- Polyrythme
-
Polyrythmie
La polyrythmie consiste à jouer simultanément deux ou plusieurs parties rythmiques de portées différentes dont les débits de notes ne sont pas multiples l’un de l’autre (voir les exemples ci-dessous). Chaque partie rythmique est appelée pattern quand il s’agit d’un rythme qui se répète.
Note : Il est entendu que la notion de rythmique, et donc de polyrythmie, ne se limite pas qu’à des parties de percussions comme on le laisse parfois entendre.
Exemple simple
Une application courante et simple de la polyrythmie consiste à écrire une partie en binaire, par exemple en 4/4 et une partie en ternaire, par exemple en 3/4. Ainsi les deux parties joueront de manière décalée jusqu’à ce qu’elles se rejoignent au bout de 12 temps car c’est le plus petit commun multiple de 3 et 4 :
-
- 4×3=12 et 3×2×2=12 soit 3×2²=12
- 2²×3=12
On peut donc construire le rythme « de base » suivant (ce rythme est souvent appelé un “trois sur quatre”) :
Partie 1 en 4/4 : o × × × o × × × o × × × Partie 2 en 3/4 : o × × o × × o × × o × × Les o symbolisent chacun une noire et les × un soupir (un silence de la durée d’une noire)
On constate alors que les deux portées vont se rejoindre.
Une application plus compliquée peut être de concevoir des mesures composées, ou d’inclure des divisions artificielles : triolet, quintolet…
Note sur l’exemple : cet exemple résulte d’un changement de mètre (d’une mesure à 4/4 on passe à une mesure à 3/4) et donc d’une « polymétrie » plus que d’une polyrythmie.
Dans une mesure binaire (disons 2/4), une première portée constituée de 4 croches superposée à une seconde constituée de 2 triolets de croches sont un bon exemple de polyrythmie.
Applications dans la musique
- En occident on utilisait cette technique au Moyen Âge mais elle a été abandonnée par la suite. On considère que c’est Igor Stravinski avec le sacre du printemps en 1913 qui l’a réinstauré et Béla Bartók et Charles Ives ont beaucoup étoffé cette technique. Plus tard, les techniques de musique répétitive tels que le déphasage théorisé par Steve Reich (Drumming, 1971) utiliseront des procédés très savant de polyrythmie.
- Iannis Xenakis ira encore plus loin en mélangeant les tempos.
- Beaucoup de musiques récentes telles que le jazz, le rock progressif ou la musique d’Amérique latine comme la samba ou la salsa utilisent aussi cette technique.
- Le groupe de métal Meshuggah est aussi spécialisé dans la polyrythmie
Application en jonglerie
En jonglerie, des notions de polyrythmie au niveau du rythme des lancers apparaissent en 2005 sur la liste de discussion rec.juggling. Le but est de dissocier le travail des mains pour sortir des modes de jonglerie classiques asynchrone et synchrone. Les séquences siteswap polyrythmiques introduisent de nouveaux rythmes en solo et en passing car elles sont composées de séries de lancers synchrones et asynchrones. Par exemple une séquence polyrythmique 2 sur 3 présente un lancer synchrone suivi de trois lancers asynchrones c’est-à-dire que les mains jettent en même temps (gauche et droite), puis trois lancers à tour de rôle (gauche, droite, gauche ou inversement). Les X marquent les temps où les mains lancent (identique aux temps frappés du polyrythme correspondant en musique).
polyrythme 2 sur 3 rythme à 3 temps X X X X X X rythme à 2 temps X X X X - Portail de la musique
Catégories : Jonglerie | Théorie de la musique -
Wikimedia Foundation. 2010.