- Phrygana
-
Garrigue
Pour les articles homonymes, voir Garrigues.En botanique, la garrigue (de l'occitan garriga) désigne une formation végétale caractéristique des régions méditerranéennes, proche du maquis. Selon l'École agronomique de Montpellier, la garrigue est au calcaire ce que le maquis est aux terrains siliceux. L'École agronomique de Toulouse associe le terme de garrigue à l'étagement de végétation.
Le terme garrigue vient de la racine pré-indœuropéenne kar (ou gar, kal, gal), qui signifie « pierre » ou « rocher », et par extension « abri de pierre, maison, forteresse, village ». Cette racine a donné les mots guarric en celte et garric en occitan, c'est-à-dire « l'arbre du rocher », terme qui désigne le chêne kermès. Les mots Gard, Carcassonne, karst, calanque, chalet, clapier, crau, grave, garoupe en dérivent également.
Sommaire
Localisation
Cette formation, qui s'établit dans les massifs calcaires en terrain sec et filtrant, résulte en général de la dégradation de la forêt de chênes verts, qui passe progressivement à des peuplements de pins d'Alep, puis à la garrigue.
En France, elle occupe environ 400 000 hectares, principalement en Provence et dans le Languedoc.
Histoire
La garrigue n'a pas toujours été ce « désert » aride livré aux promeneurs que nous voyons. Autrefois elle était le lieu d'une importante activité.
Sans parler des nombreux vestiges préhistoriques et médiévaux (mégalithes, châteaux forts, cavernes fortifiées par les camisards, ermitages...), des troupeaux de chèvres ou de moutons y paissaient, des verriers alimentèrent leurs fours avec son bois dès le Moyen Âge, des bouscatiers y coupaient puis brûlaient le bois pour livrer les villes en charbon, des chaufourniers y bâtirent leurs fours à fours à chaux près des zones les plus boisées, des ruscaïres (écorceurs) y prélevaient plusieurs types d'écorces à destination des tanneurs, des équipes entières de ramasseurs y récoltaient la lavande sauvage, l'aspic, et la ramenaient pour la distiller, une foule de petits propriétaires y défrichait un arpent pour y planter des oliviers ou de la vigne, l'épierrait et y construisirent des terrasses et ces cabanes en pierre sèche que l'on appelle communément (surtout dans le Gard) capitelles...
Toute cette ancienne activité a périclité avec l'avènement de la révolution industrielle puis l'exode rural. Le défrichement par l'homme et les troupeaux a progressivement cessé, la végétation regagnant du terrain, de nombreux chemins se sont refermés et la plupart des constructions de pierre sèche échappent désormais au regard.
La garrigue vue par les écrivains
« Au pont Saint-Nicolas (la route) traversait le Gardon ; c’était la Palestine, la Judée. Les bouquets de cistes pourpres ou blancs chamarraient la rauque garrigue, que les lavandes embaumaient. Il soufflait par là-dessus un air sec, hilarant, qui nettoyait la route en dépoussiérant l'alentour. (…) Aux abords du Gardon croissaient des asphodèles et, dans le lit même du fleuve, presque partout à sec, une flore quasi tropicale ». André Gide, Si le grain ne meurt. La Garrigue, c'est un grand plateau, remué de combes vertes et mystérieuses que découpent de grandes falaises gris clair, où bavent par endroit des coulées d'argile rouge.Gérard JOYON , l'Appel de la Garrigue.1989. ISBN 2-9504214-0-7
Espèces végétales
Genêt scorpion ou genêt épineux
Ciste à feuille de sauge
Le buis
Parmi les plantes caractéristiques de la garrigue, on trouve :
- l'aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis)
- l'arbousier (Arbutus unedo),
- l'asphodèle (Asphodelus),
- la camélée (Cneorum tricoccon)
- le chêne kermès (Quercus coccifera),
- le chêne vert ou yeuse (Quercus ilex),
- le chèvrefeuille, étrusque (Lonicera etrusca) ou entrelacé (Lonicera implexa),
- le ciste cotonneux (Cistus albidus),
- la filaire à feuille étroite (Phillyrea angustifolia),
- la filaire à feuille large (Phillyrea latifolia),
- le genévrier cade ou oxycèdre (Juniperus oxycedrus),
- le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea),
- le genêt scorpion ou genêt épineux (Genista scorpius),
- le lentisque ou pistachier lentisque (Pistacia lentiscus),
- le nerprun alaterne (Rhamnus alaternus),
- l'oléastre (Olea sylvestris),
- le pistachier térébinthe (Pistacia terebinthus),
- le romarin (Rosmarinus officinalis),
- la salsepareille (Smilax aspera),
- le thym (Thymus vulgaris),
Voir aussi
Bibliographie
- Garrigue, une histoire qui ne manque pas de piquant, Ecolodoc no 7 - Éditions Écologistes de l’Euzière, avril 2007 (ISBN 978-2-906128-20-0)
- Hubert Delobette, Alice Dorques, Trésors retrouvés de la garrigue, Le Papillon Rouge Éditeur, 2003 (ISBN 2-9520261-0-6)
- Stéphane Batigne, Arnavielle, une famille des garrigues, Mille et une vies, 2008 (ISBN 978-2-923692-01-2)
Liens internes
Liens externes
- Garrigues en pays languedocien
- La Garrigue Gourmande, Recettes de cuisine et descriptions de plantes de la garrigue et du pourtour méditerranéen
- La cuisine traditionnelle de Montpellier, recettes et mets s'accommodant des herbes de la garrigue et des épices la méditerranée
- Portail de la botanique
- Portail de la Méditerranée
- Portail de la Provence
- Portail du Languedoc-Roussillon
- Portail de l’Occitanie
Catégorie : Formation végétale
Wikimedia Foundation. 2010.