- Armand Marie Jacques de Chastenet de Puységur
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Amand Marie Jacques de Chastenet de Puységur (1751-1825) dit Marquis de Puységur, colonel d’artillerie, est connu pour ses expériences retranscrites de la pratique du magnétisme animal sur l'homme.
Sommaire
Carrière militaire et politique
Puységur se distingue en tant que colonel d'artillerie lors du grand siège de Gibraltar (1779-1782) puis est envoyé en mission officielle en Russie. En 1785, il reprend le commandement de son régiment d'artillerie à Strasbourg. Homme des Lumières, il commence par suivre les idées nouvelles du courant révolutionnaire, puis est dépassé par la tournure que prennent les événements. Nommé général d'artillerie en 1791, il démissionne en mai 1792. Alors que ses deux frères se réfugient à l'étranger, il refuse de les suivre. Sous la Terreur, Puységur passe deux années en prison avec sa femme et ses enfants mais évite le pire et n'est pas spolié de ses biens. Sous l'Empire, de 1800 à 1805, il est maire de Soissons. Puységur tombe gravement malade à Reims en 1825 lors du sacre de Charles X et meurt peu après.
Puységur et le magnétisme animal
Comme ses deux plus jeunes frères, Jacques Maxime (1755-1848) et Antoine-Hyacinthe (1752-1809), Puységur est l'élève de Franz-Anton Mesmer dans le cadre de la Société de l'Harmonie à partir de 1782.
Puységur se distingue de Mesmer en déclarant n'être qu'un vecteur pour les malades qui seraient leurs propres médecins, là où Mesmer prétend soigner par une action exclusivement physiologique dont le magnétiseur serait la source. Il met également en doute le fait que la crise, dont Mesmer avait fait la manifestation par excellence du magnétisme, soit autre chose qu'un élément parasite.
À partir de 1784, dans son domaine de Buzancy dans le Soissonnais, Puységur commence à pratiquer la mesmerisation, une mise en état de transe réputée apporter la guérison, pour soigner les maux du personnel de son château. C'est à la suite d'un mauvais déroulement de cette pratique qu'il dit constater chez Victor Race, un paysan dont la famille est à son service, un état de somnambulisme. C'est ainsi qu'il décrit l'état profondément endormi mais pleinement conscient qu'il reproduira ensuite. Il décrira notamment une clairvoyance des malades sur leur propre maladie, sur celle des autres et sur les remèdes qui leur conviennent. Ce premier évenement se déroule le 4 mai 1784, année de la publication de son premier ouvrage sur le magnétisme animal. C'est aussi l'année de la publication des deux rapports officiels sur le magnétisme animal commandités par Louis XVI.
En 1785, il amène Victor Race à Paris pour faire une démonstration de ses découvertes devant Mesmer. La même année, il crée à Strasbourg la Société harmonique des amis réunis au sein de laquelle il forme quelque deux cent magnétiseurs et instituera de nombreux centres de traitements. Cette société continue à exister jusqu'en 1789 et publie de nombreux articles sur les différents cas traités par magnétisme.
Toujours décrié et remis en cause, il effectue de nombreuses actions pour répondre à cette incrédulité ambiante. Pour un de ces biographes (Jean-Pierre Petter) cette mise en avant du pouvoir de chacun a joué contre lui, et, au lieu de le voir comme une personnalité purifiant et codifiant le magnétisme et le phénomène du somnambulisme, on préfère le représenter comme un aristocrate manipulateur pour ne pas perdre l'image du pouvoir hiérarchique. C'est un point de vue qui rappelle que ce genre de pratiques ne pouvait pas être neutre dans le contexte politique et religieux de la Révolution française.
Puységur est le chef de file de l'école de magnétisme animal "psychofluidiste". On compte notamment parmi eux le naturaliste Joseph Philippe François Deleuze, le médecin Alphonse Teste, l'officier et écrivain Charles de Villers, Casimir Chardel, Auguste Leroux, A.A. Tardy de Montravel et Jules Charpignon.
Voir aussi
Œuvres
- Mémoires pour servir à l'histoire et à l'établissement du magnétisme animal, 1784 (ISBN 2911416805), (rééd. en 1809)
- Du magnétisme animal considéré dans ses rapports avec diverses branches de la physique générale, 1807
- Recherches, expériences et observations physiologiques sur l'homme dans l'état du somnambulisme naturel, et dans le somnambulisme provoqué par l'acte magnétique, Paris, 1811
- Les fous, les insensés, les maniaques et les frénétiques ne seraient-ils que des somnambules désordonnés?, Paris, 1812
- Appel aux savants observateurs du dix-neuvième siècle, de la décision portée par leurs prédécesseurs contre le magnétisme animal, et fin du traitement du jeune Hébert, Paris, 1813
- Les vérités cheminent, tôt ou tard elles arrivent, Paris, Dentu, 1814
Bibliographie
- Léon Chertok et Raymond de Saussure, Naissance du psychanalyste de Mesmer à Freud, Payot, 1973 (Rééd. Les empêcheurs de penser en rond / Synthélabo, 1997) (ISBN 2908602881)
- Henri F. Ellenberger, À la découverte de l'inconscient, SIMEP, 1974
- Bertrand Méheust, Somnambulisme et médiumnité, Les Empêcheurs de penser en rond, 1999
- Didier Michaux (dir), Aux sources de l'hypnose, réédition des deux textes fondateurs du Marquis de Puységur (Mémoires pour servir à l’histoire et à l’établissement du magnétisme animal, Suite des mémoires), Paris, Imago, 2003 (ISBN 2911416805)
- Olivier Schefer, L'éveil des somnambules, postface à l'édition des Recherches sur l'homme dans l'état de somnambulisme de Chastenet de Puységur, Paris, éd. VillaRrose, 2008
Liens externes
Catégories :- Maison de Chastenet de Puységur
- Psychothérapie
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- Décès en 1825
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