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Philis de La Charce
Pour les articles homonymes, voir La Tour du Pin.Philippe de la Tour du Pin de La Charce, plus connue sous le nom de Philis de La Charce, née en 1645 à Montmorin et morte en 1703 à Nyons, est une figure historique du Dauphiné qui s'est illustrée durant la période de conquête de cette province par l'armée du duc de Savoie.
Sommaire
Biographie
Originaire d'une éminente famille de la noblesse du Dauphiné, elle est la fille de Pierre III de la Tour du Pin-Gouvernet, marquis de la Charce et lieutenant général de la Maison militaire du roi de France, et de Catherine Françoise de La Tour du Pin-Mirabel, née de Montmorin.
Sa famille est protestante depuis la conversion d'un de ses ancêtres, Hector de La Tour du Pin-Montauban (1585-1630), un chef de guerre calviniste. Le fils de ce dernier, René, avait pris part aux campagnes de Louis XIV à Saint-Gothard, en Hollande et en Franche-Comté.
Philippe est éduquée dans une famille nombreuse à Montmorin et à Nyons et est bonne élève. De 1672 à 1674, elle reste à Nyons où elle y fait la connaissance de la femme de lettres Antoinette Des Houlières.
C'est après la lecture de L'Astrée, œuvre d'Honoré d'Urfé, qu'elle change son prénom en Philis, du nom de l'un des personnages du roman.
Lorsque Louis XIV fait révoquer l'Édit de Nantes en 1685, elle se convertit au catholicisme.
En 1692, lorsque le prince Victor-Amédée II de Savoie envahit le Dauphiné pendant la guerre de la ligue d'Augsbourg, elle aurait, selon la légende, organisé la résistance populaire aux troupes de Victor-Amédée II et c'est à cheval et l'épée à la main qu'elle aurait libéré Gap, le Diois et les Baronnies à la tête d'une armée de paysans. Cette version est contestée par les historiens, notamment Paul Thomé de Maisonneuve, qui attribuent la plupart des faits d'armes de Philis de La Charce au maréchal Nicolas de Catinat. Il semblerait qu'elle ait simplement mobilisé les habitants de Montmorin, sa résidence d'été, face à une bande de pillards venue « faire payer la contribution ». Ses relations, notamment la Marquise de Sévigné sauront assurer sa renommée auprès de la cour de Louis XIV.
Le roi Louis XIV décide alors de récompenser son engagement par une pension de 2 000 livres, des armes et des livres de Charles Perrault. Son portrait est également réalisé par le peintre Pierre Mignard.
Morte à Nyons en 1703, elle est d'abord enterrée dans l'église de la ville avant d'être inhumée dans un mausolée de cette même église en 1853.
Postérité
Un article dans le Mercure de France, un portrait épique de Voltaire, le récit de son histoire par Madame de Sévigné à la Cour, des noms de rue (à Grenoble, à Nyons et à Gap) ainsi que plusieurs représentations artistiques (tableaux, statues) la firent passer à la postérité.
Elle est souvent considérée comme la « Jeanne d'Arc du Dauphiné », surtout par les catholiques tandis que les protestants, qui n'ont pas approuvé sa conversion au catholicisme, ont souvent minimisé les faits.
Au début du XXe siècle, les catholiques du « Cercle Philis de la Charce » commandèrent une statue équestre de Philis mais l'obstruction de quelques protestants fit que ce fut la ville de Grenoble qui, ayant payé le fondeur, hérita de la statue. La société « les amies de Philis de la Charce » espère pouvoir faire rapatrier la statue dans leur ville.
Annexes
Article connexe
Bibliographie
- Marcelle Gambus, Le roman de Philis de la Charce, préface de Michel Faure, éditions Mirandole, 2003.
Lien externe
Source
Référence
- (pl) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en polonais intitulé « Philis de La Charce ».
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