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Portique de Livie
Portique de Livie
Situation du portique de Livie
Lieu de construction Subure Date de construction -15 / -7 Ordonné par Auguste Type de bâtiment Portique Liste des monuments de la Rome antique Série Rome antique Le Portique de Livie est un monument de la Rome antique, en périphérie du quartier populaire et mal famé de Subure, sur la colline de l'Esquilin, construit entre 15 et 7 av. J.-C. par l'empereur Auguste en l'honneur de sa seconde épouse, sur l'emplacement de la maison que Vedius Pollion lui légua l'an 739 de Rome (29 av. J.-C.).
Le monument n'est connu que par la Forma Urbis Romae. Aucun vestige n'est actuellement visible[1].
Sommaire
Construction
La construction de ce portail monumental, situé juste derrière l'endroit où seront construits les Thermes de Trajan, fut commencée sous les noms de ses fils adoptifs Lucius et Caius, qui moururent pendant l'édification, et quand il fut achevé, Auguste le dédia sous le nom de sa seconde épouse, Livie.
Ce portique est plus grand que celui d'Octavie, construit 44 ans auparavant. On n'en connait pas les proportions exactes, car son iconographie n'est connue que par un fragment sur marbre, retrouvé à Rome, en août 1867, dans les jardins Saint-Côme et Saint-Damien. Il formait un vaste parallélogramme, environ un tiers plus long que large (environ 120 x 95 m). Il se présentait comme une grande place rectangulaire entourée d'un portique double. Il était entouré d'une double galerie en colonnade. La galerie extérieure était close par un mur où étaient ménagés, sur chaque grand côté, trois niches, une quadrangulaire et deux demi-circulaires; et sur chaque petit, deux quadrangulaires, refuges et lieux de repos pour les promeneurs fatigués. Aux quatre angles devaient se trouver de petites fontaines quadrilobées.
Pour l'édifier, Auguste a fait démolir la très grande et somptueuse demeure (8000 m²) que lui avait léguée à sa mort un affranchi fort riche, Védius Pollion. Le centre de la place était occupé par un petit édifice rectangulaire qui présentait d'importantes ressemblances avec l' Ara Pacis. Ce serait l' Ara Concordia dont parle le poète Ovide, un petit temple, dédié à la déesse déesse Concorde (Concordia Augusta), au milieu duquel, se trouvaient deux statues, celle d'Auguste et celle de Livie, respectivement représentés en Mars et en Vénus. Le petit temple présentait le couple impérial comme un modèle de l'entente qui doit régner dans l'État romain comme dans les foyers. Il était très fréquenté par les jeunes mariés qui venaient au portique de Livie pour accomplir un sacrifice à la déesse Concorde (Concordia Augusta), ce qui traduit l'importance, à Rome, du modèle politique dans la vie privée.
Postérité
Le géographe grec Strabon (en grec ancien Στράϐων / Strábôn, « qui louche », en latin Strabo), contemporain d'Auguste, qui fit plusieurs séjours à Rome, dont il donna une description enthousiaste, et y revint en plusieurs occasions, devait se trouver dans la capitale de l’Empire en 7 av. J.-C. - l'année où il publia sa Géographie (Γεωγραφικά / Geôgraphika) - (ou après), car il mentionne avec admiration le portique de Livie dédié cette année-là, comme le Campus Agrippae (parc public sur le Champ-de-Mars).
Ovide (Publius Ovidius Naso), dans ses Fastes nous parle de ce temple :
« À toi aussi, ô déesse Concorde , Livie a dédié un temple magnifique, en témoignage de la concorde qu'elle assura à son époux aimé. Sachez-le pourtant, générations à venir : là où se trouve actuellement le portique de Livie, était construite une immense demeure ; cette maison a elle seule était comme une ville et occupait plus d'espace que n'en occupent de nombreuses cités à l'intérieur de leurs murailles. Elle fut complètement rasée, non sur une accusation d'aspiration au trône, mais parce que son luxe même paraissait nocif. César consentit à démolir de fond en comble ces constructions si imposantes et à perdre tant de richesses dont il était l'héritier : C'est ainsi qu'on exerce la censure et qu'on donne des exemples, lorsque, étant juge, on fait soi-même ce que l'on recommande aux autres. (Ovide, Fastes, 637-648).
Dans sa correspondance, Pline le Jeune (Gaius Plinius Caecilius Secundus) évoque le Portique de Livie :
« Je venais de m'éveiller; un message de Spurinna : « Je vais chez vous ». - « Non, c'est moi qui vais chez vous ». Nous nous rencontrons sous le portique de Livie, nous rendant l'un chez l'autre. Il me fait part de la mission que lui a confiée Régulus ; il y joint ses instances, mais discrètes, comme il convenait à un parfait honnête homme parlant pour celui qui lui ressemblait si peu ». (Pline, Livre Premier, [1,5] V, Lettre à son cher Voconius Romanus).
L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot, dans son article « Portique », après avoir défini le portique comme : « PORTIQUE, s. m. (Archit.) espèce de galerie avec arcades sans fermeture mobile, où l'on se promène à couvert, qui est ordinairement voûtée & publique; & quelquefois avec sophite, ou de plancher », parle des portiques romains et cite celui de Livie :
« On comptoit du tems d'Auguste plus de quarante cinq portiques publics à Rome remplis de boutiques de marchands qui vendoient toutes sortes de bijoux. Entre les portiques de princes, ceux qui portoient le nom de portique Palatin, portiques d'Apollon, de Pompée, de Livie, d'Octavie, d'Agrippa, étoient les plus superbes ».
Notes et références
- ↑ Coarelli, p. 145
Voir aussi
Bibliographie
- Filippo Coarelli, Guide archéologique de Rome, Hachette, 1998, p.144-145 (ISBN 2012354289)
- (en) Porticus Liviae, in Samuel Ball Platner, Thomas Ashby, A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Oxford University Press, London 1929, p. 423
Liens externes
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