Plongée sous-marine

Plongée sous-marine
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La plongée sous-marine consiste en général à rester sous l'eau, soit à l'aide d'un narguilé, soit le plus souvent maintenant en s'équipant d'un scaphandre autonome spécifique composé généralement d'une combinaison, d'un masque, d'un tuba, de palmes, d'un lestage porté sur une ceinture ou intégré dans le gilet, d'un gilet stabilisateur équipé d'un direct system,et, dans le but de pouvoir respirer sous l'eau, d'une bouteille de plongée contenant généralement de l'air comprimé autour de 200 bars, celui-ci étant apporté au plongeur via un détendeur. Des instruments de mesure sont utilisés pour contrôler la plongée : manomètre et ordinateur de plongée. À défaut d'ordinateur le plongeur devra porter profondimètre, montre et tables de décompression. Les profondimètres électroniques incluent déjà un chronomètre, et peuvent donc être utilisés sans la montre.

La plongée de loisir a pour but principal d'organiser des plongées d'explorations sous-marines. La plongée est planifiée à l'avance, ce peut être aussi tout simplement une promenade sous-marine suivant un itinéraire précis[1].

Sommaire

Techniques de plongée sous-marine

D'une manière générale il est possible de classer les différentes techniques de plongée sous-marine selon la technologie utilisée pour plonger. Cette classification est donc foncièrement orientée de façon plus ou moins chronologique, selon l'avènement des différentes technologies permettant aux hommes d'évoluer sous les eaux :

Selon le type de scaphandre utilisé :

Selon le type de circuit respirable utilisé :

  • Plongée avec narguilé (circuit ouvert)
  • Plongée à l'air ou aux mélanges (circuit ouvert)
  • Plongée avec un recycleur (circuit fermé)

Le présent article porte essentiellement sur la plongée en scaphandre autonome, qui est largement la plus répandue dans le monde depuis déjà les années 1950-60.

Les gaz en circuit ouvert sont ceux qui sont expulsés à l'extérieur à chaque expiration du plongeur (production de bulles).

Les gaz en circuit fermé restent dans les équipements du plongeur et sont « recyclés » à chaque expiration. L'appareil élimine certaines composantes du gaz expiré, et en introduit d'autres, pour produire à nouveau du gaz respirable dans le même circuit d'alimentation (pas de production de bulles).

Incidence des variations de pression

Un plongeur à la Playa del Carmen, au Mexique.

Le facteur principal influant sur l'organisme humain en plongée est la pression exercée par l'eau. Celle-ci augmente avec la profondeur : alors que nous sommes soumis à une pression d'environ 1 bar à l'air libre au niveau de la mer (pression atmosphérique), le poids de l'eau au-dessus du plongeur immergé soumet celui-ci à une pression additionnelle d'environ 1 bar tous les 10 mètres en eau de mer et environ 0,98 bar tous les 10 mètres en eau douce.

Par exemple, à 25 mètres de profondeur, un plongeur est soumis à 3,5 bars de pression totale (1 bar de pression atmosphérique et 2,5 bars de pression hydrostatique); cette pression inhabituelle pour un être humain adapté au milieu terrestre va provoquer différents phénomènes, que le plongeur doit connaître et gérer sous peine de mettre sa santé (voire sa vie) en danger.

L'air contenu dans les différentes cavités du corps (oreille moyenne, sinus, appareil respiratoire…) voit son volume varier de manière inversement proportionnelle à la pression ambiante, suivant la loi de Boyle-Mariotte.

Barotraumatismes

Les accidents dus aux variations anormales de pressions dans les organes creux sont appelés des barotraumatismes. Ceux-ci touchent les différentes cavités en contact avec l'air inspiré : oreilles, sinus, dents, intestin, mais aussi l'espace situé entre le masque et le visage.

Lors de la descente, l'air contenu dans l'oreille moyenne du plongeur est en dépression par rapport au milieu ambiant, ce qui crée une déformation du tympan. Le plongeur doit volontairement insuffler de l'air dans son oreille moyenne via les trompes d'Eustache, afin d'éviter toute déchirure ou douleur. Il existe plusieurs manœuvres d'équilibrage, la plus répandue consiste à se pincer le nez et à souffler légèrement bouche fermée (procédé dit de Valsalva). On peut également équilibrer son oreille en faisant une « béance tubaire volontaire » qui consiste à bailler bouche fermée en avançant la mâchoire inférieure. La déglutition peut permettre d'obtenir le même résultat. L'air inspiré pénètre sans traumatisme dans la trompe d'Eustache béante pour repousser le tympan contre la pression de l'eau et ainsi l'équilibrer. Lors de la remontée le phénomène inverse se produit et l'oreille moyenne passe en surpression. La plupart du temps, aucune manœuvre d'équilibrage volontaire n'est nécessaire. Cependant, pour aider l'équilibrage, le plongeur peut utiliser la manœuvre de Toynbee.

