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Politique du Finistère
Les Finistériens votent de plus en plus souvent à gauche, mais on peut distinguer dans le département plusieurs aires (correspondant peu ou prou au découpage des diocèses et des pays) au comportement électoral bien différent.
L'influence relative des différents courants politiques dans le pays est assez étroitement liée , pour une part, à la réalité des activités économiques, et au rapport entre appartenance religieuse et orientation politique.
Tendance générale
La Bretagne a longtemps constitué une terre acquise aux partis de droite, mais plus singulièrement aux partis d'inspiration démocrate-chrétienne.
Certaines villes du département ont cependant, notamment dans la partie Sud, ont, très tôt, opté pour des candidats issus de forces politiques de gauche.
L'un des facteurs essentiels de modification des comportements politiques réside dans les suites et les effets de la Première Guerre Mondiale, où les régiments bretons, souvent largement décimés lors des grandes offensives menées par l'armée française, ont vu leurs survivants s'engager dans les forces politiques de gauche.
Le développement de l'activité industrielle, notamment dans le secteur des conserveries, a également fourni un terreau pour le renforcement des partis de gauche, notamment lors des grandes grèves menées par les sardinières de Douarnenez.
Dès 1920, ainsi, des villes comme Douarnenez, Scaer ou encore Concarneau ont élu des maires communistes et d'autres villes des maires socialistes.
La période de la Résistance a constitué un nouveau palier de renforcement du courant progressiste, matérialisé notamment dans l'élection, à la Libération, de députés communistes et socialistes.
La droite locale s'est souvent abritée, dans le département, derrière le MRP, au moins jusqu'à l'élection du Général de Gaulle à la Présidence de la République.
Dès 1962, le parti gaulliste, tirant parti du découpage électoral et du scrutin majoritaire, obtient 6 des 8 sièges de député, situation qui va consacrer la prédominance de la droite sur la représentation parlementaire du département jusqu'en 1981.
Deux secteurs échappent, par épisodes plus ou moins longs, à la prédominance de la droite : la circonscription de Morlaix et celle de Quimperlé, cette dernière étant gagnée en 1973 par Louis Le Pensec, futur Ministre.
Le virage politique du département se manifeste profondément lors des élections municipales de mars 1977, lorsque Brest bascule à gauche, ainsi que de nombreuses villes importantes du département.
Ce virage avait été entamé sérieusement lors de l'élection présidentielle de 1974, où François Mitterrand, bien que battu, obtient cependant plus de 45 % des votes.
Les élections de 1978, malgré un nouveau succès de la droite ( six élus sur huit ), sont comme le champ du cygne pour les partis conservateurs.
En 1981, François Mitterrand se rapproche de Valéry Giscard d'Estaing, réalisant un score de 27,2 % au premier tour de l'élection et atteignant 49,1 % le 10 mai.
Ce qui, lors des élections législatives suivantes, se transforme en succès majeur pour le PS, qui obtient au soir du second tour 6 des 8 mandats du département, la droite n'obtenant d'élus que dans la partie Nord.
En 1986, les rapports de forces ont été plus équilibrés mais le mouvement engagé en 1977 s'est prolongé.
Globalement, on observe donc une progression continue de la gauche dans ce département dont le conseil général a basculé en 1998 au profit du PS. Jacques Chirac y a obtenu 51% des voix en 1995.
En 2007, Ségolène Royal y obtient 53,8% des voix et l'emporte dans 42 cantons sur 54, lui échappent deux cantons de Cornouaille et 10 du pays de Léon.
En 1997, 6 des 8 députés étaient socialistes mais la droite a repris trois sièges en 2002.
En 2007, la gauche compte cinq députés sur huit.
Trois des quatre sénateurs sont socialistes, situation qui diffère sensiblement de la situation précédente où les quatre sièges étaient partagés entre le RPR et les centristes.
Aujourd'hui, la gauche détient les deux tiers des sièges au conseil général.
Il faut également noter que ce département est l'un des rares à avoir voté oui le 29 mai 2005.
Lors des élections présidentielles, les résultats du candidat du Front national sont généralement très faibles.
Les élections cantonales et municipales du printemps 2008 peuvent continuer de traduire l'ancrage à gauche du département, puisque Ségolène Royal est parvenue en tête dans toutes les villes de plus de 10 000 habitants dans le département, à la seule exception de Fouesnant.
De plus, la majorité des sièges renouvelables cette année au Conseil général est encore aujourd'hui détenue par la droite et de fait, la prédominance de la gauche peut encore s'accroître.
Après le succès de la gauche aux élections régionales de 2004, une telle situation confirmerait que la gauche, et notamment le PS, ont réussi, sur la durée, à intégrer le fondement démocrate-chrétien d'une bonne part de l'électorat.
Aires politiques du Finistère
Le Nord du département, correspondant au diocèse de Léon, est traditionnellement une zone conservatrice, votant à droite aux élections locales comme nationales, à l'exception de l'agglomération brestoise.
L'Est du département, correspondant à la partie finistérienne du diocèse de Trégor et au Poher, est une zone clairement ancrée à gauche, avec une domination socialiste dans la région de Morlaix et de forts scores communistes dans la zone de Carhaix.
Le Sud du département, correspondant à la Cornouaille, est réputée être la zone la plus instable de Bretagne. Elle est marquée par de fréquentes alternances entre la gauche et la droite, notamment dans les zones de Quimper, Douarnenez et Châteaulin.
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