Prudemanche

Prudemanche

48° 43′ 01″ N 1° 08′ 14″ E / 48.7169, 1.1372

Prudemanche
Administration
Pays France
Région Centre
Département Eure-et-Loir
Arrondissement Dreux
Canton Brezolles
Code commune 28308
Code postal 28270
Maire
Mandat en cours
Jean Poitevin
2010-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Plateau de Brezolles
Démographie
Population 257 hab. (2007)
Densité 17 hab./km²
Géographie
Coordonnées 48° 43′ 01″ Nord
       1° 08′ 14″ Est
/ 48.7169, 1.1372
Altitudes mini. 122 m — maxi. 184 m
Superficie 15,43 km2

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Prudemanche est une commune française, située dans le département d'Eure-et-Loir et la région Centre.

Sommaire

Géographie

Le territoire de la commune s'étend sur deux paysages très différents :

  • au nord, limité par le cours de la Meuvette, un paysage très boisé, au sol caillouteux, au travers duquel les eaux de ruissellement ont creusé quelques vallons pour atteindre la rivière,
  • au sud, un paysage très ouvert faisant partie du plateau de Laons dont les premières parcelles furent défrichées quelques millénaires avant notre ère, par les paysans de l'époque néolithique dont on a conservé les monuments funéraires mégalithiques au bois des Vallées et près de Badainville. Ici et là, les haches, en silex taillé et poli, avec lesquelles ces paysans défrichèrent la région ont été retrouvées en assez grand nombre.

Histoire

Depuis l'époque préhistorique, le sol a été exploité sans relâche. Des traces d'enclos agraires, près de la ferme de La Loge, des déchets de la métallurgie du fer près de La Bouverie, des poteries gallo-romaines complètes trouvées aux Terres Rouges (sépultures ?), et des pièces de monnaies romaines au Pérou, à l'effigie de l'empereur Vespasien (69-79) attestent la présence et les activités d'une communauté humaine locale aux époques gauloise et gallo-romaine.

Le nom de Marigny porte la marque de la langue gallo-romaine et nous apprend qu'un domaine agricole portant le nom de son propriétaire a dû être l'embryon de ce hameau. Cette implantation est, sans doute, liée au fait qu'une voie romaine, venant de Paris par Dreux, Escorpain et Corbonval, passait par la vallée de La Loge, et à proximité de La Bouverie, pour filer sur Cheigneuville (commune de Saint-Lubin-de-Cravant). C'était un chemin encore très fréquenté au XVIIe siècle par les voyageurs circulant entre Paris et les régions de l'Ouest.

Au XIIe siècle, ou peu de temps avant, un noble chevalier qui faisait partie de la milice de Hugues seigneur du Thimerais, donna à l'abbaye de Coulombs une terre, proche de Marigny, dénommée "pratum dominicum", "la prairie du Seigneur"; par altération, au fil des années, ce nom aurait donné Prudemanche.

Selon une autre hypothèse ce nom viendrait du latin portus, gorge de montagne, Mancha en rapport avec la configuration de son territoire long et plus étroit à mesure qu'il avance vers le Nord.

En 1184, la terre de Marigny est possédée, en commun, par les moines de Coulombs et les lépreux de Beaulieu.

Au XIIe siècle siècle, le domaine de Marigny est une seigneurie, et, plusieurs pièces aux Archives d'Eure-et-Loir, font mention des seigneurs de Marigny.

En 1189, Guillaume de Marigny est cité comme témoin dans une Charte au prieuré de Brezolles.

L'abbaye de Coulombs y installa sans doute un prieuré avec une chapelle. Ce centre devait devenir la paroisse de la communauté constituée par tous ceux et celles qui travaillaient dans cette campagne. Au fil des siècles, sans doute sous l'influence de Coulombs, se rattachèrent à cette communauté tous les hameaux des environs pour constituer la paroisse que nous connaissons aujourd'hui.

En 1298, Pierre de Marigny devient le neuvième abbé du monastère de St Vincent auprès de Chateauneuf en Thimerais.

En 1317, Louis de France, comte d'Évreux, fils du roi Philippe le Hardi donne à Philippe le Long, la terre de Marigny que lui avait remis Louis X le Hutin.

En 1350, Marigny appartient à la famille de Fayel, originaire du Vermandois et du Beauvaisis. Celle-ci la reçoit en compensation des dommages subis sous l'occupation anglaise pendant les règnes de Charles VI et de Charles VII, le domaine de la Perruche situé à gauche de la route de Brezolles à St Remy, en face de Marigny ; (il n'en reste plus aucun bâtiment aujourd'hui) mais relevait féodalement de La Ferté-Vidame

En 1669, Henri de Fayel, seigneur de Marigny et de la Perruche fut tué en l'église de Blevy en participant à un duel ; voici en quelle occasion :

