- Pavillon de pirates
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Dans l’imagerie traditionnelle, le Pavillon pirate est un pavillon noir orné d’une tête de mort surmontant deux tibias entrecroisés ou de deux sabres croisés. On utilise parfois le terme de drapeau de pirate, mais c'est un abus de langage. En effet, en langage maritime, il n'y a que des pavillons.
Nommé dans le monde anglo-saxon Jolly Roger, ce pavillon représenterait les symboles choisis par les pirates. L'utilisation d'un pavillon noir est signalé pour la première fois en 1700 par un navire anglais le « His Majesty's Ship Pool », attaqué par le pirate français Emmanuel Wynne, au large de Cuba. L'expression « Jolly Roger » apparait pour la première fois en 1724 dans le livre Histoire Générale des Pirates attribué au Captain Johnson que certains supposent être un pseudonyme pour Daniel Defoë.
Sommaire
Origine
L'origine du nom est inconnue et très contestée. Selon certains, le terme anglais « Jolly Roger » serait une déformation de "Joli Rouge", le rouge étant la couleur initiale de certains pavillons des pirates français. Le « e » de « Rouge » aurait été trop prononcé et lorsque les boucaniers et les corsaires anglais ont repris le mot, cela devint le « Jolly Roger ». Il n'y a malheureusement aucune source d'époque qui atteste l'emploi de l'expression "Joli Rouge" par des marins francophones.
En fait, les capitaines de vaisseaux, non seulement les pirates, avaient parfois deux pavillons : l'un noir ou blanc pour intimer au bateau arraisonné l'ordre de se rendre sans combat ; le second, rouge, signifiait "pas de quartier" et mort assurée pour tout l'équipage du bateau abordé. Le pavillon rouge ou noir était hissé au dernier moment pour que le bateau puisse s'approcher de l'ennemi. Ensuite, ils hissaient leur pavillon afin de les surprendre par la terreur. Le pavillon rouge "sans quartier" est employé vers la fin du XVIIe siècle par les Marines royales (française et anglaise) ainsi que des corsaires des deux pays.
Plusieurs historiens anglais préfèrent une explication basée sur l'utilisation du surnom « Old Roger » pour parler du diable.
Les pavillons seraient directement cousus à bord du bateau par les voiliers. Ils utilisaient des morceaux de grosses toiles grossièrement cousus et ornés de symboles faciles à réaliser : crâne, os, sablier , coeur, squelette, sabres et boulet de canon. Il paraitrait même que les Forbans de New Providence faisaient faire leurs pavillons sur la terre ferme, par une veuve de maitre voilier. Elle leur offrait ce service en échange seulement de whisky et de rhum.
Imagerie
La tête de mort et les tibias, les symboles les plus connus, étaient déjà présents dans l'imagerie mortuaire au XVe siècle. Leur présence sur une pierre tombale n'est aucunement une preuve que l'occupant était pirate. Le sabre est un autre élément qui apparait parfois et symbolise la force, le sablier auquel s'ajoutaient parfois des ailes symbolise la fuite du temps. Cela signifiait aussi le temps qu'il restait aux bateaux ennemis afin de se rendre avant l'abordage. Parmi les autres symboles, on remarque le cœur percé d'une lance, parfois accompagné de gouttes de sang et d'un coeur.
De nos jours, des bateaux de plaisance arborent parfois de manière humoristique le pavillon pirate. Beaucoup pensent qu'ils s'exposent à une amende et que l'envoi d'un tel pavillon est puni par la loi. Or, aucun texte réglementaire[1] n'interdit l'usage de ce pavillon, hissé sous les flèches bâbord.
Le port d'un pavillon peut aussi venir de traditions que les militaires utilisent. Aujourd'hui encore, et ce depuis la Première Guerre mondiale, les sous-marins anglais s'ornent d'un pavillon pour signifier qu'ils rentrent à leur base, la mission étant exécutée.
Une unité de l'US Navy est appelée "Jolly Roger". Au départ, le 1er janvier 1943, ce fut la VF-17 qui utilisa ce surnom puis, après la dissolution de cette unité en 1944, certains de ces vétérans rejoignirent la VF-84 (initialement baptisée "wolf gang") et ils la renommèrent comme la précédente le 1er mai 1944 et ce, jusqu'en 1995, année de la dissolution de cette unité. La VF-103 "sluggers" (rebaptisé VFA-103 en février 2006) repris alors le surnom de "Jolly Roger". Les avions étaient facilement reconnaissables par leurs dérives peintes entièrement en noir avec un crâne et les tibias qui s'entrecroisent en blanc (se rapprochant ainsi du pavillon de Edward England). Afin de se mettre aux normes de camouflage de l'US Navy, le noir fut retiré pour ne laisser que les dérives grises avec l'insigne en blanc. Les avions qui portèrent cet insigne furent (par ordre chronologique): le F4-U Corsair,le F6F Hellcat,le F8F Bearcat, le F9F-2/4 Panther, le F9F-6/8 Cougar, le F3H Demon, le FJ-3 Fury, le F-8 Crusader, le F-4 Phantom, le F-14 Tomcat, le F-18 Hornet, puis actuellement le F-18F super Hornet.
Exemples
La plupart des drapeaux attribués à des personnages célèbres sont d'invention récente ou, dans les meilleurs des cas, sont des interprétations modernes à partir de descriptions anciennes et souvent lacunaires. Sur le second pavillon de Bartholomew Roberts se trouvent des initiales : ABH et AMH. Elles signifient
- « A Barbadian Head » qui veut dire en français « Une tête barbade ».
- « A Martinican Head » qui veut dire « Une tête martiniquaise ».
Bartholomew aurait noté ces initiales afin de se référer au serment qu'il fit de se venger des deux seules iles des Caraïbes qui s'opposèrent à lui : la Barbade et la Martinique.
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Pavillon de Calico Jack Rackham
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Pavillon d'Emanuel Wynne
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Pavillon de Barbe Noire (Edward Teach)
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Pavillon d'Henry Every
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Pavillon de Thomas Tew
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Pavillon de Stede Bonnet
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Pavillon de Edward England
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Pavillon de John Quelch
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Pavillon de Edward Low
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Premier pavillon de Bartholomew Roberts
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Second pavillon de Bartholomew Roberts
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Pavillon de Chris Condent
Notes et références
- Réglementation maritime pour prévenir les abordages en mer
- Didier Pouillaude, Le Grand livre des aventuriers des mers, éditions Orphie, 2005.
- Richard Platt, Corsaires et pirates, Gallimard.
- Alain Decayeux, « Le pavillon noir et le Jolly Roger » sur Pirates et Corsaires, Écumeurs des Sept Mers, 1999. Consulté le 25 mars 2010.
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