Prédicat nobilliaire

Prédicat nobilliaire

Prédicat nobiliaire

Les prédicats nobiliaires sont l'ensemble des appellations de politesse et marques de respect en usage dans la noblesse. Les codes régissant ces appellations différent d'un pays à l'autre en fonction de l'histoire de la noblesse locale. Il existe néanmoins un consensus international[1] concernant les monarques régnants qui sont appelés Votre Majesté ou Votre Majesté impériale en fonction du type de monarchie.

Sommaire

Règles générales

Lorsqu'ils sont nommés, notamment lors des cérémonies protocolaires on utilise le prédicat, suivit du titre pour les cérémonies où le monarque nommé est "souverain" et le prédicat suivit du titre et du nom du pays lors des cérémonies étrangères.

Ainsi sur le sol français, le roi de France était désigné comme Sa Majesté le roi, mais Sa Majesté le roi de France sur un sol étranger.

Lorsque l'on s'adresse à la personne on utilise préférentiellement le prédicat seul en transformant l'adjectif possessif singulier « sa » par sa forme à la 2e personne du pluriel singulier.

Dans le cas où, l'on serait amener à nommer ou à s'adresser à plusieurs personnes portant un prédicat, l'usage veut que l'adjectif possessif singulier « sa » soit remplacé par sa forme à la troisième personne du pluriel « leurs »[2] (au lieu de la forme pluriel qui serait « ses ») mais l'adjectif possessif « votre » par sa forme pluriel « vos ».

Ainsi, lorsqu'on la nomme à la fois un prince et sa femme, on dira : Leurs Altesses royales, et lorsqu'on l'on s'adressera par exemple, au monarque et à sa femme l'on dira : Vos Majestés.

L'usage, notamment français, qui veut que la femme porte le nom et le prénom de l'époux (on dira Madame Jacques Chirac pour désigner Bernadette Chaudron de Courcel, épouse Chirac) vaut également pour la noblesse, mais connait quelques adaptations.

Ainsi on dira  : Leurs Grâces les Très nobles et Très honorables duc et duchesse Henry de Norfolk mais, les prédicats étant liés au titre Sa Majesté la reine et Son Altesse royale le duc d'Edimbourg, la reine et son consort n'ayant pas le même titre, donc le même prédicat.

Il est également d'usage lorsqu'on s'adresse à un souverain régnant ou qu'on parle de lui dans le langage courant de ne pas faire mention du nombre de fois où son nom de règne a été porté.

Ainsi on parlera de Sa Majesté le roi Louis s'agissant de Louis XVI. On utilise également parfois, notamment en présence de plusieurs souverains le nom du territoire sur lequel ils règnent (que se soit sur le sol souverain ou à l'étranger). Cet usage, en principe courant, sert surtout aujourd'hui pour distinguer les monarques anglais et français ayant eu pour nom de règne Henri ou Charles. Ainsi on dira Sa Majesté le roi Henry d'Angleterre pour Henry VIII d'Angleterre.

Cet usage portait également, sous l'ancien régime français, sur les anciens monarques légitimes. Ainsi on parlait de Sa majesté le grand-père du roi pour parler de Louis XIV durant le règne de Louis XV. parois il était également utilisé les sobriquets donnés aux rois, par exemple Sa majesté Saint Louis pour parler de Louis XI après sa mort.

Par contre dans les textes officiels il est toujours utilisé un prédicat du type: Sa Majesté, Louis le quinzième, roi de France et de Navarre s'agissant par exemple de Louis XV[3]. Il peut y avoir des différences, notamment lorsqu'il s'agit du premier roi portant ce nom. Ainsi Marie Ire d'Angleterre ne se désignera pas comme Marie la première mais comme Marie, la première de ce nom.[4] il peut arriver aussi que l'on utilise le terme le premier nommé.

Sauf cas particuliers, les prédicats sont en général utilisés sous la forme suivante :

Prédicat+Titre+prénom[5].

Saint Empire romain germanique

Les princes

Les princes portent le prédicat de Sa Grâce princière en plus de leur(s) titre(s).