Lors de la remontée, l'air contenu dans les poumons du plongeur se dilate. Si le plongeur n'est pas attentif et n'expire pas ou pas assez (en cas d'apnée involontaire, de panique, de remontée trop rapide…), la surpression pulmonaire ainsi créée peut entrainer des lésions graves. Il est interdit d'utiliser la méthode de Valsalva à la remontée, un barotraumatisme pouvant ainsi survenir.

Vertige alterno-barique

Le vertige alterno-barique est dû à une différence de pression entre les deux oreilles moyennes. L’appareil vestibulaire sert à donner au cerveau des informations concernant sa position dans l’espace. Lorsqu’il y a une pression gazeuse sur la paroi de l’appareil vestibulaire, celle-ci change les informations. S’il y a une différence de pression entre les deux oreilles moyennes, le cerveau reçoit des données contradictoires qu’il ne sait pas interpréter.

Le plongeur a donc un vertige, souvent passager de 30 secondes à quelques minutes, qui peut entraîner des complications en cas de panique. Il perd en effet tout repère spatial, et ne peut pas dans l’eau se réorienter sur des repères visuels.

La différence de pression entre les deux oreilles moyennes est souvent due à une manœuvre de Valsalva (injection d’air à partir de la gorge vers la trompe d’Eustache) mal exécutée, ou alors à une trompe d’Eustache peu perméable à l’air.

À la remontée, l'encombrement d'une des trompes d'Eustache peut entraîner d'importants vertiges et une sérieuse désorientation alors que la descente s'est passée sans encombre. Il faut alors demander assistance et redescendre légèrement pour permettre de rééquilibrer les oreilles et faire passer le vertige.

La toxicité des gaz

Le troisième effet de l'augmentation de la pression sur le plongeur concerne l'impact des gaz respirés sur l'organisme.

Pour les pressions rencontrées en plongée sous-marine, les gaz respirés se comportent comme des gaz parfaits, et obéissent donc à la loi de Dalton. Il est ainsi possible d'utiliser la notion de « pression partielle » pour un gaz respiré. Par exemple, étant donné un plongeur respirant de l'air (environ 80 % de diazote, 20 % de dioxygène) à 20 mètres de profondeur (soit une pression totale de 3 bars), la pression partielle de diazote respiré est de 2,4 bars (80 % de 3 bars), et celle du dioxygène est de 0,6 bars (20 % de 3 bars). L'effet physiologique d'un gaz dépend de sa pression partielle, qui elle-même dépend donc de la pression absolue (de la profondeur) d'une part, et de la proportion du gaz dans le mélange respiré par le plongeur d'autre part.

L'augmentation de la pression partielle (pp) a des effets différents en fonction du gaz.

Le dioxygène

Le dioxygène (O2), pourtant indispensable à la survie du plongeur, devient toxique avec l'augmentation de sa pression partielle. Cet effet nommé hyperoxie est dû à la toxicité neurologique du dioxygène à partir d'une pression partielle de 1,6 bar. Il soumet le plongeur à un risque de crise épileptique (effet Paul Bert) et donc de perte de connaissance conduisant à la noyade. D'autre part, une exposition prolongée (plusieurs heures) à une pression partielle d'O2 de plus de 0,6 bar peut provoquer des lésions pulmonaires de type inflammatoire (effet Lorrain Smith). Toutefois en mélange avec du diazote, par exemple, c'est au-delà de 2 bars de pression partielle que la toxicité du dioxygène se révèle.

Les gaz inertes

Les gaz inertes (diazote, mais aussi hélium, dihydrogène, argon, etc.), outre leur rôle d'autre part évoqué dans l'accident de décompression, ont des propriétés narcotiques à partir d'une certaine pression partielle. Le pouvoir narcotique dépend de la nature du gaz : l'argon et le diazote sont très narcotiques, l'hélium et le dihydrogène le sont beaucoup moins. La narcose à l'azote peut débuter dès 3,2 bars de pression partielle (soit 30 mètres de profondeur en respirant de l'air), et devient très dangereuse au-delà de 5,6 bars de pression partielle (60 mètres). Les réflexes s'amenuisent, l'esprit s'engourdit ; les facultés de jugement du plongeur sont altérées, au point de provoquer euphories, angoisses et comportements irraisonnés pouvant conduire à l'accident (on parle ainsi d'ivresse des profondeurs). À plus grande profondeur, la perte de connaissance survient inévitablement. La diminution de la pression partielle du gaz narcotique entraine immédiatement la disparition de ces symptômes, sans autres séquelles (un plongeur narcosé peut ainsi se soustraire aux symptômes simplement en remontant de quelques mètres). La narcose est un phénomène complexe encore mal connu qui dépend de la nature du gaz, de sa masse moléculaire et de sa solubilité dans les liquides. On soupçonne également le rôle du CO2. Les conséquences peuvent être très variables d'une plongée à l'autre, et dépendent de facteurs favorisant tel que :

