- Pétrocores
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Les Pétrocores ou Pétrocoriens (latinisé en Petrocorii) étaient un peuple gaulois situé dans l'actuel département de la Dordogne, en France, et plus précisément entre la Dordogne et l'Isle. Leur capitale était Vesunna (Périgueux). La ville de Périgueux ainsi que l'ancienne province du Périgord tirent leur nom de ce peuple.
Sommaire
Étymologie
L'étymologie du terme « Petrocorii » n'est pas sujette à discussion parmi les linguistes, seuls les historiens l'interprètent parfois un peu différemment.
Le premier élément s'explique par le gaulois petru- "quatre". Il est déduit de l'ordinal petuar(ios) attesté sur une poterie de La Graufesenque (tuđđos petuar « quatrième fournée ») et du composé gaulois latinisé petorritum « (char) à quatre roues », ainsi que dans divers toponymes Petromantalo (Saint-Clair-sur-Epte, itinéraire d'Antonin), Pierremande (Petramantula 867) « carrefour », forme parallèle au latin quadri-furcus > carrefour. La forme petru- est bien attestée dans Petru-sidius, petru-decameto « quatorze », etc. On compare avec le gallois pedwar, pedr- et le breton pevar « quatre ». Même étymologie que le latin quadru- et le gotique fidur- (cf. anglais five) qui remontent tous à l'indo-européen *kʷetur̥ / *kʷetru-[1]
Le second élément corios signifie "armée" et se rencontre dans l'ethnonyme Tricorii « les trois armées » (avec tri- "trois") et des Coriosolites, ainsi que dans divers toponymes et noms de personnes. Il s'agit du même mot qu'en celtique moderne. cf. irlandais cuire "troupe", "armée" ; vieux breton cor- "famille", "troupe". Il s'agit d'un parent du germanique *hari- (gotique harjis "armée", vieux haut allemand hari, mod. Heer "armée") et du grec koiranos « chef d'armée »[2].
Le sens général de Petrocorii serait donc celui des « quatre armées »[3],[4],[2] ou « les quatre clans »[5].
Gentilé
Le nom de Pétrocoriens désigne parfois de nos jours les habitants de Périgueux (principalement nommés Périgourdins).
Historique
Selon Venceslas Kruta[6] : « les Petrocoriens habitaient la région située entre la Dordogne et la Vézère ». En 52 avant Jésus Christ, ils fournirent un contingent de 5000 hommes pour participer à la coalition gauloise contre César. Strabon mentionne leur excellence dans le travail du fer.
Bibliographie
- César, La guerre des Gaules, chapitre VII, p. 75.
- Srabon, Géographie, chapitre IV, titre 2. p. 2.
- Venceslas Kruta, Les Celtes, histoire et dictionnaire, Robert Laffont, Paris, 2000.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, Paris, 2003.
Notes et références
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 249 - 250.
- Xavier Delamarre, Op. cité. p. 125.
- Ferdinand Lot, La Gaule, marabout université, Arthème Fayard 1967. p. 37.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions errance 1994. p. 35.
- Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, p. 395-396, éditions la Lauze, 2003, (ISBN 2-912032-50-4).
- Les Celtes, histoire et dictionnaire, Robert Laffont, Paris, 2000. p. 776.
Liens externes
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