Les électeurs palatins

Quels que soit leur titre, les électeurs palatins sont considérés comme princes-électeurs, y compris les électeurs cléricaux et ont donc le droit au prédicat de Sa Grâce princière.

Les ducs, marquis et comtes

Les ducs, marquis et comtes du Saint Empire portent le prédicat de : Sa Haute Naissance, à l'exception de ceux ayant le titre d'électeur palatin.

Les barons et autres nobles

Le reste de la noblesse à droit au prédicat de "Le bien né".

Cas particuliers

Les descendants des anciens grands-duchés de Bade et de Hesse sont appelés Son Altesse grand-ducale.

Dans ce cas l'utilisation du prédicat se fait de la façon suivante :

Prédicat+prénom+nom du grand-duché

Autriche

Les descendants de la famille impériale portent le prédicat Son Altesse impériale et royale.

L'ancien prédicat pour un éventuel prétendant au trône austro-hongroisest Son Altesse impériale et royale l'archiduc suivi du prénom). Cette spécificité est due au fait que leurs ancêtres régnaient à la fois sur l'empire d'Autriche et le Royaume de Hongrie.

Égypte antique

Article détaillé : Titulature des pharaons.

France

Les règles d'usage données ici sont celles en usage entre membres de la noblesse et en présence de la famille royale. Ces règles ne sont plus en vigueur, la République ayant aboli les prédicats pour les membres de la noblesse française depuis Valéry Giscard d'Estaing (il n'est ainsi plus d'usage d'utiliser un prédicat pour un noble n'appartenant pas à une famille régnante ou assimilée comme telle, à l'intérieur des palais nationaux).

Il existe néanmoins une dérogation pour les prétendants au trône de France[6], qui sont les seuls français à avoir le droit au prédicat : Son Altesse royale[7] ou Son Altesse impériale.

Il faut distinguer les princes du sang, c'est à dire les membres de la famille royale ou impériale et les autres princes.

Les monarques

En France, le roi ou l'empereur étaient appelés Monseigneur voir Messire[8] ou Sire, la reine ou l'impératrice, Madame, avec le prédicat Sa Majesté. Cette appellation demeurait pour les reines mêmes lorsque le roi décédait. C'est pourquoi, Marie de Médicis ou Anne d'Autriche étaient appelées Votre Majesté malgré le fait qu'elles ne régnaient plus sur la France.

Il était d'usage depuis l'Entrevue du Camp du Drap d'or entre Henry VIII d'Angleterre et d'Irlande et François Ier, que les souverains étrangers en présence du roi de France et notamment les souverains anglais taises leur prétention au trône de France, sauf à vouloir déclencher une guerre.

Ainsi, en Angleterre, Henry VIII était : Henry, par la grâce de Dieu, roi d'Angleterre, d'Irlande et de France[9], mais en présence du roi de France : Henry, par la grâce de Dieu, roi d'Angleterre et d'Irlande.

Les princes du sang

Les fils et les filles de France étaient appelés Monseigneur et Madame, avec le prédicat Son Altesse royale. Les princes de la famille impériale portaient, eux, le prédicat Son Altesse impériale.

Pour les autres princes du sang, quel que soit leur rang, le prédicat était : Son Altesse.

Le prédicat était toujours suivit de Monsieur ou Monseigneur[10],

A noter que certains princes du sang et notamment le puiné de la branche des Bourbon-Condé utilisait préférentiellement leur titre de noblesse plutôt que le titre de prince, ainsi le duc d'Enghien était appelé Son Altesse Monsieur le duc d'Enghien et non : Son Altesse Monsieur le prince de Condé, dans les appellations particulièrement protocolaires ou, en présence d'autres princes de la branche des Bourbon-Condé, il pouvait arriver que le puiné utilise le prédicat de : Son Altesse Monsieur le prince de Condé[11], duc d'Enghien[12].

Dans l'usage écrit pour les familiers de la famille royale et surtout dans l'usage oral, il n'était pas rare d'utiliser la formule Votre Altesse, mais l'usage était de faire suivre de prédicat d'une révérence afin de montrer qu'il ne s'agissait pas d'un manque de respect.