  • état général
  • forme physique
  • froid
  • stress
  • pressions partielles des autres gaz : O2, CO2 (selon certaines théories)
  • sensibilité individuelle

En fonction de la profondeur à atteindre, l'utilisation d'un « mélange » qui comporte de l'hélium (trimix, heliox, heliair, …) permet de diminuer les effets de la narcose ainsi que les durées de décompression. D'autre part, il permet également de plonger à des profondeurs plus importantes. Il est aussi possible d'utiliser des mélanges comportant moins de 80 % de diazote en y ajoutant du dioxygène, on parle de mélanges suroxygénés. Ces mélanges sont appelés Nitrox (de la contraction en anglais de nitrogen, l'azote, et d'oxygen, l'oxygène). Les mélanges Nitrox jusqu'à 40 % de dioxygène permettent de limiter la saturation des tissus en diazote lors de la plongée et sont utilisés de plus en plus couramment en plongée loisir en lieu et place de l'air. Ces mélanges sont distingués en fonction du pourcentage d'oxygène utilisé et du complément en azote : Nitrox 40/60 - 40% O2 et 60 N2. Compte-tenu des problèmes de toxicité de l'oxygène, l'utilisation des mélanges suroxygénés impose une limitation de la profondeur de plongée : par exemple Nitrox 32/68 - profondeur maximale 40 m. Les nitrox avec plus de 40 % de dioxygène sont utilisés pour accélérer la désaturation des tissus en gaz inertes durant les paliers de décompression voire en surface et sont utilisés principalement par des plongeurs professionnels ou pour des plongées techniques.

Pour information, l'hélium respiré à plus de 10 à 15 bars de pression partielle (au-delà de 120 mètres de profondeur environ selon le mélange utilisé) présente une autre forme de toxicité : le syndrome nerveux des hautes pressions (SNHP).

Le dioxyde de carbone

Il existe également une intoxication au dioxyde de carbone (CO2) appelée « essoufflement ». Elle peut survenir si la ventilation n'est pas suffisante, c'est pourquoi, lors d'un effort particulier (palmage vigoureux, …) il est nécessaire de réaliser des expirations longues afin de « chasser » le plus de CO2 possible. D'autre part ce phénomène d'essoufflement est largement aggravé par la profondeur, aggravation notamment liée aux pressions partielles. Un essoufflement à grande profondeur déclenche souvent une narcose associée, avec parfois perte de conscience, car l'augmentation de la ventilation pulmonaire provoquée par l'essoufflement provoque une augmentation très importante de la quantité de diazote absorbée.

La décompression

L'augmentation de la pression ambiante cause la dissolution des gaz.

Lorsqu'un gaz se trouve en contact avec un liquide, il va s'y dissoudre progressivement jusqu'à atteindre une limite proportionnelle à la pression et dépendant des caractéristiques du gaz et du liquide en matière de solubilité, suivant la loi de Henry. Si la pression augmente, de plus en plus de gaz se dissout dans le liquide. Si la pression diminue doucement, du gaz reflue vers la limite du liquide sous forme dissoute ou de micro-bulles. Si la pression diminue très rapidement, le gaz s'échappe de manière explosive et forme des bulles au sein du liquide (exemple de la bouteille de soda au moment de l'ouverture).

Le corps humain est essentiellement constitué de liquide, et est donc soumis au même phénomène d'absorption et de restitution des gaz. Seuls les gaz inertes (diazote, hélium, dihydrogène, …), non métabolisés par l'organisme, sont impliqués dans ce mécanisme pathologique. Le comportement du dioxygène et du gaz carbonique (dioxyde de carbone) obéit à des mécanismes physiologiques supplémentaires, qui font que ces gaz ne posent pas de problème du point de vue de la dissolution.

