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Plan Calcul
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Le Plan Calcul était un plan gouvernemental français lancé en 1967 par le général De Gaulle sur l'impulsion de Michel Debré, destiné à assurer l'indépendance du pays en matière de gros ordinateurs.
Sommaire
Historique et objectifs
Ce plan fait suite au refus américain de vendre un mainframe Control Data à l'armée française en 1963. À cette époque, la France voulait se doter de l'arme nucléaire. Les Américains, pour garder leur leadership et sous couvert d'une politique anti-prolifération, prirent une série de mesures interdisant la vente d'équipements de haute technologie à la France. L'Affaire Bull avait également en 1964 définitivement affaibli le seul concurrent d'IBM. Le Général de Gaulle décida alors de lancer le Plan Calcul à la suite du rapport Ortoli. Ses objectifs étaient de maintenir une industrie nationale informatique et de subvenir aux besoins de la défense nationale afin que celle-ci soit totalement indépendante. Le Plan Calcul prévoyait la création de l'IRIA, grand organisme public de recherche (devenu depuis l'INRIA), d'une grande compagnie d'informatique privée mais aidée par l'État : la Compagnie internationale pour l'informatique (CII) pilotée par Thomson et la Compagnie Générale d'Électricité (CGE). Bien entendu les applications militaires et scientifiques y furent privilégiées.
En parallèle était lancé un projet européen qui devait devenir Unidata (CII, Philips, Siemens) et était destiné à permettre dans les années 1970 l'émergence d'une grande industrie informatique européenne à l'identique d'Airbus dans l'aéronautique. Les compétences des trois participants étaient valorisées : la CII recevait la maîtrise d'œuvre de l'architecture des machines et le logiciel, la technologie électronique revenait à Philips, et Siemens se chargeait des périphériques mécaniques. Le succès d'Unidata supposait des aides publiques importantes et une stratégie industrielle claire, conditions qui n'étaient pas réunies. En même temps le MITI (Ministère de la Recherche et de l'Industrie du gouvernement japonais) lançait un plan similaire qui parvenait, lui, à faire « décoller » NEC, Fujitsu, et Hitachi.
Valéry Giscard d'Estaing, élu président en 1974, mit fin au projet en 1975: la France dénonça unilatéralement l'accord Unidata et CII fusionna avec Honeywell-Bull.
La dotation budgétaire de Plan Calcul est restée stable à environ 300 millions de francs (MF) dans les années 1968 à 1974. A partir de 1975, la réorganisation autour de Bull a obligé à faire passer le budget à 2 milliards de francs par an. L'essentiel des subventions publiques à Bull a été versé dans les années 1975 à 1977. A partir de 1978, il a été possible d'orienter les aides publiques vers divers plans de croissance en péri-informatique (avec des industriels comme Logabax, Sagem, CSEE, Intertechnique/IER, Benson) et dans le domaine des logiciels, des bases de données et des usages de l'informatique[1].
Plus tard, le Plan informatique pour tous connut lui aussi un échec sévère[citation nécessaire], et fut le dernier projet ambitieux du gouvernement français en informatique.
Dates clefs
- 16 juillet 1966 : Approbation du rapport Ortoli sur le Plan Calcul
- 8 octobre 1966 : Création d'un délégué à l'informatique (Robert Galley) rattaché directement au premier ministre
- 6 décembre 1966 : Création de la Compagnie internationale pour l'informatique (CII) par fusion de CAE (Thomson) SEA (Schneider) et Analac (CSF)
- 1966 : Création de SPERAC (Systèmes et Périphériques Associés aux Calculateurs) entre Thomson et la Compagnie des Compteurs.
- 3 janvier 1967 : Création de l'IRIA (Institut de Recherche d'Informatique et d'Automatisme) qui deviendra l'INRIA
- 1967 : Installation de la CII à Louveciennes, dans d'anciens bâtiments de l'état-major de l'OTAN en Europe (SHAPE)
- 13 avril 1967 : Premier Plan Calcul d'une durée de 5 ans
- Juillet 1967 : Sortie du mini-ordinateur français CII 10010
- Juillet 1967 : Fusion de CFTH (Compagnie Française Thomson-Houston) et de CSF, Thomson devient le fabriquant des machines CII
- Septembre 1967 : Sortie du CII 10020
- Mai 1968 : Le 30 mai, Robert Galley accède à un poste ministériel, et son adjoint, Maurice Allègre, devient délégué à l'informatique à sa place. Comme son prédécesseur, Maurice Allègre est rattaché à la fois au premier ministre (pour la promotion des usages de l'informatique) et au ministre de l'industrie (pour la politique industrielle). Maurice Allègre prend lui-même comme adjoint Michel Monpetit, auquel fut dédicacé le Prix Montpetit
- Juillet 1968 : Naissance de l'Iris 50, ordinateur professionnel de taille moyenne entièrement français, succès commercial et technique. [réf. nécessaire]
- 23 septembre 1969, la CII, a présenté en fonctionnement à la presse l'ordinateur Iris 80 en son usine des Clayes-sous-Bois[2] .
- 3 août 1971 : Second Plan Calcul
- 28 janvier 1972 : Accord entre CII et Siemens pour fonder un consortium nommé plus tard Unidata
- 6 septembre 1972 : Philips rejoint le consortium
- 4 juillet 1973 : Création officielle d'Unidata annoncée à Amsterdam par Philips, Siemens et CII
- Mai 1974 : le nouveau ministre de l'industrie, Michel d'Ornano, confie à son directeur adjoint de cabinet, Claude Kornblum, la tâche de trouver un partenaire américain pour Bull. C'est la fin de l'aventure Unidata. Maurice Allègre ne tarde pas à démissionner ; la délégation à l'informatique est remplacée par la direction des industries de l'informatique et de l'électronique (DIELI) dont le 1er directeur est Jean-Claude Pelissolo (1974-1980)
- 20 mai 1975 : fusion de CII avec Honeywell-Bull (qui prend donc la 3e place mondiale), la France se retire d'Unidata
- La suite de l'histoire se confond avec celle de Bull.
Voir aussi
Article connexe
- TERA-10, plus grand supercalculateur européen.
Lien externe
- 1966 : La France lance le plan Calcul, un documentaire d'Amélie Meffre et Anne Franchini, puis entretien entre Pierre-Éric Mounier-Khun et Emmanuel Laurentin (émission "La fabrique de l'histoire" du 26 septembre 2006, sur France culture).
Notes et références
- ↑ French ordinateurs, J. Jublin et J.-M. Quatrepoint, éd. Moreau, 1985
- ↑ Presésentation de l'IRIS 80 sur le site FEB-patrimoine : [1]
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