Il était par contre strictement interdit de parler d'une altesse royale en tant que Son Altesse, sauf à vouloir montrer à son interlocuteur tout le dédain que ladite altesse inspirait à celui qui l'avait ainsi appelée. Mais peu de gens s'y risquaient, car le peu qui osaient ouvertement manquer de respect à une altesse royale, recevaient généralement une lettre de cachet.

Les princes non royaux

Bien que sous l'ancien régime, il n'existait en France quasiment pas de titres de princes inféodés à la Couronne. Il pouvait arriver que des princes non régnant étranger (notamment de Russie ou du Saint-Empire) soit admis à la Cour.

Ils avaient dés lors le droit au prédicat de Son Altesse.

L'ajout de Monsieur devant le titre est une obligation, comme pour les autres princes, quand bien même ce ne serait pas l'usage dans le pays d'origine du prince.

En présence d'une altesse royale (ou d'une altesse sérénissime), nul ne pouvait nommer cette dernière autrement que par Son altesse royale, de façon à marquer la préséance de la famille royale en territoire français.

A noter que les princes des familles régnantes étrangères admis à la Cour et surtout les altesses royales, conservaient leur prédicat, mais pour faire la distinction avec la famille royale, il était ajouté à la fin de l'appellation le nom du royaume d'origine du prince. Ainsi, la sœur d'Henry VIII, Margaret aurait été à la cour de François Ier : Son Altesse royale la princesse Margaret d'Angleterre et d'Irlande.

Autres titres

Il n'existe pas, dans ce cas, de prédicat particulier sauf pour les ducs qui sont automatiquement appelés Monsieur le Duc.

Par contre il existait une appellation usuel d'Ancien Régime qui était :

titre + prénom + nom + nom de terre Exemple : Le comte Louis Armand de Terrignac.

Il arrivait également que les nobles soient appelés Messire suivit du titre, notamment en remplacement de Monseigneur[13].

Les prédicats simples

En dehors de la Cour ou des cérémonies officielles, et notamment lorsqu'ils étaient appelés par des non-nobles, les appellations suivantes étaient tolérées pour la noblesse:

  • Monsieur, suivi du titre, par un serviteur ou un interlocuteur non noble. Il arrivait parfois que les pairs du Royaume ait le droit à cette appellation lorsqu'ils étaient présentés à un noble n'étant pas admis à la pairie [14], notamment parce que la plupart des pairs étaient ducs et que la pairie constituait une distinction dans la noblesse. .
  • Monseigneur, par tous les non-nobles, en usage notamment chez les serviteurs de la noblesse.

De manière générale l'utilisation de Monseigneur par rapport à Monsieur marque un signe de servage et de soumission envers l'interlocuteur. Il n'était donc pas rare surtout durant le Moyen Âge que des nobles de moindre importance nomme leur suzerain par le terme Monseigneur[15].

Par contre, on se nommait entre nobles Monsieur le comte mais on s'appelait simplement Monsieur sans référence au titre.

Ces appellations sont encore en usage non officiel en France, surtout dans les campagnes.

Les prédicats non codifiés

Outre ces appellations codifiées, il pouvait arriver que d'autres formules de politesse soient utilisées telle que Votre Grâce pour les ducs.

Luxembourg

La famille grand-ducale

En tant que monarque régnant mais non royal, il ne peut avoir le droit au prédicat de Sa Majesté. L'appellation théorique serait « Son Altesse grand-ducale »,bien que cette appellation soit correcte du point de vue protocolaire, étant liés aux familles royales de France, d'Espagne, d'Angleterre et de Russie, les grands-ducs de Luxembourg et la famille grand-ducale sont appelés Son Altesse royale[16] suivi du titre de grand-duc et du nom du grand-duché[17].

Les autres membres

Les autres membres de la famille grand-ducale peuvent utiliser le prédicat de Son Altesse suivit du nom et de l'énoncé du nom du grand-duché.

Il n'y a pas de noblesse au Luxembourg et le grand-duc ne confère pas de titres de noblesse.

Liechtenstein et Monaco

Le prince souverain de Monaco et sa famille portent le prédicat de Son Altesse sérénissime[18] pour les membres en ligne directe et Son Altesse pour les autres.

