- Pontife suprême
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Pontife
Pontife : du latin pontifex, étymologiquement « qui fait le pont (entre les dieux et les hommes) ».
Utilisé dans la Rome antique pour désigner les membres de l'un des quatre collèges sacerdotaux de la religion romaine, le collège pontifical, ce titre désigne actuellement, par extension, une personne revêtue d’un ministère sacré, le ministre d’une religion.
Sommaire
Dans la religion romaine
Articles détaillés : pontifex maximus et Quattuor amplissima collegia.À Rome, les pontifes sont chargés de l'entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. La charge de pontife est exercée à vie, le recrutement se faisant par cooptation. Cette fonction a varié selon les époques. À l'origine il joue le rôle de jurisconsulte, c'est à dire qu'ils interprètent les lois existantes en s'aidant des augures pour les problèmes difficiles. Ils créent ainsi la première jurisprudence et écrivent les grands traités et recueils de lois. À partir du IIe siècle la laïcisation du droit s'accompagne de l'ouverture de la fonction de jurisconsulte au plébéiens. Cette compétence n'est donc plus dévolue aux pontifes. Ils s'occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. De plus ils tiennent les archives, ils consignent les faits notables dans les Grandes Annales, ainsi que diverses choses comme les cultes, les précédents en matière de droit. Les Grandes Annales sont tenues secrètes pendant longtemps jusqu'à ce que le grand pontife Mucius Scaevola les rende publiques en -123
Recrutés à l'origine exclusivement chez les patriciens, la Lex Ogulnia en -300 autorise l'accession à cette charge aux plébéiens.
À la tête du collège pontifical, leur chef, le grand Pontife (pontifex maximus) porte le titre le plus élevé de la religion romaine et surveille les activités des autres pontifes.
Sur les monnaies, les pontifes se reconnaissent aux insignes suivants, placés à leurs côtés : le simpulum, la securis, l'apex, et une sorte de goupillon que les écrivains chrétiens appellent aspergillum, et qui servait à jeter l'eau bénite ; l'ancien nom latin de cet instrument du culte ne nous est pas parvenu.
Religion romaine Officiants Augure | Flamines | Pontifes | Haruspice | Pontifex Maximus | Rex nemorensis | Rex Sacrorum | Vestale Croyances et pratiques Apothéose | Fêtes religieuses | Rites funéraires | Culte héroïque | Culte impérial | Mythologie | Livres sibyllins | Sodalité | Temple Dans la religion Sol Invictus
Créé sous Aurélien et nommé pontifices Solis, le collège des prêtres de la religion Sol Invictus sert dans un temple dédié au Soleil, situé au Champ de Mars et orné du butin rapporté de Palmyre.
Dans la religion catholique
Le titre de Pontifex maximus est réservé au pape - également appelé Souverain pontife (Summus pontifex : pontife suprême) ou Pontife romain (Pontifex romanus) - évêque de Rome, héritier du pouvoir des empereurs romains.
De façon plus générale, le terme pontife est utilisé pour tous les évêques, notamment dans la liturgie (e.g. l'office du commun des confesseurs pontifes), et pour ce qui se rapporte à la dignité épiscopale. On parle ainsi d'ornements pontificaux, de messe pontificale, etc.
Emploi à propos d'autres religions
Le terme pontife a pris le sens de « grand-prêtre » chez les spécialistes de la religion juive [1].
Il a été également employé par des sinologues et tibétologues pour désigner le dalaï-lama (premier pontife tibétain) et/ou le panchen lama (second pontife tibétain), les deux plus hautes figures du bouddhisme tibétain [2],[3].
Le qualificatif pontife tibétain se retrouve encore parfois employé aujourd'hui [4].
Évolution de l'usage
Le terme de pontife était initialement utilisé simplement pour désigner les chefs ou les hauts prêtres de toute religion ; ainsi les écrivains du XVIe au XVIIIe siècles se référaient également aux pontifes chrétiens (évêques), musulmans (califes) et hindous (swâmi).
Progressivement, cependant, le terme a été associé aux seules autorités religieuses des Églises chrétiennes — les papes et les patriarches. Il était souvent modifié par un adjectif - par exemple, le « Pontife Copte » [5] le « souverain Pontife » ou le « Pontife romain » – pour les distinguer des différents Évêques [6].
À l'ère moderne, l'adjectif modifiant est d'ordinaire oublié et le terme est communément utilisé pour se référer aux papes.[réf. nécessaire]
Voir aussi
Bibliographie
- Page d'accueil du Dictionnaire des antiquités romaines et grecques d'Anthony Rich (3e édition, 1883)
- Définitions de « pontife » dans le Trésor de la Langue française
Sur l'origine des pontifes :
- Denys d'Halicarnasse, Les origines de Rome (livre II, 73), 1990, Les Belles Lettres
Liens internes
Notes et références
- ↑ Weill, Judaïsme, 1931, p.98 : « Le secret de la prononciation véritable des consonnes sacrées a disparu avec le sacerdoce d'Israël, l'une des prérogatives des pontifes ayant été d'appeler les bénédictions célestes sur leur peuple, en proférant le Nom ».
- ↑ Abel Rémusat (orientaliste français) Mélanges asiatiques, tome premier, Dondey-Dupré père et fils, 1825, p. 139 : « La dynastie qui détrôna les Mongols sembla vouloir l'emporter sur eux en zèle et en vénération pour les pontifes tibétains ».
- ↑ Léon Feer (orientaliste français), Le Tibet : le pays, le peuple, la religion, 1886 : « les deux grands pontifes ou lamas du Tibet », « le Potala, résidence du premier pontife tibétain », « Tachiloumpo, résidence du second pontife tibétain ».
- ↑ Gaëlle Lacaze (diplômée INALCO), Catherine Borel, Mongolie. Pays d'ombres et de lumières, Editions Olizane, 2006, p. 82 : « la rencontre entre Altan Han et le pontife tibétain ».
- ↑ An ecclesiastical history, ancient and modern, from the birth of Christ to the beginning of the eighteenth century, p. 191.
- ↑ Rubrique « Pontifex », in Oxford English Dictionary, mars 2007.
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