Restent donc les gaz inertes. Lors de l'immersion, les gaz inertes diffusent dans le corps du plongeur (sang et tissus) et s'accumulent progressivement, et ce d'autant plus que la profondeur et la durée de la plongée augmentent. Lors de la remontée, si la pression baisse trop rapidement - comme pour la bouteille de soda - des bulles pathogènes vont se former dans l'organisme. Suivant la localisation de leur apparition, ces bulles peuvent entraîner notamment des accidents circulatoires, des paralysies, des douleurs articulaires, que l'on regroupe sous le terme d'accidents de décompression. Si les vaisseaux sanguins au bas de la moelle épinière sont encombrés, il peut y avoir mort par anoxie de celle-ci, donc paraplégie. Le cerveau est aussi très sensible. L'enjeu pour le plongeur est de remonter suffisamment doucement pour qu'il n'y ait pas de formation de bulles, ou que les bulles formées soient suffisamment petites pour être asymptomatiques.

Ces phénomènes ont été modélisés empiriquement, afin de proposer au plongeur des procédures de décompression en fonction de sa plongée. Ces procédures limitent la vitesse de remontée (entre 6 et 18 mètres par minute en fonction des procédures), et imposent des paliers (des temps d'attente sans remonter). Les procédures de décompression sont soit décrites sous forme de tables, soit implantées dans un ordinateur de plongée, et ont fait l'objet de validations statistiques sur des populations de plongeurs. Ces procédures sont aujourd'hui fiables, et les accidents de décompression surviennent essentiellement suite à un non-respect des procédures.

Toutefois, il faut bien comprendre que, à ce jour, personne ne peut proposer de modèle satisfaisant permettant d'expliquer la décompression d'un plongeur. La recherche s'oriente actuellement sur l'évolution des « micro-bulles » dans le corps du plongeur, avec des résultats intéressants et une évolution vers des procédures de décompression plus optimisées, en diminuant le temps de décompression sans en dégrader la sûreté.

Danger de prendre l'avion

Il est dangereux de prendre un avion dans les heures qui suivent une plongée pour éviter un accident de décompression potentiel. En effet, l'accident de décompression survient quand le taux de saturation, qui est le rapport entre la TENSION (pression d'un gaz dans un liquide) des gaz dissous dans le corps du plongeur sur la PRESSION du gaz à l'extérieur de son corps, dépasse un certain seuil appelé taux de sursaturation critique. Ce taux est approximativement de 2. Les tables de plongée sont conçues pour permettre au plongeur de sortir de l'eau avec un rapport de saturation inférieur ou presque égal à 2 au niveau de la mer. L'intérieur d'un avion de ligne n'étant pressurisé en altitude qu'à environ 0,8 fois la pression atmosphérique au niveau de la mer (soit ~0,8 bar), le risque existe alors de voir le rapport de saturation du plongeur dépasser la valeur critique, ce qui risque d'entraîner un accident.

Exemple : sortie de l'eau avec une saturation de 1,9. Rapport de saturation 1,9/1 = 1,9, pas d'accident. Montée dans un avion deux heures après, avec un taux qui est entre-temps redescendu à 1,8. Lors de la montée en altitude, la pression cabine passe à 0,8. Le rapport de saturation du plongeur passe alors à 1,8/0,8 = 2,25, et l'accident peut survenir.

Pour les mêmes raisons, il est déconseillé de monter rapidement en altitude après une plongée. Il est fortement conseillé de laisser un délai de 24 heures.

Équipement

L'équipement de base d'un plongeur se servant de scaphandre autonome consiste à avoir palmes, masque, tuba, couteau et combinaison, le reste pouvant être loué sur place. Toutefois, afin d'acquérir une autonomie complète, il est important d'avoir rapidement son matériel personnel en plus des bases citées.

- Gilet stabilisateur (ou tout autre moyen permettant une remontée en surface et de s'y maintenir à l'aide d'air comprimé) ;

- Détendeurs (principal, de secours) et manomètre ;

- Ordinateur de plongée (ou à défaut un moyen pour contrôler les paramètres de plongée, tel que l'ensemble de chronomètre, profondimètre et tables de décompression) ;

- Parachute de palier

Respiration

Sous l'eau, les réflexes respiratoires sont modifiés: en effet, à la surface, l'inspiration et l'expiration sont des automatismes. Sous l'eau, le travail respiratoire est plus difficile en raison de la pression qui augmente et devient volontaire. Le mécanisme complexe qui a lieu au sein de l'alvéole est modifié, le dioxyde de carbone (CO2) devient plus difficile à évacuer, le risque d'essoufflement devient important.

Scaphandre

Recycleur (« Inspiration »)
Article détaillé : Scaphandre autonome.