Les prédicats de ces principautés étant systématiquement et pour tous sous la forme :

Prédicat+titre+prénom(ou nom de règne)+territoire

On dira donc : Son Altesse sérénissime le prince Albert II[19] de Monaco.

Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, Il existe des appellations propres aux anciens royaumes composant l'actuel Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, ainsi que des appellations d'usage issue de la tradition française.

Concernant, le monarque britannique, son prédicat est comme il se doit Sa Majesté, néanmoins, durant tout le temps où dura l'Empire des Indes, le monarque britannique portait préférentiellement le prédicat de "Sa Majesté impériale".

Depuis les premiers roi d'Angleterre, le souverain de Grande-Bretagne a le droit au prédicat de Par la Grâce de Dieu suivit de l'énoncé de l'ensemble des possessions sous la forme suivante:

Nom de règne + Par la Grâce de Dieu, suivit des territoires et des titres correspondants en commençant toujours par le plus ancien.

Depuis que Henry VIII d'Angleterre est devenu le chef de l'Église, les monarques l'ayant suivi portent le prédicat de Fidei defensor ou Défenseur de la foi. [20].

Après l'unification du royaume d'Angleterre et de celui d'Écosse, ces derniers titres ont été réunis sous celui de roi de Royaume-Uni de Grande Bretagne.

Le titre de roi d'Irlande fut transformé en roi d'Irlande du Nord suite à l'indépendance de l'Irlande.

Victoria du Royaume Uni, bien qu'impératrice des Indes préférera utiliser le terme de Monarque des îles britanniques.

L'actuelle titulature en vigueur pour le monarque britannique est :

Élisabeth, par la Grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ainsi que des autres terres et territoires, chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi[21].

À noter qu'en Grande-Bretagne, la reine survivante d'un souverain change de titre et devient "Sa Majesté la reine douairière", ceci étant due à l'absence de loi salique, permettant à une femme de monter sur le trône et la volonté d'éviter toute confusion entre l'ancienne reine et la reine régnante. Cette appellation est automatique, y compris lorsque c'est un mâle qui monte sur le trône ou qu'il y a régence.

Le cas d'Elizabeth Bowes-Lyon est particulier. En effet, à la mort du roi George VI (le mari d'Elizabeth Bowes-Lyon), c'est sa fille Élisabeth II qui monte sur le trône. Ainsi, Elizabeth Bowes-Lyon aurait du devenir Sa Majesté la reine douairière Elizabeth afin de la distinguer de sa fille. Seulement le titre de reine douairière était déjà porté par la mère de George VI, survivante du roi George V. Le titre de « Reine mère » avec le prédicat de Sa majesté, lui sera accordé en 1952. Elle le conservera jusqu'à son décès en 2002 malgré la mort de la reine douairière en 1953.[22]

Les princes

Au Royaume-Uni, les princes de sang titrés utilisent exclusivement le titre de prince au niveau protocolaire, ainsi que leurs conjoints. L'ensemble de la famille royale à droit au prédicat Son Altesse royale.

Ainsi, on dira : Son Altesse royale le duc d'York, et non Son Altesse royale le prince Andrew. Sa femme sera Son Altesse royale la duchesse d'York.

Dans le cas où le prince n'est pas titré[23] (c'est, par exemple, le cas de Son Altesse royale la princesse Anne), le conjoint a seulement droit au prédicat suivit du prénom et du nom.

La seule exception notable concerne le conjoint du prince ou de la princesse de Galles, qui, de par le fait qu'il ou elle deviendra le consort du futur monarque à le droit d'utiliser le titre de prince ou princesse de Galles.

Les membres de la famille royale ne descendant pas en ligne directe du souverain ont le droit au prédicat Altesse royale.

Les prédicats tout comme les titres se perdent avec le divorce. [24].

Ainsi, Lady Diana Spencer fut, jusqu'à son divorce, Son Altesse royale la princesse Diana de Galles, puis au jour de son divorce Lady Diana Spencer puisqu'elle était déjà noble mais non tirée avant son mariage. Néanmoins, compte tenu de la grande popularité de lady Diana Spencer auprès du peuple et du fait qu'elle était la mère d'un futur roi, la reine lui accorda le droit de conserver le titre de princesse de Galles mais pas le prédicat d'altesse royale.

