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Pierre-Antoine de La Place
Pour les articles homonymes, voir de La Place.Pierre-Antoine de La Place, né en 1707 à Calais et mort le 14 mai 1793 à Paris, est un écrivain et dramaturge français, premier traducteur de Shakespeare en français, après Voltaire.
Élève au collège jésuite anglais de Saint-Omer, Pierre-Antoine de La Place fut obligé, en sortant du collège, de se remettre à l’étude du français, qu’il avait complètement désappris. Ses premiers essais ayant été à peine remarqués, il s’avisa d’écrire à Paris qu’il était mort : la nouvelle fut insérée dans les Feuilles de l’abbé Desfontaines, et si le stratagème, une fois découvert, prêta à rire aux dépens de l’auteur, il lui servit à le tirer de son obscurité. La littérature anglaise était alors à la mode. La Place s’empressa d’exploiter ce genre où il y puisa le plus clair de son revenu.
Ayant eu l’occasion de rendre un service à Madame de Pompadour, il obtint, grâce à elle, le titre de Secrétaire de l’Académie d'Arras et le privilège du Mercure de France en 1760 mais les souscriptions diminuèrent si fort, durant sa direction, qu’il dut se retirer vers 1767, en conservant, en consolation, une pension de 5 000 livres.
Après avoir résidé plusieurs années à Bruxelles, il revint se mettre aux gages des libraires. La Place fut également le premier associé de Beaumarchais dans la création de la Société des auteurs dramatiques.
Mais ce qui le rendit célèbre fut son ouvrage, le Théâtre anglais, dont le premier volume paru à Paris en 1745.
Dans les quatre premiers volumes de son ouvrage, La Place écrivit un discours sur le théâtre anglais (en guise de préface), une introduction à la vie de Shakespeare, la traduction de dix pièces de Shakespeare (Othello, Hamlet, Macbeth, Cymbeline, Jules César, Les Joyeuses Commères de Windsor, Timon d'Athènes, Antoine et Cléopâtre, Henri VI, et Richard III), ainsi que les résumés de vingt-six autres pièces de Shakespeare.
Dans les quatre volumes suivants, La Place traduisit des pièces de Ben Jonson, Thomas Otway, Hughes, Edward Young, John Dryden, William Congreve, Nicholas Rowe, Thomas Southerne, Joseph Addison et Richard Steele.
Si son travail de traduction fut largement apprécié, il lui attira également quelques inimitiés, en particulier celle de Voltaire, qui n’appréciait ni Shakespeare (comme en témoignent ses Lettres philosophiques de 1734), ni le fait de perdre sa place d’unique expert shakespearien de ce côté de la Manche.
Selon La Harpe, qui a écrit sa vie, il était « grand hâbleur, mais obligeant, souple, actif, et de plus homme de plaisir et de bonne chère » ; il dit de lui-même dans son épitaphe que :
- Sans fortune, en dépit du sort,
- Il a joui jusqu’à la mort.
Pierre-Antoine de La Place écrivit lui-même quelques pièces, qui n’eurent cependant guère de succès. Il ne fallut rien de moins que l’ordre formel du duc de Richelieu pour forcer les comédiens à représenter Adèle de Ponthieu. Il a écrit sous divers noms de plume, dont Skunk et Skupk.
Œuvres
- Le Théâtre anglais (1746-1749)
Divers
Pierre-Antoine de La Place était l’arrière-arrière-arrière-petit-fils de Pierre de La Place, philosophe et premier président de la Cour des aides de Paris, assassiné à la Saint-Barthélemy.
Sources
- Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie universelle, t. 40, Paris, Didot, 1862, p. 1862.
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