Ponginé

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Orang-outan

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Orang-outan
 Jeune orang-outan, un dessin de Gustav Mützel
Jeune orang-outan,
un dessin de Gustav Mützel
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Super-famille Hominoidea
Famille Hominidae
Sous-famille Ponginae
Genre
Pongo
Lacépède, 1799
Nom binominal
Pongo pygmaeus
(Linnaeus, 1760)
Statut de conservation IUCN :

EN A2cd : En danger
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

Statut CITES : Cites I.svg Annexe I ,
Révision du 01-07-1975
Répartition géographique
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L'orang outang (ici juvénile)est capable de produire denombreuses et complexes mimiques

L'orang outang (ici juvénile)
est capable de produire de
nombreuses et complexes mimiques

 Orang-outang au jardin des plantes à Paris

Orang-outang au jardin des plantes à Paris

 L'orang-outan dispose de membresantérieurs exceptionnellement longs parrapport aux postérieurs.Démuni de queue préhensile, il peutnéanmoins marcher en position bipèdesur des branches étroites en se servantde ses bras pour s'équilibrer.

L'orang-outan dispose de membres
antérieurs exceptionnellement longs par
rapport aux postérieurs.
Démuni de queue préhensile, il peut
néanmoins marcher en position bipède
sur des branches étroites en se servant
de ses bras pour s'équilibrer.

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L’orang-outan (ou orang-outang) (Pongo pygmaeus) est un singe anthropoïde aux longs bras et au pelage roux, parfois brun, classé dans la catégorie des grands singes.

Le terme « jocko » était également utilisé autrefois pour le désigner mais il est considéré comme vieilli [1].

Sommaire

Origine et génétique

Les orang-outans intéressent beaucoup les généticiens et les biologistes qui étudient l'évolution humaine car ils appartiennent à la super-famille des primates hominoïdes mais possèdent une diversité génétique[2] ou Zhang et Ryder 2001[3] plus riche que les autres grands singes, n'ayant pas subi de « goulot génétique » contrairement aux espèces d'origine africaine.

Le caryotype des orang-outans est diploïde, avec 2n = 48 chromosomes, comme pour tous les autres grands singes à l'exception des humains. La taille du génome des deux sous-espèces d'orang-outan est comparable à celle de l'espèce humaine. La date de sa divergence d'avec la lignée humaine est estimée à 12-14 millions d'années, ce qui le place en tant qu'espèce à un point médian dans l'évolution des primates. Ceux-ci auraient commencé à diverger d'avec les lignées humaines il y a 25 millions d'années selon Chen et Li 2001[4][5]. Le caryotype de l'orang-outan est le plus proche de l'hominoïde ancêtre commun à l'espèce humaine et aux grands singes[6]. Selon les critères adoptés, ils auraient environ 3 à 4% de différences génétique avec l'espèce humaine [4].

Aujourd'hui, les orang-outans sont endémiques des îles de Malaisie et d'Indonésie. Le nom « orang-outan » vient du malais orang hutan signifiant « homme de la forêt ». On l'écrit aussi « orang-outang ».

Sous-espèces

  • Pongo pygmaeus pygmaeus (Linnaeus 1760) de Borneo
  • Pongo pygmaeus abelii Lesson 1827 de Sumatra

Principales caractéristiques

L'aire de répartition des orang-outans est maintenant réduite à la forêt pluviale des îles de Bornéo et de Sumatra. Aussi bien à Bornéo qu'à Sumatra, le recul des orang-outans est lié à celui de la forêt humide.

La taille moyenne des orang-outans est de 1,10 à 1,40 m pour 40 à 80 kg. Les mâles adultes mesurent environ 1,40 m et pèsent jusqu'à 82 kg. Les individus peuvent vivre de 30 à 40 ans.

La gestation dure 245 jours. Les jeunes orang-outans voyagent accrochés au dos ou au ventre de leur mère pendant plus de deux ans.

Les orang-outans sont parmi les plus arboricoles des grands singes. Ils passent la majeure partie de leur temps dans les arbres, à la recherche de nourriture. L'animal se nourrit la plupart du temps de fruits, de jeunes pousses, d'écorce, de petits vertébrés, d'œufs d'oiseaux et d'insectes. Chaque nuit, ils fabriquent un nouveau nid perché entre 12 et 18 mètres au-dessus du sol.