Choix des mélanges respiratoires

Les bouteilles des plongeurs peuvent contenir de l'héliair, du nitrox, du trimix, de l'hydrox, de l'héliox, de l'hydreliox, de l'air ou du dioxygène pur, suivant le type de plongée et le niveau du plongeur. L'air est le mélange gazeux le plus utilisé de nos jours car il est beaucoup plus facile à comprimer dans les blocs. L'air étant beaucoup plus courant est également bien moins cher. Le nitrox gagne du terrain, car il permet d'étendre les durées de plongée sans palier. La profondeur maximale atteignable sans danger est cependant réduite par l'enrichissement en dioxygène, ce qui rend le nitrox moins souple que l'air. Pour les taux d'enrichissement faibles (moins de 40 % de dioxygène), le nitrox s'utilise avec du matériel classique, sans risque selon une étude de la NASA[2]. Pour des taux plus élevés, un équipement spécifique est nécessaire (bouteille et détendeur) en raison des effets corrosifs du mélange enrichi en dioxygène. Pour les taux élevés d'enrichissement, on observe en outre un risque d'explosion si des graisses de joints inappropriées sont employées. Notons enfin que seul un ordinateur de plongée adapté peut réaliser les calculs nécessaires à l'établissement du niveau de saturation du plongeur lors de l'utilisation d'un mélange gazeux autre que l'air, bien qu'un ordinateur air puisse être employé, au prix d'une pénalisation supplémentaire.

Protection thermique

Les échanges thermiques étant plus importants dans un milieu liquide, la perte calorique est relativement importante lors d'un séjour prolongé dans l'eau. Le plongeur doit donc limiter les échanges thermiques entre son corps et l'eau. Il peut utiliser pour cela :

  • des combinaisons non étanches (appelée aussi combinaison humide), la plupart du temps en Néoprène. Elles peuvent être mono ou bipièce. Leur épaisseur varie de 2 mm à 7 mm avec la possibilité de mettre une double épaisseur dans le cas des combinaisons bipièce (donc 14 mm);
  • des combinaisons étanches ou semi-étanches pour les températures plus basses.

Le plongeur peut perdre jusqu'à 75 % de sa chaleur corporelle par la tête en l'absence de protection thermique.

Pour que la perte thermique soit négligeable il faut que l'eau soit à une température supérieure à 32 °C.

Flottabilité

Signale la présence de plongeur(s) sous l'eau
Utilisé par l'OTAN, il indique que des plongeurs sont en exercice

Le plongeur utilise un gilet stabilisateur (également appelé « Stab » pour « Stabilizing Jacket ») qu'il peut gonfler et dégonfler à loisir afin de faire varier son volume et, suivant le principe d'Archimède, changer sa flottabilité et s'équilibrer ainsi dans l'eau.

La « Stab » dispose de 1 à 4 purges : le « direct system », qui sert aussi à la gonfler et qui est branché au niveau de la clavicule gauche. Les trois autres purges sont dites « purges rapides » : elle permettent de vider rapidement tout l'air contenu dans la Stab. La première, dite « purge basse » se trouve dans le dos, en bas à droite, la seconde, la « purge haute » sur l'épaule droite, la troisième est aussi une « purge haute », elle est intégrée à l'inflateur, on parle de « fen-stop ». On actionne les deux premières en tirant sur une cordelette équipée d'une sorte de grosse bille pour faciliter la préhension. L'action du « fen-stop » se fait en tirant directement sur le « direct system ». La purge basse sert pour descendre en « canard », la tête en bas. La purge haute sert pour descendre en « pied lourd », en position verticale, le direct system servant à affiner sa flottabilité. L'utilisation du « fen-stop » en tant que purge haute est souvent peu préconisée.

La « stab » peut être gonflée automatiquement avec le « direct system », qui est relié au bloc et qui permet d'insuffler du gaz à partir de la bouteille. Il est également possible de la gonfler à la bouche, mais c'est en général déconseillé : pour l'hygiène (des champignons peuvent se former à l'intérieur ; cet endroit est rarement sec et désinfecté) et à cause du risque d'essoufflement, de surpression pulmonaire ou d'ADD. En général, on ne gonfle à la bouche que pour deux raisons :

  • Fin de plongée, ou en cas de panne d'air, avant de rentrer au bateau
  • Pour vider l'eau des Stabs: on gonfle complètement la Stab, on la met tête en bas et on actionne la purge haute tout en pressant la stab pour la vider.

En piscine, la Stab peut être remplacée par le BackPack, un simple support en plastique sur lequel on fixe la bouteille. Il est simplement équipé de bretelles et d'une ceinture, donc peu confortable et peu utilisé, ou alors pour des exercices de prise d'air sur une bouteille « étrangère ».

La stab est généralement pourvue de poche de lestage que l'on remplit de plomb en bloc ou en sachet pour compenser la flottabilité positive en fonction de la combinaison choisie et de l'ensemble du matériel. Dans le cas où la stab ne dispose pas de poche de lestage, le plongeur s'équipe alors d'une ceinture de lestage sur laquelle on glisse les différents plombs nécessaires à une flottabilité neutre.