Contrairement à une idée reçue, Camilla Mountbatten-Windsor, est de facto devenue princesse de Galles en épousant l'héritier du trône. Néanmoins, vu le décès tragique de la précédente princesse de Galles ainsi que la désapprobation du peuple britannique pour le second mariage du prince de Galles, il fut décidé que la nouvelle épouse du prince ne porterait pas le titre de princesse de Galles, mais le second titre du prince à savoir : Son altesse royale Madame la duchesse de Cornouailles. Il est également peu probable que Camilla, si elle venait à monter sur le trône aux cotés de Charles, prennent un autre titre que Sa Majesté la reine.

Les ducs

Les ducs britanniques sont désignés par le prédicat Sa Grâce, le Très honorable, mais on l'appel Votre Grâce. Il peut arriver qu'il soit désigné sous le terme français[25] de Monsieur le duc.

On dira par exemple Sa Grâce, le Très honorable et Très noble duc de Norfolk.

Les marquis, comtes, vicomtes et barons

Tout comme en France, ces titres ne s'utilisent jamais avec le prédicat Monsieur ou son équivalent anglais.

Tous ces nobles ont droit au prédicat de Le Très honorable suivit du titre puis du prénom et enfin du nom de terre attaché au titre.

La Gentry

L'ensemble des membres de la Gentry à droit au prédicat de Sir[26]

Russie

La Russie à ses propres appellations en langue russe qui ne connaissent pas de traduction en français, néanmoins, l'habitude prise par la cour impériale depuis Catherine II d'utiliser des rites occidentaux (notamment français) pour l'étiquette de ladite cour ont donné par traduction les règles suivantes :

Le monarque

Le premier à prendre le titre de tsar de toutes les Russies est Ivan IV (précédemment grand-duc de Moscou), c'est une russification du prédicat honorifique latin Caesar pris par les premiers empereurs romains. Il n'est alors pas utilisé de prédicat pour désigner le souverain qui est seulement nommé par le terme « tsar de toutes les Russies » qui est une marque honorifique en soi. L'impératrice régnante étant appelée Tsaritsa. Les prédicats n'ont donc pas d'existence en Russie.

Pierre Ier souhaitant faire de la Russie, la « Troisième Rome » ordonne que le titre dimperator[27] soit utilisé. Ce mot ayant par galvaudage donné le titre d' empereur.

Les souverains russes prendront dés lors le titre d'empereur de toutes les Russies. Il n'est toujours pas utilisé de prédicat pour désigner le souverain. Les termes Monsieur, Madame ou leurs dérivés (Monseigneur, par exemple) n'ayant pas cours en Russie, le tsar est alors nommé sous le terme : empereur de toutes les Russies .

Catherine II, souhaitant marquer le fait qu'il n'y a qu'un seul souverain en Russie, se fera appeler par le terme d'impératrice et autocrate de toutes les Russies[28]. Son rapprochement avec les cours européennes et notamment française introduira progressivement l'usage des prédicats et notamment celui de Sa Majesté impériale

Dés lors les souverains russes seront connus comment étant:

Sa Majesté impériale, Nom de règne, autocrate et empereur de toutes les Russies.

Malgré tout le terme de tsar (et ses dérivés) reste principalement utilisé, tant en Russie qu'à l'étranger, comme titre et prédicat.

L'impératrice consort est la tsaritsa[29], mais jamais Sa Majesté impériale, réservé au Tsar ou à une Tsaritsa régnante.

Comme au Royaume-Uni, le conjoint d'une tsarine régnante ne peut être nommé tsar, il est alors kniaz jusqu'à Pierre le Grand puis prince et prend sous Catherine II le prédicat d'Altesse impériale

Les princes du sang

Jusqu'à Pierre Ier puis Catherine II, les termes suivants étaient en vigueur :

  • Pour la primogéniture mâle du tsar : tsesarevitch[30] , sa femme prend le titre de tsesarevna[31].
  • Pour les descendants mâles en ligne direct du tsar : tsarevitch, leur femme étant alors tsarevna.
  • Pour la descendance féminine en ligne directe du tsar : tsarevna[32], leurs maris étant alors Kniaz.

