- Armée des Volontaires
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Armée des volontaires
L'Armée des volontaires (Добровольческая армия en russe) fut l'une des premières armées blanches de la guerre civile russe. Elle opéra principalement dans le sud-est de la Russie de 1918 à 1920.
L'Armée des volontaires prit naissance en novembre-décembre 1917 à Novocherkassk à l'initiative des généraux Alexéïev et Kornilov après la révolution d'Octobre qui vit les bolcheviks s'emparer du pouvoir. Dans un premier temps, l'Armée fut formée d'officiers, de cadets (élèves officiers), d'étudiants, de cosaques et de simples soldats, tous volontaires. Le 27 décembre 1917 (9 janvier 1918 du calendrier grégorien), la création de l'Armée des volontaires fut officiellement annoncée. Alexéïev occupa le poste de commandant suprême, Kornilov devint commandant en chef, le général Loukomsky chef d’État-major, le général Dénikine commandant de la 1ère division et le général Markov commandant du 1er régiment d'officiers. Un conseil spécial fut créé au quartier-général et principalement constitué de personnalités politiques comme Pierre Strouvé, Pavel Milioukov, Mikhail Rodzyanko, Sergueï Sazonov ou Boris Savinkov.
Début janvier 1918, l'Armée des volontaires comptait approximativement 4000 hommes. Elle affronta en diverses batailles l'Armée rouge et reçu l'aide des cosaques de l'ataman Kalédine. Fin février, l'Armée dut se retirer de Rostov-sur-le-Don après une percée des « Rouges ». Elle fit route vers le Kouban, dans une manœuvre connue sous le nom de « campagne de glace », dans un but de réorganisation et d'union avec les cosaques du Kouban. Cependant, seule une petite partie des cosaques du Kouban rejoignit l'Armée. Le 26 mars 1918, 3000 cosaques placés sous le commandement du général Pokrovsky se fondèrent dans l'Armée, ce qui porta l'effectif total à 6000 hommes.
Entre le 9 et le 13 avril 1918, l'Armée tenta de prendre la ville d'Ékaterinodar, sans y parvenir, ce qui couta la vie au général Kornilov tué par un éclat d'obus. Le général Dénikine prit le commandement-en-chef et fit retraite vers les territoires cosaques du Don. En juin 1918, 3000 hommes commandés par le colonel Drozdovsky rejoignirent l'Armée ce qui porta l'effectif total à entre 8000 et 9000 hommes. Le 23 juin, le général Dénikine débuta la seconde campagne du Kouban avec les renforts de l'ataman Krasnov. En septembre 1918, l'Armée des volontaires comptait de 30000 à 35000 hommes en partie dû à la mobilisation des cosaques du Kouban et aux nombreux éléments anti-bolcheviques venus la renforcer. Le gros des troupes se situant en Ciscaucasie, l'Armée des volontaires fut rebaptisée Armée des volontaires du Caucase.
À l'automne 1918, les gouvernements anglais, français et américains augmentèrent leur envoi de matériel et de conseillers techniques. L'Armée des volontaires, ainsi que toutes les forces anti-bolcheviques du sud de la Russie, fusionnèrent au sein des Forces armées du sud de la Russie sous le commandement du général Dénikine. À la fin 1918, début 1919, l'Armée défit la 11e armée soviétique et s'empara de la Ciscaucasie. En janvier 1919, l' Armée des volontaires du Caucase fut divisée en deux sections sœurs : l' Armée du Caucase et l' Armée des volontaires, qui plus tard fut rejointe par l'Armée du Don. Après avoir repris le Donbass, Volgograd et Kharkov, Dénikine débuta le 20 juin sa marche vers Moscou. Selon le plan arrêté, la plus grande poussée vers Moscou devait être l'œuvre de l'Armée des volontaires (40000 hommes) commandée par le général Maï-Maïevsky.
Après la contre-offensive de l'Armée rouge débutée en octobre 1919, l'Armée des volontaires subit une défaite décisive et dut battre en retraite vers la région du Don. Début 1920, l'Armée fut réorganisée et fondue dans un corps de 5000 hommes placé sous le commandement du général Koutiepov. Les 26 et 27 mai, les derniers éléments de l'Armée des volontaires furent évacués de Novorossiisk vers la Crimée où ils fusionnèrent avec l'Armée du général Wrangel.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Volunteer Army ».
Bibliographie
- Marina Grey et Jean Bourdier, Les Armées blanches, Éditions Stock, Ligugé, 1968.
- Serge Mamontov, Carnets de route d'un artilleur à cheval - 1917-1920 - Mes chevaux dans la poussière et dans la boue, Éditions L'Harmattan, Clamecy, 1998.
- Jean-Jacques Marie, La Guerre civile russe 1917-1921 : Armées paysannes, rouges, blanches et vertes, Éditions Autrement, Paris, 2005.
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