Déplacement

Pavillon « Alpha », signalant un vaisseau engagé dans des opérations sous-marines, à la manœuvrabilité limitée

Le déplacement sous l'eau en plongée est assuré par les jambes. Le plongeur, dans un souci de performance et d'économie de l'effort, s'équipe de palmes. Les palmes simples sont de deux types :

  • chaussantes : la palme est dotée d'un chausson qui entoure le pied, le plongeur peut éventuellement mettre un premier chausson en néoprène pour lutter contre le froid.
  • réglables : le pied doit être équipé d'un bottillon (chausson avec semelle) avant d'être mis dans la palme, et on règle le serrage ensuite.

Plusieurs types de nage existent :

  • ventrale : la plus commune, le nageur se plaçant à l'horizontale, ventre orienté vers le bas.
  • dorsale : utilisée souvent pour se reposer tout en continuant de nager, en surface essentiellement. L'avantage de ce type de nage est de pouvoir sortir la tête hors de l'eau facilement.
  • latérale : nage sur le côté. Utilisée lors de plongée sur des tombants (falaises sous-marines, abritant le plus souvent une faune importante et caractéristique).

Dans le cadre de plongées dites dérivantes, le courant peut servir de moteur : les palanquées sont mises à l'eau en un point et récupérées par le bateau plus loin. Ces plongées sont particulièrement intéressantes car une grande distance peut ainsi être parcourue, et un grand nombre de choses peut être observé, le tout avec une dépense d'énergie minimale.

Il existe de petits scooters sous-marins électriques qui permettent le déplacement sans effort du plongeur, toutefois, ceux-ci demandent une grande expérience et sont totalement interdits dans les réserves naturelles (en France par exemple).

Ordinateur de plongée

Article détaillé : Ordinateur de plongée.

Se présentant sous la forme de montres au poignet ou de consoles généralement accolées au manomètre, les ordinateurs de plongée sont censés remplacer l'usage des tables de plongée. Ils permettent en général de disposer en permanence des informations suivantes :

  • profondeur instantanée et maximum.
  • temps de plongée.
  • paliers de décompression.
  • vitesse de remontée.
  • température de l'eau.

À cela peuvent bien sûr s'ajouter diverses options suivant les modèles :

  • gestion de gaz différents de l'air : nitrox, trimix, héliox.
  • manomètre intégré, relié par émetteur radio à la bouteille.

À l'aide d'un algorithme, propre à chaque marque/modèle, et en fonction de la profondeur, l'ordinateur va calculer les paramètres de décompression du plongeur. Ce calcul permet de déterminer d'après le profil de la plongée quelles seront les durées et profondeurs des éventuels paliers.
Si la définition d'une palanquée est : « plusieurs plongeurs ayant les mêmes caractéristiques de temps, de profondeurs et de directions lors d'une même plongée », dans la pratique, il se peut que certains membres se trouvent plus bas plus longtemps que d'autres. Leur profil de plongée sera différent, le protocole de décompression aussi. De plus, l'aspect pratique de l'ordinateur est le calcul de la majoration automatique lors des plongées successives ou consécutives et d'adapter le calcul de décompression en conséquence.

Il mesure également la vitesse de remontée suivant son propre algorithme prédéterminé par la profondeur et signale une remontée trop rapide (au moyen de bip et de son affichage).

Réglementation

La réglementation internationale

La connaissance des contraintes liées au milieu aquatique, l'entraînement ainsi que le strict respect de la réglementation, sont indispensables à la pratique de ce sport classé à haut risque. L'individu est libre de sa pratique à titre personnel. Trois systèmes d'équivalence de certifications existent : le WRSTC ( IDEA, PADI, SDI, SSI ...), la CMAS (FFESSM, AMCQ ...) et le CEDIP (ANMP, ADIP, IDEA...). LA CMAS et le CEDIP ont une approche plus sportive de la plongée que le WRSTC qui la voit plutôt comme un loisir. Ils dispensent une formation et distribuent des recommandations aux sportifs, mais leurs réglementations ne font pas office de loi, celle-ci dépend des pays.

Les particularités régionales

France

Article détaillé : Plongée sous-marine en France.

En France, dans les structures commerciales ou associatives, la plongée sous-marine est réglementée par le code du sport, successivement modifié par l'arrêté du 28 février 2008[3] qui ajoute les articles A.322-71 à A. 322-115 au code du sport, par l'arrêté 18 janvier 2010[4] relatif à l'accueil des moniteurs non titulaires d'une qualification professionnelle reconnue en France et par l'arrêté 18 juin 2010[5] modifiant notamment les conditions d'accueil des plongeurs titulaires de brevets ou titre délivrés par des organismes non reconnus directement dans le code du sport.

