- Physio-anatomie du Hatha Yoga
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Sommaire
Etymologie du terme
Article détaillé : Hatha.Haṭha ( हठ en écriture devanāgarī) est un mot de la langue sanskrite. Il peut se présenter en composition comme, par exemple, dans l'expression haṭhayoga ( हठयोग en devanāgarī ). Les ouvrages édités en Occident présentent une graphie hatha qui correspond à la transformation phonétique de la prépalatale rétroflexe sanskrite [ṭ] en la dentale [t]. Hathayoga peut se traduire par « yoga de la ténacité » ou « yoga de la vive force ».
Principes
Les diverses postures sont appelées âsanas et leur exécution impeccable nécessite une complète présence au geste ainsi qu'un patient engagement, afin de coordonner tous les éléments qui y sont mis en jeu. Le Hatha Yoga nécessite une implication physique, le corps devenant un laboratoire où sont vécus en direct les réussites comme les échecs. Les opposants au Hatha Yoga estiment que les prouesses corporelles sont en totale contradiction avec les objectifs d'humilité et d'harmonie que la tradition du yoga a tracé depuis des millénaires ; ils estiment le péril tel qu’au lieu de finalement dissoudre l’égo, l’énergie accumulée à travers les exercices tendrait au contraire à le renforcer.
La coordination avec la respiration
- Respecter l’ordre d’un enchaînement de postures nécessite de la concentration, et incite le pratiquant à s’interroger sur la logique du fonctionnement de la mécanique corporelle. Certains apprentissages de base nécessitent plusieurs mois.
- Le yoga pose deux règles simples pour la synchronisation respiratoire lors des enchaînements dynamiques, de préférence :
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- inspirer dans une posture d'ouverture,
- expirer dans une posture de fermeture.
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- Tout en favorisant un meilleur fonctionnement du diaphragme, l'attention portée au souffle aide à diminuer le flux des pensées.
L'assouplissement
- Conserver ou récupérer une capacité d'amplitude dans les mouvements diffère considérablement d'une personne à l'autre, selon, par exemple : l'âge, le mode de vie, et d'éventuelles pathologies (traumatisme ou rhumatisme), etc. Sur une même personne, elle peut varier d'une articulation à l'autre, ou selon la latéralité.
Le renforcement musculaire
- Une fois passée la période de la petite enfance (4-5 ans), le mode de vie actuel n'entretient plus suffisamment la musculature, qui tend à s'affaiblir. Il y a donc un entretien à mettre en place favorisé par le travail postural.
- Deux sortes de contractions peuvent être mises en jeu :
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- Les contractions statiques :
- Une fois la posture installée comme dans Paschimottanasana[1], il n'y a plus de mouvement, et son maintien demande une contraction musculaire sélective. Le maintien lui-même et la présence à la posture vont justement affiner, ajuster le geste, et libérer les tensions inutiles. En bout de ligne, le terme âsana devient synonyme d'aisance, comme se plaisait à le souligner Alain Daniélou[2].
- Les contractions dynamiques :
- Elles se rencontrent dès qu'il y a mouvement, les contractions musculaires peuvent entraîner ou freiner des mouvements. Ainsi dans une flexion avant de type uttanâsana[3], la contraction des extenseurs de hanche provoquera la remontée du buste, et ces mêmes extenseurs, pour contrôler la descente, se laisseront étirer lors de leur contraction.
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Territoire d'élection des postures
Limitation ostéo articulaire
- L'engrènement des surfaces articulaires et les butées osseuses limitent les amplitudes de mouvement. Il y a donc des différences notoires entre les participants du fait de leur morphologie.
Le muscle
- Il est à la fois contractile et élastique. Si dans une posture un muscle est étiré, un certain allongement se produit, qui peut être durable. La plupart des muscles du corps peuvent devenir des entraves au mouvement, soit parce que leur enveloppe (aponévrose) est rétrécie, soit parce que leurs fibres sont dans un état de contraction musculaire (tonus) trop important et s'opposent aux étirements ; le stress entraîne souvent une contraction rémanente qui devient inconsciente et permanente (épaules hautes, mâchoires serrées).
L'articulation
- Le cartilage est un tissu destiné à protéger l'os qu'il recouvre. Si les contraintes qu'il reçoit dépassent son seuil de résistance, il peut être lésé : aminci ou fissuré.
- Les tissus qui entourent directement l'articulation : les capsules et les ligaments, assurent passivement le maintien des articulations tout en permettant les mouvements propres à chacune.
- Ces tissus sont, pour la plupart, peu élastiques (c'est-à-dire que si on les déforme en les distendant, ils ne reprennent pas ensuite leur longueur initiale). Ils doivent être respectés comme tels. En effet, ils sont riches en nerfs sensitifs. Ce sont eux qui informent le cerveau de leurs éventuels étirements lors des mouvements.
États du muscle dans la posture
Dans une posture, le muscle peut se trouver dans trois états :
La détente
- Pour un relâchement optimal du muscle, il faut que l'articulation mobilisée ne soit ni en besoin de maintien, ni en risque de luxation. La posture classique de relaxation est Savasana.
L'étirement
- Quand il est actif, l'étirement éloigne les points d'insertion du muscle dans la limite d'une impression bénéfique, sans rapport avec la sensation de déchirement ou de brûlure. Cette situation amène un assouplissement, si le rythme de l'exercice est lent.
La contraction
- Lorsque le muscle se contracte, il tente de rapprocher ses points d'insertion. En fait, bien souvent lors de sa contraction le muscle subit un étirement latent, soit par son antagoniste, soit par la gravitation. Quand le muscle agoniste se contracte, automatiquement son antagoniste (qui produit le mouvement contraire) se détend.
Notes et références
- La posture de l'Ouest
- Alain Daniélou, Yoga, Méthode de réintégration, Ed. L'Arche, Paris, 1997.
- Posture du grand étirement
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