- Pierre Marie Nicolas Michelot
-
Pierre Marie Nicolas Michelot, né à Paris le 7 juin 1786 et mort à Passy le 18 décembre 1856, est un acteur français, sociétaire de la Comédie-Française.
Sommaire
Biographie
Après de bonnes études classiques, Michelot participe au théâtre dit de société joué dans les salons par des amateurs, avant d’entrer à la Comédie-Française en 1805. Il s’y fait remarquer dans Britannicus de Jean Racine, mais aussi dans une pièce plus légère, reprise des Fausses Infidélités de Nicolas Barthe.
De petite taille, doté d’une physionomie sèche et dure, ce « grand comédien miniature » selon les critiques de l’époque, apparaissait peu apte à incarner les rôles pathétiques. Il était de plus handicapé par le timbre de sa voix, assez particulier, qui l’empêchait de varier son registre. Pour autant, Michelot était un travailleur infatigable, qui corrigea par l’étude ses défauts naturels. Sans profiter d’une position de premier plan, il acquit peu à peu une réputation enviable, celle d’un comédien solide et expérimenté, rompu à toutes les techniques théâtrales et capable, de plus, de les enseigner aux autres.
Reçu sociétaire en 1807, il créa durant sa carrière un nombre considérable de rôles - près de 200 - tout en abordant une grande variété de compositions, de la tragédie à la comédie, en passant par le drame. À cause d’une surdité qui le força à abandonner la scène relativement tôt, Michelot exerça des fonctions d’enseignement qui confortèrent sa renommée auprès du public parisien. Outre les cours d’art oratoire qu’il organisa chez lui durant de nombreuses années pour diverses personnalités, Talma l’avait en 1810 pris comme adjoint dans sa classe de déclamation au Conservatoire de Paris. S’il succéda au maître trois ans plus tard, il occupa ensuite diverses chaires dans cette spécialité en décomposant, sans doute parfois excessivement, toutes les nuances de l’art vocal. Ainsi, en 1825, il donne des cours de déclamation spéciale à l’Opéra-Comique pour aborder ensuite, en 1831, la déclamation dramatique. Enfin, en 1845, reprenant le poste d’Édouard Batiste, il enseigne la déclamation lyrique jusqu’à sa retraite en 1851.
Homme de culture, connaissant à fond le répertoire classique, Michelot s’intéressa à l’évolution et à la grammaire de la langue française, sujet sur lequel il publia plusieurs études. Il fut aussi un découvreur de talents. Il conseilla ainsi à Mlle Paradol d’opter pour la tragédie et d’abandonner le chant avant de la faire entrer, avec son soutien, au Théâtre-Français. Plus déterminant encore, Michelot dirigea la grande Rachel au tout début de sa carrière.
Jugement
Stendhal, qui le vit au Théâtre-Français en 1805 dans les rôles de Britannicus puis dans Phèdre, indique dans son Journal que « Michelot ne fera jamais rien dans la tragédie et manque de chaleur dans la comédie quoi qu’il ait bien tous les petits gestes qu’on appelle la grâce ». En 1813, l’écrivain, qui le voit dans L'Intrigante de Charles-Guillaume Étienne, ajoute qu’on « ne peut le louer, même sur son style, qui est bouffi, tendu, martelé, l’opposé du style de la comédie »[1].
Source
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, tome XI, 1875.
Note
- En dépit de cette critique acerbe, Stendhal songea à Michelot en 1829 pour jouer dans sa pièce Henri III.
Catégories :- Acteur français
- Acteur du XIXe siècle
- Troupe de la Comédie-Française
- Naissance en 1786
- Naissance à Paris
- Décès en 1856
Wikimedia Foundation. 2010.