Les autres membres ne descendant pas en ligne directe du tsar n'avaient pas de titre ou de prédicat particulier.

Les membres de la famille du souverain, tout comme ce dernier ne sont pas titrés à l'exception du tsesarevitch qui est titré Velikii Kniaz (le Grand-Prince)[33].

Sous Pierre Ier les titres russes prennent une dénomination occidentale. Le titre de kniaz étant assez courant[34] au sein des différentes composantes de l'Empire, il est choisi le terme de duc pour le traduire au lieu du terme de prince[35] qui lui était autrefois préféré.

Le tsesarevitch devant toujours être distingué par rapport aux autres descendants mâles du tsar prit le titre du premier des tsars, grand-duc de Moscou et sa femme devient la grande-duchesse de Moscou[36].

Les tsarevitch deviennent « grands-ducs » et leurs femmes « grandes-duchesses ». Les tsarevna deviennent « grandes-duchesses » et leurs époux « ducs ».

Sous Catherine II, il fut ajouté des prédicats occidentaux. Pour les descendants en ligne direct du tsar Son Altesse impériale pour les autres membres de la famille impériale, le prédicat Son Altesse".

Le titre de prince (ou sa traduction russe) n'est pas utilisé après le prédicat.

Les kniaz

Outre certains membres de la famille impériale, le terme de kniaz désignait les anciens souverains des principautés ayant été conquises par les grands-princes de Moscou, puis par les tsars.

Ils conserverons jusqu'à Catherine II le titre de kniaz sans prédicat particulier. Puis prirent le prédicat Son Altesse sérénissime.

Les nouveaux « princes » créés à partir de Catherine II prirent le prédicat de Son Altesse illustrissime[37].

Les membres de la noblesse

Avant Pierre Ier, la noblesse n'avait pas de prédicat partiuclier et seul l'organisation interne des boyard établissait une hiérarchie dans la noblesse. Avec l'instauration de la Table des Rangs et la disparition de cette classe de la population, des prédicats apparurent, notamment sous Catherine II :

  • 1er et 2e rang : Sa Haute Excellence
  • 3e et 4e rangs : Son Excellence
  • 5e rang : Sa Haute Naissance"
  • 6e au 8e rang : Sa Haute noblesse

En dessous du 8e rang, les membres de la Table des Rangs ne sont plus considérés comme noble, mais étant « sur le chemin de la noblesse » ils ont droit au prédicat de Sa Noblesse, afin de les distinguer du reste de la population.

Le Vatican

Depuis 308[38], l'autorité des papes à toujours été assimilées à celle d'un souverain. En tant que théocratie élective, la cité du Vatican et les autres territoires papales l'ayant précédée, ont toujours été reconnus comme territoires indépendants, dont le souverain est le Pape.

Ainsi, bien que le pape ne soit ni roi ni empereur, il leur est assimilable[39].

le prédicat du pape est Sa Sainteté suivit du titre du pape et de son nom de règne. Ce prédicat vient du fait que tous les papes sont les descendants de saint Pierre dans la liturgie catholique romaine. [40].

Les cardinaux, en leur qualité d'électeurs du pape sont Princes de la Sainte Église romaine[41] et ont droit au prédicat Son Éminence suivi du titre de cardinal et du nom de famille du cardinal. Par contre, on appellera un cardinal Monseigneur préférentiellement à Votre Éminence[42], l'énoncé le plus complet étant Son Éminence, Monseigneur le cardinal, suivi du nom de famille[43].

