- Edouard-Leon Scott de Martinville
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Édouard-Léon Scott de Martinville
Pour les articles homonymes, voir Scott.Édouard-Léon Scott de Martinville, né à Paris le 25 avril 1817 et mort à Paris le 26 avril 1879, est un ouvrier typographe, libraire et écrivain français, inventeur du phonautographe, de dix-sept ans antérieur au phonographe d'Edison, bien que n'ayant pas les mêmes ambitions. Néanmoins, les techniques modernes de reconstitution du signal font des sons enregistrés par ses appareils les plus anciens sons restitués au monde[1], dont un Au clair de la lune enregistré le 9 avril 1860.
Sommaire
Biographie
Après des premiers essais réussis d'enregistrements effectués en 1853 et 1854, Scott de Martinville dépose le 25 mars 1857 le brevet du phonautographe, appareil qui enregistre le son sans toutefois pouvoir le restituer[2]. Le dispositif se compose d'un pavillon relié à un diaphragme qui recueille les vibrations acoustiques, celles-ci étant transmises à un stylet qui les grave sur une feuille de papier enduite de noir de fumée (laquelle est enroulée autour d'un cylindre rotatif).
En association avec un fabricant d'instruments de musique qui l'aide à construire ses appareils, Édouard-Léon Scott de Martinville parvient à vendre plusieurs phonautographes à des laboratoires scientifiques qui s'en servent pour étudier le son.
Ayant appris l'invention du phonographe par Thomas Edison et voulant faire valoir sa propre contribution, il a écrit dans l'introduction de son dernier livre mémoire de 1878 « Je ne demande pour mes efforts qu'une seule récompense (...) de ne pas oublier de prononcer mon nom dans cette affaire... »
Édouard-Léon Scott de Martinville est également l'auteur de plusieurs mémoires et d'une Histoire de la sténographie.
En mars 2008, une équipe de chercheurs américains ayant retrouvé ces enregistrements - les plus anciens qui soient actuellement connus - parvient à restituer le son de dix secondes d'une voix chantant 'Au clair de la lune à partir de son phonautographe datant d'avril 1860[2]. Attribuée tout d'abord à une femme, la voix semble être celle d'Édouard-Léon Scott de Martinville lui-même[3].
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Dans le 2e arrondissement de Paris, une plaque commémorative marque l'emplacement de sa librairie, installée au numéro 9 de la rue Vivienne.
Publications
- Jugement d'un ouvrier sur les romans et les feuilletons à l'occasion de Ferrand et Mariette (1847)
- Histoire de la sténographie depuis les temps anciens jusqu'à nos jours (1849)
- Fixation graphique de la voix (1857)
- Les Noms de baptême et les prénoms (1857)
- Notice sur la vie et les travaux de M. Adolphe Noël Des Vergers
- Essai de classification méthodique et synoptique des romans de chevalerie inédits et publiés. Premier appendice au catalogue raisonné des livres de la bibliothèque de M. Ambroise Firmin-Didot (1870)
- Le Problème de la parole s'écrivant elle-même. La France, l'Amérique (1878)
Anecdote
Curieusement, dans les années 1970, une revue musicale britannique avait présenté dans son numéro d'avril un enregistrement des "plus anciens sons du monde" prétendument reconstitués à partir d'enregistrements de Charles Cros par une équipe de l'IRCAM, comprenant une reconstitution de la voix de Caruso. La revue avait naturellement publié un démenti du canular dès son numéro suivant. La réalité a donc ici dépassé la fiction.
Références
Lien externe
- (en) Édouard-Léon Scott de Martinville et le phonautographe
- (en)Une équipe de chercheurs travaillant sur les enregistrements de Scott de Martinville
- Un des enregistrements d'un phonautographe rendu audible par l'équipe citée ci-dessus
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Edouard-Leon Scott de Martinville
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