- Père Ricci
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Matteo Ricci
Pour les articles homonymes, voir Ricci.Matteo Ricci (Macerata 1552- Pékin 1610 - en sinogrammes simplifiés 利玛窦 ; en sinogrammes traditionnels 利瑪竇 ; en pinyin Lì Mǎdòu) fut un prêtre et missionnaire jésuite italien. Envoyé en Chine, il étudia la langue et la culture chinoise, et devint un lettré chinois. Il définit la démarche d'inculturation de la religion chrétienne en Chine[1].
Il fut ordonné novice jésuite à Rome en 1578, puis prêtre à Cochin (en Inde) en 1580.
Il entra en Chine en 1583 et s'installa à Zhaoqing, près de Canton, et parvint à entrer en contact avec des mandarins, grâce à ses grandes connaissances en mathématiques et en astronomie. Il resta dix-huit ans dans le sud de la Chine, à proximité de Macao, et apprit à lire et écrire le chinois. En 1601, il se fit inviter a la cour impériale de Pékin, en tant qu'ambassadeur des Portugais auprès de l'empereur Wanli, porteur d'une épinette, d'une mappemonde et de deux horloges à sonnerie. Sa rencontre avec les proches de l'empereur fut à l'origine de l'essor de l'horlogerie moderne en Chine, au début de la dynastie Qing (1644 - 1911) [2]. La musique était sans doute pour lui un moyen de transmettre la religion catholique: il chantait des airs édifiants, souvent sur des textes traduits en chinois[3]. Il a même publié à Pékin en 1608 un recueil de huit airs avec accompagnement (Xiqin qu Yi "Airs pour cithare européenne") qui connut un succès incroyable: ses rééditions se succédèrent jusqu'au XIXe siècle; la musique en semble perdue, mais les paroles en chinois ont été conservées.
Premier missionnaire chrétien, et premier occidental à entrer en contact aussi proche avec l'empereur depuis les nestoriens, il parvint à fonder l'Église chinoise (en 1605 il fit édifier le "Nantang" l'église du sud, actuel siège de l'évêché de Pékin), mais ses efforts de christianisation furent partiellement ruinés, plus tard, lors de la querelle des Rites chinois. Il fut inhumé, avec la permission de l'empereur, à proximité de la Cité interdite.
Dans la religion populaire chinoise, Matteo Ricci est vénéré comme maître des horloges et protecteur des horlogers.
Les Instituts Ricci ont été fondés par les Jésuites après leur retrait forcé de Chine continentale, pour poursuivre l'oeuvre intellectuelle de Matteo Ricci. Le Grand Ricci (利氏漢法辭典), en français, est à ce jour le plus grand dictionnaire du chinois vers une langue occidentale.
Sommaire
Mappemonde de Matteo Ricci
Articles connexes
Références
- ↑ Message du pape Benoit XVI, 6 mai 2009, agence catholique Zénit
- ↑ L'horloge Guang-zhong, (zhong signifiant cloche, sonnerie, gong) dans la ville de Guangzhou, de la province de Guandong, suivie de la pendule de Nanjing ou Nanjing-zhong, puis, dans la province de Jiangsu, de la Su-zhong ou Ben-zhong, ben signifiant domestique)
- ↑ Rhapsody in red : how western classical music became Chinese Sheila Melvin, Jindong Cai, Algora publishing, 2004 (Google Books)
Bibliographie
- Paul Dreyfus, Mattèo Ricci : le jésuite qui voulait convertir la Chine. Paris : Éd. du Jubilé-Asie, 2004. 274 p., 21 cm. ISBN 2-86679-380-3.
- Matteo Ricci, Traité de l'amitié. Éditions Noé, 2006. 78 p. ISBN 2-916312-00-5.
- Vincent Cronin, Le sage venu de l'Occident. Éditions Albin Michel, 1957. 324 pages.
Liens externes
- Sur Canal Académie, une chronique de Bernard Galimard-Flavigny : La tulipe noire de la cartographie par Matteo Ricci
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