qui marque, au milieu de ces temps de pénitence, une pause où l'Église vise à mieux faire entrevoir la joie qu'elle prépare et à donner courage pour les dernières étapes à parcourir et à rendre grâce pour les œuvres déjà accomplies.
Autrefois, le Pape, contrairement aux autres dimanches du Carême, venait à cheval à la station qui, ce jour-là, se faisait à Sainte-Croix-de-Jérusalem où l'on vénérait la Croix glorieuse.
Jadis, où l'on était plus attentif qu'aujourd'hui à conformer l'environnement du culte à l'esprit de la liturgie célébrée, on pouvait, ce dimanche-là, contrairement aux autres dimanches du Carême, parer l'autel de fleurs, sonner toutes les cloches et toucher les orgues alors que les diacres et les sous-diacres prenaient la tunique et dalmatique qu'ils avaient abandonnées au début du Carême.
C'est à cette occasion que le pape procède à la remise de la rose d'or, destinée à honorer des souverains ou des sanctuaires catholiques
La lætare
En Belgique
La lætare (ici au féminin, le mot étant utilisé ailleurs au masculin) est une fête traditionnelle célébrée principalement à Stavelot, en province de Liège, pendant 3 jours (samedi, dimanche et lundi). C'est une tradition multiséculaire remontant à 1502. On peut y voir, entre autres sociétés fokloriques, la figure traditonnelle des Blancs-Moussis vêtus de la cape et du capuchon blancs, affublés du long nez rouge et entourant leurs géants, leurs échelles et leurs chars souffleurs de confettis. Ces festivités durent trois jours (du samedi au lundi soir). Il existe d'autres festivités carnavalesques dites du lætare, notamment à Tilff (dans la commune d'Esneux), à Chapelle-Lez-Herlaimont (réputée pour son feu d'artifice), à La Louvière, à Andenne, à Welkenraedt ou à Sart et Tiège.
En Suisse
A Islikon, village de la commune suisse de Gachnang (Thurgovie) perdure la tradition au dimanche de Laetare, de la construction en bois léger et en papier d'une petite tour coloriée assise sur un radeau de planches, comportant des transparents portant les symboles des astres, des chandelles allumées et une inscription "Fort mit licht" ("pars lumière!"). Le tout est posé sur l'eau et le courant entraîne les radeaux tandis que l'assistance chante en coeur: "Le ruisseau brûle/C'en est d'Islikon qui l'ont allumé/C'en est de Chefikon qui l'éteindront/Avec leur cent mille grenouilles"[1],[2]. Les rites mettant en scène une flamme que l'on allume sur une rivière et qui finira sa course en se noyant dans celle-ci, peuvent se ratacher aux fêtes païennes de célébration de l'équinoxe du printemps, autour du 21 mars[3].
Notes et références
- "Fürio, de Bach brännt./Isliker händ ihn azünd./Kefiker chömmet go lösche/mit hunderttuusig Frösche"
- http://www.islikon.ch/laetare.htm
- Terre et Peuple, N° 3, Printemps 2000, p.12, Les feux de l'équinoxe Revue
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