Notes et références

  1. Voir les messages de condoléances suite au décès de Rainier III de Monaco
  2. Voir les condoléances de Leurs Majestés le roi et la reine de Suède
  3. Voir les actuels décrets du roi des belges.
  4. Voir sceau des rois d'Angleterre
  5. Dans le cas des souverains le prénom et le titre sont systématiquement inversés lorsque le nom du territoire est utilisé.
  6. Le « comte de Paris », le« duc d'Anjou » et le prince Napoléon[réf. nécessaire]
  7. Cependant, le comte de Paris lui-même ne fait plus valoir son prédicat « S.A.R. » depuis qu'il a succédé à son père qui, lui non plus n'utilisait plus son prédicat.
  8. "Monseigneur" et "Messire", appellations déjà peu usitées ont complétement disparues au XVIIe siècle avec l'unification du royaume.)
  9. Voir le Sceau d'Henry VIII
  10. En usage pour les serviteurs et roturiers.
  11. Très rarement de Bourbon-Condé.
  12. Voir les lettres de Saint-Simon.
  13. Cette forme est particulièrement connue au Bas Moyen-Age sous la forme Messire duc ou Messire comte
  14. Seulement en privé ou dans les correspondances pour honorer son interlocuteur
  15. La disparition de la suzeraineté seigneuriales pour faire place à la suzeraineté générale du Roi à rendue cette appellation archaïque
  16. Voir les messages de condoléances suite au décès de Rainier III . En référence à leur liens avec les différentes familles royales et impériales ayant contrôlées l'Europe
  17. Il est parfois utilisé le titre de prince du Grand-Duché de Luxembourg. Dans ce cas il y inversion entre le prénom et le titre.
  18. Voir la déclaration du ministre d'État monégasque en date du 4 juin 2005 annonçant la mort de Son Altesse sérénissime le prince Rainier III.
  19. Seul le prince régnant voit son nom de règne énoncé, les autres princes utilisent leur prénom d'état civil.
  20. Il s'agissait autrefois d'une distinction accordé par le pape à un souverain. Cette distinction fut conféré à Henry VIII par Jules II pour son hostilité envers Luther. Malgré son excommunication le roi conserva cette distinction en tant que chef de l'Église reformée d'Angleterre
  21. voir le Grand sceau du Royaume-Uni
  22. Cette appellation de fantaisie reste un cas unique dans l'histoire de la monarchie britannique.
  23. Ceci reste assez rare.
  24. Autorisé depuis Henry VIII.
  25. Doit être écrit en français et non en anglais.
  26. A ne pas confondre avec « Sire »
  27. Terme désignant le pouvoir suprême de Rome.
  28. Le terme sera repris par tous ses successeurs jusqu'à Nicolas II
  29. En français courant : la tsarine
  30. En français le terme est Tsarévitch. Il s'agit d'une erreur d'interprétation, le terme de tsarevtich (littéralement "fils du tsar") désignant en réalité tous les fils mâles du tsar sans distinction avec l'héritier du trône
  31. Terme également utilisé pour désigner Catherine II juste avant son accession au trône.
  32. Terme quasiment inconnu en français qui lui préfère le terme grande-duchesse
  33. Lui donnant ainsi une préséance sur les Boyards.
  34. Bien que l'on ne compte qu'une vingtaine de famille princière, il y avait plus de 250 princes et princesses dans l'Empire. Cette particularité venant du fait que le titre princier touche tous les membres de la famille du prince, branche cadette comprise et se transmet de façon héréditaire par tous les membres de la famille du prince.
  35. Bien qu'il existe une certaine confusion quant à la traduction de "Kniaz"
  36. Ce titre est encore porté par les prétendants au trône impérial
  37. Sous la pression des boyards conservateurs.
  38. Date de l'apparition du nom de « pape » en tant que souverain de l'Église Catholique.
  39. On le désigne d'ailleurs comme le Souverain pontifeet le terme « règne » s'applique pour désigner la période durant laquelle il se trouve à la tête de l'Église catholique romaine
  40. Généralement en latin
  41. Ce titre et le statut lui étant lié sera d'ailleurs à l'origine d'un profond conflit entre le pape Paul III et Henry VIII d'Angleterre. Ce dernier ayant fait exécuter John Fisher, un évêque que Paul III venait de nommer cardinal pensant que ce statut le protégerait. Larousse encyclopédique en couleurs, France Loisirs, 1978
  42. Bien qu'il soit parfois utilise le terme éminence pour s'adresser à un cardinal, surtout pour les proches.
  43. Plus rarement suivi du nom de l'évêché (ou archevêché) dont le cardinal est issu, depuis la quasi disparition de la hiérarchie du Sacré Collège.
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