Comportement

Intelligence

Comme les autres grands singes, les orang-outans sont remarquablement intelligents. Au milieu des années 1990, une population d'orang-outans a été observée utilisant régulièrement des outils pour s'alimenter [réf. souhaitée]. Cela avait déjà été montré auparavant chez des chimpanzés par Jane Goodall dans les années 1960.

Un article paru dans Science en 2003 apporte des preuves de l'existence d'une culture propre aux orang-outans [7]

Plus récemment, une expérience conduite par des chercheurs allemands de l'institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionnaire de Leipzig a permis de mettre en évidence les capacités intellectuelles des orang-outans. Des chercheurs ont présenté à 5 orang-outans femelles de 7, 11, 17 et 32 ans, venant d'un zoo local, une grosse cacahuète flottant dans de l'eau, dans une longue éprouvette verticale transparente fixée à une paroi. Le niveau d’eau était trop bas pour que les singes puissent attraper la cacahuète avec leurs doigts. Un récipient d’eau était mis à leur disposition dans la pièce. Les orang-outans ont rapidement compris qu'en prenant de l’eau dans leur bouche pour la recracher dans l’éprouvette, ils feraient monter le niveau de l’eau et pourraient attraper la cacahuète et la manger. Il a fallu 9 minutes en moyenne pour qu’ils le fassent ; à la dixième expérience, 30 secondes leur suffisaient pour attraper et manger la friandise. Aucune autre méthode ne permettait de récupérer et manger la cacahuète [8].

Sociabilité

Les adultes mâles sont solitaires durant une grande partie de leur vie mais communiquent par des cris puissants, perceptibles à 1 km au moins, pour marquer leur territoire et sans doute pour appeler les femelles. Les femelles sont moins solitaires puisqu'elles accompagnent leurs petits jusqu'à l'âge de 3 ans et demi environ. Elles accordent une grande attention au jeune et les naissances (un seul petit) sont rares (une tous les 8 ans). Le mâle n'est sexuellement mûr qu'entre 7 et 10 ans.

Agressivité et relations sociales

Bien que les orang-outans soient généralement passifs, les agressions entre individus sont courantes ; ce sont des animaux solitaires qui peuvent être férocement territoriaux. Les mâles non mûrs essayent de s'accoupler avec n'importe quelle femelle et peuvent réaliser de force des copulations si elles sont également immatures et pas assez fortes pour parer les avances. Au contraire, les femelles adultes détournent facilement les jeunes prétendants, préférant s'accoupler avec les mâles mûrs.

Les orang-outans sauvages sont connus pour leurs visites des installations humaines de recueil des jeunes orang-outans abandonnés, communiquant avec eux et peut-être aidant ainsi leur retour à la vie sauvage.

Sexualité

Comme l'espèce humaine, l'orang-outan ne semble pas avoir de saison particulière pour la reproduction.

Des comportements homosexuels avaient parfois été observés en zoos chez les mâles. On les a souvent d'abord expliqué par la captivité ou l'absence de femelle dans un groupe. Comme pour de nombreux autres primates, de tels comportements sont aussi observés en forêt, dans la nature, chez des orang-outans tout à fait sauvages. Ce fut les cas par exemple à Sumatra, lors d'études portant sur deux lieux et populations différentes de Pongo pygmaeus abelii[9]. Le comportement homosexuel des singes ne découle donc pas d'une privation de liberté en zoo, ni du contact avec des humains. Les chercheurs estiment généralement qu'il s'agit de comportements agonistiques (établissant des relations de dominance et/ou de rivalité) voire, pour partie, de jeux lors desquels les jeunes apprennent ou testent leur sexualité. L'orang-outan mâle garde la femelle comme partenaire toute sa vie.

Population

La population d'orang-outans compterait d'après l'IUCN entre 45 000 et 69 000 individus à Bornéo et 6 000 à Sumatra.

Menaces et protection

La survie des orang-outans dans la nature est grandement menacée par le développement des activités humaines et en particulier la déforestation, récemment encouragée par les sylvicultures industrielles (exploitation ou surexploitation du bois), le développement de mines et de cultures destinées à produire des biocarburants.[10], et l'agriculture (en particulier pour la production d'huile de palme transformée ensuite en biodiesel).

