- Arrêt d'Union
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L' arrêt d'Union est une décision prise par le parlement de Paris, la chambre des comptes de Paris, le Grand Conseil et la Cour des Aides de Paris le 13 mai 1648. Elle vise à contrôler la monarchie, au moins dans le domaine financier. La Régente Anne d'Autriche cherche d'abord à s'y opposer et l'arrêt est cassé dans un premier temps le 7 juin par le Conseil d'Etat. Cependant, le 15 juin, le Parlement passe outre et appelle les autres cours souveraines (Chambre des comptes, Cour des Aides, Grand Conseil) à le rejoindre le lendemain à la chambre Saint-Louis du Palais de justice. Sur les conseils de modération de Mazarin qui souhaite éviter l'affrontement, la régente autorise les Cours à siéger ensemble.
Dans une série de réunions en juin et juillet 1648 ces assemblées élaborent un texte de 27 articles qui propose :
- de donner à la Chambre Saint-Louis un droit de veto sur la création des impôts royaux et sur celle des offices
- de supprimer les intendants
- d'abolir les juridictions d'exception et les lettres de cachet
- de réduire de 25 % la taille
- de limiter la création des offices en exigeant au préalable leurs enregistrements par les Cours souveraines.
En fait il s'agit de freiner la tendance absolutiste de la monarchie, en mettant des barrières au pouvoir absolu du roi en matière financière.
Pour calmer le mécontentement, le gouvernement sacrifie le très impopulaire surintendant général des finances Particelli d'Emery. Le 31 juillet un lit de justice accepte presque toutes les propositions. Mais le 26 août, renforcé par la victoire de Condé sur les Espagnols à la bataille de Lens, Mazarin fait arrêter les trois chefs de la contestation parlementaire Blancmesnil, Charton et Broussel. Paris se hérisse alors de barricades. Il fait libérer les prisonniers. Cependant le gouvernement ne renoncera pas à vaincre ses opposants. Ce premier épisode de la Fronde se terminera par le blocus de Paris et la paix de compromis de Rueil.
La thèse de Louis Madelin faisant de la Fronde parlementaire une Révolution manquée, est aujourd'hui dépassée. Ce mouvement est une réaction d'une oligarchie cherchant à protéger ses privilèges contre la montée de l'absolutisme royal[1].
L'ensemble de ses mesures plus ou moins mises en œuvre par le pouvoir ne résista pas à la défaite de la Fronde en 1652.
Notes et références
- Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Perrin 1995 p.81-82
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