- Psychopathologique
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Psychopathologie
Psychologie Approches et courants Psychodynamique • Humanisme • Béhaviorisme • Cognitivisme • Neuropsychologie • Psychanalyse
Méthodes Psychologie expérimentale • Psychologie clinique • Psychométrie • Psychologie différentielle
Branches d'études Psychologie sociale • Psychologie cognitive • Psychopathologie • Psychologie du développement
Concepts majeurs intelligence • attitudes • cognition • Identité • comportement • souffrance • motivation • émotion • relation humaine • Apprentissage • maladie mentale
Auteurs Sigmund Freud • Carl Gustav Jung • Abraham Maslow • Carl Rogers • Jean Piaget • Françoise Dolto • Daniel Widlöcher • Jacques Lacan • Serge Lebovici • Ivan Pavlov • Burrhus F. Skinner • Kurt Lewin • Stanley Milgram • Daniel Kahneman • Herbert Simon
Champs d'application psychologie scolaire • psychologie du conseil • Pédagogie • psychologie du travail • psychothérapie •
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La psychopathologie est l'étude raisonnée des troubles mentaux ou psychologiques. Ce mot est dérivé des racines grecques psukhê qui signifie esprit et pathos qui signifie maladie.
La psychopathologie est l'objet d'étude de la psychologie clinique et de la psychiatrie, elle est enseignée dans les universités ou en clinique. En France la vision structurale développée par le courant du psychanalyste Jean Bergeret a influencé et influence encore les enseignements, notamment dans les facultés de psychologie.
Les classifications anglo-saxonnes et internationales (DSM et CIM) tendent quant à elles à circonscrire leur champ d'étude à la faveur d'une approche scientifique convoquant clinique, épidémiologié, génétique, et neurosciences, et positive des symptômes lesquels ne sont pas, comme en psychanalyse, référés à des conflits inconscients sous-jacents.[1] Dans cette approche du fonctionnement psychique « bête » (sans détermination consciente ou inconsciente), la question est : « dispose-t-on ou pas d'un traitement ad hoc de psychotropes? ». Pour le psychanalyste R. Dorey et contrairement aux ambitions athéoriques de l'approche DSM - CIM : «Le recueil et l'assemblage de symtômes comme constitutant une sémiologie "en-soi" est une pure abstraction. Il n'y a pas de sémiologie innnocente, pas plus qu'il n'existe d'observation neutre ou objective.» Pour cet auteur, «Le danger n'est pas ainsi d'être soumis à nos présupposés théoriques, bien au contraire, ce sont eux qui éveillent et enrichissent notre investigation; le danger c'est est de méconnaître une telle détermination, de la nier, car c'est s'engager irrémédiablement dans une voie en impasse»[2]
Face à la tendace objectivante actuelle forte l'approche de René Roussillon développée dans le Manuel (2007) entre autres autre constitue une synthèse moderne et pertinente des connaissances en la matière. Le symptôme y est vu comme l'un des aspects du trouble psychique déterminé par des types d'angoisses, des défenses et de relations d'objet.
À propos de la différence entre une sémiologie étroite, c'est-à-dire simplement rivée aux symptômes et une réflexion approfondie qui fonde la psychopathologie, Eugène Minkovski écrivait : « Certes, quand il s'agit de rédiger un certificat d'internement ou d'enseigner les éléments de la psychiatrie au médecin praticien, les hallucinations, les idées délirantes, les impulsions, les réactions anti-sociales, l'agitation, la dépression, suffisent amplement. Il n'en est plus de même quand, en psychologues, nous essayons de comprendre le fond qui conditionne tous les troubles dont je viens de parler et sont déjà forts complexes de par leur nature. Ici, nous nous sentons souvent dépourvus de notions appropriées. De là le désir d'élargir les conceptions courantes, voire même d'envisager les troubles mentaux sous un angle tout différent de celui auquel nous sommes habitués. Ce désir, évidemment, a quelque chose de révolutionnaire. Cela, cependant, ne doit pas nous faire reculer. » (dans L'Evolution psychiatrique, octobre 1929).
