- Pieve (paroisse)
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Pieve
Le terme pieve (au pluriel pievi) est un mot corse signifiant paroisse et parfois francisé en piève. Il désigne les anciennes circonscriptions administratives et religieuses qui divisaient la Corse avant la Révolution.
Sommaire
Origine
Etymologiquement, le mot « pieve » dérive du latin plebs = peuple. Il désigne à l'origine une tribu, une peuplade.
Au Ie siècle, l'Église naissante pourrait être à l'origine des pièves, en ayant formé ses premières paroisses à partir des tribus en place à l'époque romaine. Ses pièves se sont ensuite morcelées en plusieurs paroisses, avec le temps. Cependant, le clergé pourrait s'être fondé sur des divisions administratives préexistantes. Quoi qu'il en soit, l'Église fut à la base de l'extension de l'usage des pièves.
Les pièves auraient également pu naître comme des cantons administratifs basés sur des limites géographiques (lignes de crête, rivières, etc.). Cependant, si les pièves se dessinent souvent dans des régions géographiques comme des vallées, leurs frontières n'ont pas toujours de base naturelles et sont souvent fluctuantes.
Administration
Les Pisans puis les Génois, se fondèrent sur les paroisses et les pièves religieuses pour former leurs circonscriptions administratives. Cette répartition sera conservée par le Gouvernement National de Pascal Paoli, ainsi que par l’administration française d'Ancien Régime.
Fonctionnement
Chaque piève était dirigée par un abbé, le piévan (u pievanu), qui était secondé par quelques vicaires. Son territoire s'étendait sur les chapelles de plusieurs villages et les curés de ceux-ci se trouvaient placés sous l'autorité du piévan.
Le mot « pieve » désigne donc à la fois le territoire, le canton, les paroisses soumises à la juridiction du piévan, l’église principale du canton (dans ce cas écrite avec une majuscule : Pieve), les biens qui forment le patrimoine de cette église, le lieu-dit où se trouvait l'église pievane, et parfois le hameau qui s'y est développé (dans ce cas Pieve reprend une majuscule).
L'étendue des pièves a grandement fluctué, notamment du fait de leur nombre variable. Au début du XVIIe siècle, on comptait 66 pièves en Corse.
L'histoire des pievi nous renvoie à l'histoire de la christianisation de la Corse. Au centre de chaque pieve se trouvait l'église importante de la région, appelée plebania en latin et que les historiens appellent église piévane ou piévanie. C'est dans cette église que le piévan célébrait le baptême et on enterrait les morts à proximité. C'était également un endroit où l'on exerçait la justice [1].
La pieve a donc joué un rôle essentiel dans la Corse médiévale, à la fois lieu de diffusion de la religion chrétienne, lieu de pouvoir et de justice. Geneviève Moracchini-Mazel a été la pionnière dans la recherche sur les pievi. Dans sa thèse de doctorat, publiée en 1967, et consacrée aux "Eglises romanes de Corse", elle a recensé et étudié les églises piévanes de chaque pieve.
Notes et références de l'article
- ↑ Geneviève Moracchini-Mazel, Les églises romanes de Corse, CNRS, Paris, 1967
Voir aussi
Articles connexes
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