Ce texte remplace les précédents arrêté du 22 juin 1998 modifié 2000[6] — couramment appelé « arrêté 98 » — et l’arrêté du 9 juillet 2004[7] — « arrêté mélange » — dont le texte a été quasi intégralement repris par l'arrêté de 2008.

La partie plongée aux mélanges autres que l'air n'a pas été modifié en juillet 2010 mais devrait être mis en conformité avec les règles en vigueur pour la plongée à l'air fin 2010 ou début 2011.

Ce texte réglemente la plongée sous-marine (sportive ou dite de loisir) de par les particularités de cette discipline qui s'effectue en environnement spécifique, à l'exception des chantiers archéologiques qui sont considérés comme des activités professionnelles même si on participe en tant que bénévole, et de la plongée souterraine où le seul point de réglementation concerne les mélanges gazeux.

La plongée à vocation professionnelle est quant à elle réglementée par un texte du Ministère du Travail (arrêté du 15 mai 1992).

Québec

Originalement calquée sur le modèle en vigueur aux États-Unis, soit une formation assurée par des moniteurs le plus souvent encadrés par des boutiques, la formation n'a pas su inculquer aux moniteurs, boutiquiers et surtout aux plongeurs des notions de responsabilité individuelle. Le résultat fut un nombre inconsidéré de décès en plongée dans les années 1990. En conséquence, le gouvernement du Québec a légiféré pour encadrer la pratique et surtout l'enseignement de la plongée au Québec. L'organisme qui gère la plongée au Québec se nomme la FQAS (Fédération Québécoise des Activités Subaquatiques). Cette organisation émet des certificats de qualifications du Gouvernement du Québec en plongée récréative aux plongeurs ayants étés formés au Québec par un Instructeur-mandataire qualifié par la FQAS afin de former le plongeur à des plongées dans des conditions difficiles; basse visibilité, froid intense, fort courant,... Les touristes peuvent cependant plonger au Québec sans restrictions(en autant qu'ils aient été formés par une agence de formation reconnue PADI,NAUI,SSI,BSAC et qu'ils se procurent un certificat temporaire délivré par la FQAS. Ils doivent démontrer une expérience de plongée avec cagoule et mitaines. Tous les plongeurs, qu'ils soient québécois ou bien étrangers sont tenus de se conformer à la règlementation du Gouvernement du Québec.

Belgique

En Belgique, la pratique de la plongée sportive ou de loisir a été initiée par la FEBRAS, organisme dépendant de la CMAS. Au fil du temps, d'autres organismes se sont créés ou implantés en Belgique; ainsi IDEA, PADI, ADIP et CEDIP et d'autres organisations moins représentées s'y retrouvent en plus ou moins bonne entente. Il est donc courant de retrouver sur les sites de plongée belges des plongeurs appartenant chacun à des organismes différents. Les brevets délivrés en Belgique sont relativement sévères de par les conditions difficiles de la plongée sur le territoire. En effet, le temps pas toujours clément, les nombreuses carrières et lacs servant de lieu d'entraînement où la visibilité dépasse rarement quelques mètres, la température dépassant rarement 20 °C l'été, et proche de 4 °C l'hiver familiarisent le plongeur belge avec des conditions difficiles. La plupart des lieux de plongée en Belgique sont sous la responsabilité d'un club affilié à l'une ou l'autre des organisations citées ci-dessus. Le pays ne manque pas de carrières mais aussi de lacs et de barrages, permettant la plongée toute l'année. Le plongeur belge se rend aussi assez facilement en mer du Nord ou chez les voisins du nord en Zélande, dont la faune lui a valu le surnom d'Égypte du nord.

Les organismes

La plongée comporte certains risques liés aux effets de la pression (barotraumatismes, accident de décompression, accidents toxiques) ou à la faune et la flore sous-marine (poisson-pierre, corail de feu, …). Pour ces raisons, les règlementations locales imposent généralement l'obtention d'un brevet pour pouvoir pratiquer. Il s'agit d'un brevet obtenu lors d'une formation dans un organisme d'enseignement de la plongée sous-marine reconnu par le législateur ou un brevet reconnu en équivalence.

Préservation du milieu marin

Mur d'éponges en Croatie
Récif de corail Acropora sp. à l'île de la Réunion

Dès les débuts de la plongée moderne avec le développement du scaphandre autonome, la protection du milieu marin a été pris en considération.