Sommaire
La question du normal et/ou du pathologique
Daniel Widlöcher déclare que juger d’une conduite en termes de normalité ou d’anormalité renvoie obligatoirement à un jugement normatif. Cependant, la notion de norme se réfère à celle de moyenne. Or, cette dernière est sujette à caution. Georges Canguilhem propose de substituer la notion de normativité à celle de norme et la notion d’ordre à celle de valeur. Cet auteur « biologise » la notion de norme et considère que ce n'est pas à la science de juger du normal car c’est avant tout la vie qui en fait un concept de valeur. On ne peut pas non plus poser le problème de la normalité ou de l’anormalité sans tenir compte des normes sociales ou individuelles. La psychopathologie identifie ainsi trois types de normalité : la normalité comme norme sociale, la normalité comme idéal, la normalité comme absence de maladie. Canguilhem propose encore le concept d’« anomalie » qui se définirait comme « ce qui se laisse voir en se dégageant de l’ensemble lisse et uni qui l’entoure ». Elle est observable. La psychopathologie s’intéresserait alors plus à l’anomalie qu’à l’anormalité.
Pour Widlöcher, le propre de la psychopathologie est l'étude de ces conduites marquées que sont les anomalies, d'en repérer la genèse, d'en définir la fonction et d'en préciser le mécanisme.
La définition suivante permet de sortir du dilemme de la question sans fin de la relativité des normes : « La psychopathologie peut être définie comme une approche visant une compréhension raisonnée de la souffrance psychique. » (René Roussillon et coll. dans le Manuel, 2007).
Voir aussi
- Jean-Étienne Esquirol
- Emil Kraepelin
- Pathologie
- Psychanalyse
- Psychiatrie
- Psychologie
- Psychopathologie psychanalytique
- examen psychologique
Bibliographie
- Karl Jaspers, Psychopathologie générale, Bibliothèque des introuvables, 2000, Coll.: Psychanalyse, (ISBN 2-84575-022-6)
- Jean Bergeret (psychanalyste): Abrégé de psychologie pathologique, Ed.: Masson; Édition, 10e éd., 2008, Coll.: Abrégés, (ISBN 2-294-70174-7)
- Jean Bergeret, La personnalité normale et pathologique, Dunod, 2003, 3e édition, (ISBN 2-10-003007-8)
- Alain Braconnier, Introduction à la psychopathologie, Masson, 2006, (ISBN 2-294-01501-0)
- René Roussillon avec avec C. Chabert, A. Ciccone, A. Ferrant, N. Georgieff, P. Roman, Manuel de psychologie et psychopathologie clinique générale, 2007, (ISBN 978-2-294-04956-9)
- Frieda Rossel, Odile Husain et Colette Merceron, Psychopathologie et polysémie, Payot-Lausanne, 2001, (ISBN 2-601-03205-7)
- Catherine Chabert, Psychopathologie à l'épreuve du test de Rorschach, Dunod, 1998, (ISBN 2-10-003837-0)
- Daniel Zagury, Modèles de normalité et psychopathologie, L'Harmattan, 1988, (ISBN 2-7384-6388-6)
- Eugène Minkovski, Traité de psychopathologie, Intr. de Georges Lanteri Laura,Les empêcheurs de penser en rond, (ISBN 2-84324-115-4)
- Jacques Postel, Dictionnaire de psychiatrie et de psychopathologie clinique, Larousse, 2003, (ISBN 2-03-575203-5)
- Georges Lanteri Laura : La sémiologie psychiatrique: son évolution et son état en 1982 (article princeps) in l'Evolution psychiatrique, oct.-déc. 2007, vol 72, n0 4, (ISBN 2842998981)
- Jean Menechal, Introduction à la psychopathologie, Dunod, (ISBN 21000350355)
- Daniel Widlöcher, Traité de Psychopathologie, Paris, Presses Universitaires de France, 1994
- Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique, Presses Universitaires de France, 2005, (ISBN 2-13-054958-6)
- « Structures" (en psychopathologie)», Revue Evolution psychiatrique, juillet-sept. 2000, vol 65, n0 3, (ISBN 2-84299-171-0)
- Jean-André Nisole : Introduction critique à la psychopathologie clinique et thérapeutique, Préf. Jean-François Malherbe, Petite collection Liber, (ISBN 978-2-89578-125-7)
Notes et références
- ↑ Berrios G E (1996) The History of Mental Symptoms. Descriptive Psychopathology since the 19th Century. Cambridge, Cambridge University Press (ISBN 0521437369)
- ↑ Roger Dorey: Valeur et limites de la sémiologie dans l'approche psychanalytique in l'Evolution psychiatrique no0 48, 1983
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