La plupart de ces activités responsables de l'accélération de la destruction de leur habitat, sont illégales. Cela touche également les parcs nationaux officiellement hors d'atteinte des bûcherons, des mineurs et du développement des cultures. Certains jeunes orang-outans sont également capturés pour être illégalement vendus, les braconniers tuent souvent la mère pour voler son bébé. Taipei, la capitale de Taïwan, compte beaucoup d'orang-outans. Au marché noir, un petit singe se vend aisément. En dix ans, un millier de singes sont ainsi devenus des bêtes de cirque ou de compagnie. Or, sur six à huit petits capturés, un seul survit au choc et au voyage après que sa mère a été abattue par les braconniers.[réf. souhaitée]

L’espèce est également menacée par le braconnage, alimentant le marché de la viande sauvage et des animaux de compagnie, et les incendies de forêts, souvent volontaires. Seul un tiers de la population de l'état de Sabah se trouve dans des zones protégées telles que des parcs nationaux et réserves naturelles, ce qui laisse deux tiers des animaux sans protection et donc plus vulnérables encore.

Environ 80 pour cent de l'habitat des orang-outangs a été déboisé ces 20 dernières années[réf. souhaitée]. Les chercheurs de la « Wildlife Conservation Society » (Société de préservation de la faune) prévoient que la majeure partie de la population d'orang-outangs sauvages mondiale sera éteinte d'ici dix ans[réf. souhaitée] à moins que le braconnage et la destruction de son habitat puissent être arrêtés. Avec des pertes se montant à 1 000 individus chaque année, leur nombre est tombé de 12 000 en 1993 à 6 000 individus à peine aujourd'hui. Il y a onze ans, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) avançait le chiffre de 800 orangs-outans au Sabah et de 5 000 dans le monde, sans avoir fait de recensement.

Le WWF travaille en collaboration avec les autorités et d’autres organisations pour la conservation de la nature : son but est d’étendre la superficie des aires protégées et d’en créer de nouvelles, où la chasse et l’exploitation forestière seront interdites. Le WWF a également aidé les autorités à faire appliquer les lois qui limitent sévèrement le commerce des orang-outangs vivants et des produits dérivés de ces primates. Lorsqu’un orang-outang est confisqué à un trafiquant, il est confié à un centre où il est réhabitué à la vie sauvage avant d’être relâché dans un site protégé.

Les principaux centres de conservation se trouvent :

  • En Malaisie (tous deux sur l'île de Bornéo) :
    • Semenggok à Sarawak
    • Sepilok près de Sandakan à Sabah : c'est un centre de réhabilitation où les orang-outans vivent en semi-liberté, ouvert aux touristes : il est possible d'y observer les orang-outans lors de leurs 2 repas quotidiens.

Cinéma

L'orang-outan a été immortalisé au cinéma par

Références

Notes et références

  1. « Jocko » sur le TLFi.
  2. Warren K.S., Verschoor E.J., Langenhuijzen S., Heriyanto, Swan R.A., Vigilant L., Heeney J.L. (2001) « Speciation and intrasubspecific variation of Bornean orangutans, Pongo pygmaeus pygmaeus ». Mol Biol Evol, 18, pp. 472-80.
  3. Zhang Y., Ryder O.A. (2001) « Genetic divergence of orangutan subspecies (Pongo pygmaeus) ». J Mol Evol 52, pp. 516-26.
  4. a  et b Chen F.C., Li W.H. (2001) « Genomic divergences between humans and other hominoids and the effective population size of the common ancestor of humans and chimpanzees ». Am J Hum Genet 68, pp. 444-56.
  5. Goodman M. (1999) « The genomic record of Humankind's evolutionary roots ». Am J Hum Genet 64, pp. 31-9.
  6. (en) Proposal for BAC library construction of Orangutan (Pongo pygmaeus)
  7. (en) Carel P. van Schaik, Marc Ancrenaz, Gwendolyn Borgen, Birute Galdikas, Cheryl D. Knott, Ian Singleton, Akira Suzuki, Sri Suci Utami, Michelle Merrill, « Orangutan Cultures and the Evolution of Material Culture », Science, 3 janvier 2003, vol. 299, n° 5603, pp. 102-105 (résumé).
  8. vidéo de l'expérience
  9. Elisabeth Fox, (1981), « Homosexual behavior in wild Sumatran orangutans (Pongo pygmaeus abelii) », American journal of primatology (ISSN 0275-2565)
  10. CNRS, « Disparition des orangs-outans : le génome met en cause la déforestation », 24 janvier 2006.

Lien externe

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