"le dimanche 20 octobre 1669, Charles de Paris , écuyer, sieur de la Noue et Guillaume de Colas, sieur de Baronval, étaient en contestation pour les droits honorifiques. Ils avaient plusieurs fois insulté et même frappé le curé de Blévy en fonction. II s'agissait de savoir qui des deux gentilshommes devait avoir l'eau bénite et le pain bénit. N'ayant pu s'accorder, chacun des prétendants réunit dans l'église de Blévy, plusieurs de ses amis, armés d'épées, de pistolets et de fusils. On commença par se menacer de part et d'autre, et bientôt on en vint aux voies de fait. On se battit avec acharnement dans l'église, ce qui fit sortir les habitants en foule. Plusieurs coups de fusils et de pistolets furent tirés, dont le sieur de Baronval fut tué sur la place par le chevalier de Saint-Arnoult . Le sieur de Marigny était avec la dame de la Noue, à laquelle il donnait le bras pour la tirer de la presse, car elle était sur le point d'accoucher ; il fut blessé à mort, près de la balustrade du choeur. La Houssaye fut pareillement blessé à mort, ainsi que de la Noue, principal agresseur qui mourut huit jours après , de la suite de ses blessures. »
Seize nobles et deux de leurs valets qui avaient pris part à cette affaire, furent jugés souverainement à Chartres par une commission composée des officiers du bailliage, présidé par un maître des requêtes, intendant d'Orléans. Par jugement rendu le 16 janvier 1670, ils furent déclarés criminels de lèse-majesté divine et humaine, et dûment atteints et convaincus d'assemblées illicites, de combats prémédités, de " sacrilèges et profanations commises dans l'église de Blévy, ... déchus des privilèges de noblesse et déclarés ignobles et roturiers, etc. . .
" le sieur de Marigny, déclaré mort, coupable des dits crimes, " fut condamné a 600 livres d'amendes. . . Pour sûreté du paiement de cette somme, tous les fiefs de la Perruche furent saisis. Mais la veuve de Henri de Fayel, Marguerite du Gaillardbois, femme de courage et de tête, bien appuyée d'ailleurs, parvint, en vendant une ferme de 120 arpents qu'elle possédait près de Laons, son argenterie, etc., à faire lever le séquestre et à rétablir l'intégrité du son domaine, moins la ferme de Laons; du reste cette malheureuse affaire, qui était dans les mœurs du temps, ne nuisit en rien à la considération dont jouissait la maison de Fayel, comme on le voit par la suite.

En 1795, Charles Philippe François de Fayel mourut sous les drapeaux et son frère Louis Paul de Fayel resta célibataire. Avec la dernière représentante de la famille : Agnès, Marie, Jacqueline de Fayel s'éteignit cette branche des de Fayel de Marigny de la Perruche.

Au cours des temps modernes, la paroisse ne connut pas vraiment d'événements marquants. À la Révolution, l'abolition des privilèges et la redistribution des terres ayant appartenu aux grands ordres religieux ne changea guère les mentalités.

Le fait qu'en 1795, Louis Charles de Fayel, seigneur de La Perruche et de Marigny prit simplement le nom de Marigny et mourut, maire de Prudemanche en 1807 est significatif de la paix qui régna au village dans cette période agitée.

Trois lieux-dits évoquent un peu ce que fut autrefois la vie des paysans de Prudemanche

"Le vieux moulin" situé au nord de la Bouverie en un endroit élevé, bien dégagé, utilisait la force du vent pour moudre les céréales cultivées aux environs.
"La chapelle du gué" près d'un gué sur la Meuvette permettant le passage du chemin reliant le Chêne-Simon au hameau des Marnières s'élevait une chapelle dédiée à la Vierge Marie que l'on venait implorer pour obtenir la pluie dans les grandes années de sécheresse. Cette chapelle fut abandonnée avant la Révolution.
"Les Marnières" un hameau de quelques maisons situé dans la vallée de la Meuvette était habité par les marnerons qui extrayaient la marne pour fabriquer la chaux et amender les terres.

Au cours des deux grands conflits mondiaux du XXe siècle, la population connut les souffrances et les deuils comme toutes les communes de France mais aucun fait de guerre ne vint troubler la campagne.

Dans le clocher de l'église, la cloche dont de Fayel fut le parrain, continue à sonner pour les rassemblements de la communauté lors des baptêmes, des mariages et des enterrements de ceux qui ont leur racine dans ce paisible village.

Légendes au coin du feu (rapportées par E. Lefèvre en 1853) D'après la tradition orale que je vais reproduire, aussi fidèlement que possible, dans toute sa naiveté

La Fontaine miraculeuse. - Non loin du chemin de Brezolles à Nonancourt, était une fontaine célèbre dans la localité, dite la fontaine des Bougrins, et qui ne tarit jamais. Son eau, suivant une croyance populaire, puisée avant le lever du soleil et bue de suite, à la propriété de guérir des fièvres. Voici l'origine de cette fontaine,
« Comme l'ami de Notre Seigneur (Saint-Lubin) allait d'un endroit appelé depuis Saint-Lubin-des-Joncherets, à un lieu appelé depuis aussi Saint-Lubin-de-Cravant, la mule qu'il montait ayant eu soif, frappa la terre de l'un de ses pieds et donna ainsi le jour à la fontaine, puis elle but. »

La chronique ajoute :

« À quelques pas de la fontaine, à Prudemanche, la mule mangea des bougrins (épis de blé battus) à satiété; mais étant arrivée à Saint-Lubin-de-Cravant, elle se trouva si mal de ce qu'elle avait bu et mangé à Prudemanche, qu'elle en creva. De là, le surnom de cravant qui fut donné à cette localité. »

Source : Brezolles et ses environs par Edouard Lefèvre Éditions Res Universis 16 rue O Tierce, 80000 AMIENS

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 novembre 2010 René Coolen SAP  
novembre 2010   Jean Poitevin    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
93 118 119 112 150 196
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Prudemanche de Wikipédia en français (auteurs)

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