En France, Philippe Tailliez, « le père de la plongée autonome française », consacre la fin de sa vie à la protection de l'environnement. Il est membre fondateur du Comité scientifique du parc national de Port-Cros créé le 14 décembre 1963. Il est considéré comme un inspirateur de la conscience environnementale de Jacques-Yves Cousteau. Ce dernier crée The Cousteau Society en 1974 « dédiée à la protection et à l'amélioration de la qualité de la vie pour les générations actuelles et futures ».

Plus tard, avec la démocratisation de la plongée sous-marine, les organismes de plongées communiquent sur les comportements à observer pour ne pas dégrader le milieu. En 1989, Professional Association of Diving Instructors (PADI) développe le Project AWARE (Aquatic World Awareness, Responsibility and Education).La Confédération mondiale des activités subaquatiques (CMAS) Grand prix international de l'environnement marin (GPIEM). En février 2002, la Charte internationale du plongeur responsable est lancée par l'association Longitude 181 Nature et est adoptée par la Fédération française d'études et de sports sous-marins.

Au niveau de la réglementation, cela se traduit par des réserves naturelles où la plongée est interdite.

Un plongeur se doit de respecter le monde qu'il explore. Il ne doit en aucun cas se comporter comme un prédateur et remonter des organismes vivants. La chasse sous-marine à l'aide d'un scaphandre autonome est strictement interdite dans de nombreux pays (dont la France) et les loisirs touristiques comme la randonnée palmée (snorkeling) sont réglementés.

Notes et références

  1. http://www.ffessm.fr/ffessm/pdf/jeunes/AuditJeunes09.pdf Audit de la pratique des jeunes à la FFESSM] - FFESSM, mars 2009 [PDF]
  2. [PDF] Étude de la NASA sur les risque à utiliser des équipements classiques avec un Nitrox 21 à 50
  3. Arrêté du 28 février 2008
  4. Arrêté du 18 janvier 2010
  5. Arrêté du 18 fevrier 2010
  6. Arrêté du 22 juin 1998 modifié 2000 relatif aux règles techniques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l'enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome à l'air.
  7. Arrêté du 9 juillet 2004 relatif aux règles techniques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l'enseignement des activités sportives et de loisir en plongée autonome aux mélanges autres que l'air.

Bibliographie

  • Alain Foret, Pablo Torres, Plongée plaisir - Niveaux 1 : à la découverte de la plongée, GAP (éd.), 2004
  • Alain Foret, Pablo Torres, Plongée plaisir - Niveaux 2 : premiers pas vers l'autonomie, GAP (éd.), 2004
  • Alain Foret, Pablo Torres, Plongée plaisir - Niveaux 1 et 2 : de l'initiation à l'autonomie, GAP (éd.), 2004
  • Alain Foret, Pablo Torres, Plongée plaisir - Niveaux 3 : accès à l'autonomie, GAP (éd.), 2004
  • Alain Foret, Pablo Torres, Plongée plaisir - Niveaux 4 et 5 : conduite de palanquée et direction de plongées, GAP (éd.), 2004
  • Denis Jeant, Code Vagnon de la plongée Niveau 1/1 étoile, Éditions Vagnon, septembre 2003, 6e édition (ISBN 2-8572-5374-5)
  • Denis Jeant, Code Vagnon de la plongée Niveau 2/2 étoiles, Éditions Vagnon, 2005, 7e édition (ISBN 2-8572-5442-3)
  • Denis Jeant, Tests Vagnon de la plongée Niveaux 1 et 2, Éditions Vagnon, 1999, 3e édition (ISBN 2-8572-5233-1)
  • Denis Jeant, Code Vagnon Plongée Secourisme, Éditions Vagnon, 2005, 2e édition (ISBN 2-8572-5147-5)
  • Collectif, Mémento Vagnon des Premiers Secours en plongée, Éditions Vagnon, 2001, 2e édition (ISBN 2-8572-5307-9)
  • Henri Le Bris, Compresseurs et Stations de gonflage, Autoédité, 2000, (ISBN 2-9514-9600-1)
  • Henri Le Bris, Principes des détendeurs, Autoédité, 2007, (ISBN 978-2-9514-9601-9)
  • Dominique Ricou, Pierre Médalin, Code Vagnon de la plongée Niveau 3/3 étoiles, Éditions du Plaisancier, 2002 (ISBN 2-8572-5314-1)
  • Dominique Ricou, Pierre Médalin, Code Vagnon de la plongée Niveau 4/3 étoiles, Éditions du Plaisancier, 2000 (ISBN 2-8572-5278-1)
  • Dominique Ricou, Pierre Médalin, Code Vagnon de la Plongée Niveau 1-2/1-2 étoiles, Édition du Plaisancier, 2007

Annexes

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