Paul Desmarais (père)

Paul Desmarais (père)

Paul Desmarais (né le 4 janvier 1927 à Sudbury, Ontario) est un homme d'affaires canadien, milliardaire, faisant partie des 10 hommes les plus riches du Canada (8e en 2008)[1].

Desmarais est également propriétaire de maisons à Palm Beach, en Floride et à New York. Il était le 4e homme le plus riche du Canada en 2007, mais une chute économique brutale en 2008 a entraîné une chute de 44 % des actions de Power Corp., en même temps qu'une chute de 41 % des bénéfices (les plus faible en proportion depuis 2002)[2].

Il est PDG de Power Corporation du Canada (PCC), entreprise canadienne présente dans les domaines des médias de masse, des pâtes et papiers, et des services financiers.

Sommaire

Vie privée

Desmarais a deux fils, Paul jr et André (marié à France, la fille de l'ancien Premier ministre du Canada Jean Chrétien), qui occupent d'importantes responsabilités à l'intérieur de PCC, ainsi que deux filles, Sophie et Louise.

Il possède un grand domaine familial à Sagard, entre Saint-Siméon et Petit-Saguenay : le domaine Laforest. Son domaine de plus de 75 km² a une valeur estimée à plus de 50 millions (dollars canadien). L'architecture de son manoir a été imaginée et supervisée principalement par Sylvain Larouche, chef de son équipe de 18 architectes réputés.

Paul Desmarais ou ses fils font partie de nombreuses associations dénoncées par la gauche, tels le groupe Bilderberg, le North American Competitiveness Council qui définit le Partenariat pour la sécurité et la prospérité, ainsi que le Council on Foreign Relations de la famille Rockefeller.

Il est un adversaire résolu du mouvement souverainiste du Québec[3].

Comme un signe de son lien à l'Université d'Ottawa, un immeuble de 12 étages a été nommé en son honneur en raison de sa contribution de 15 millions de dollars à l'université[4]. La bibliothèque de l'université Laurentienne (dans sa ville natale de Sudbury) porte également son nom.

Parcours professionnel

Né d'une famille francophone établie en Ontario (franco-ontarien), il est diplômé de l’Université d’Ottawa et de l’Université McGill. Il commence sa carrière dans le cabinet d’expertise comptable Courtois, Fredette et cie à Montréal. Après cela, il retourne à Sudbury en 1951 lorsqu'il achète l'entreprise de transport par autobus de son père, Sudbury Bus Lines, alors en quasi-faillite et qu'il paie symboliquement $ CAD.

Après quelques décennies, son entreprise contrôle une grande partie du marché québécois et ontarien du transport par autobus. Il acquiert par la suite des lignes de bus supplémentaires dans la région d'Ottawa et de Québec.

En 1968, trois ans après son acquisition de la société holding Trans-Canada Corporation Fund (TCCF), Desmarais fait une offre d'échange des actions de celle-ci avec celles de Power Corporation du Canada (PCCP)[5], dont le siège social est à Montréal. Paul Desmarais en devient bientôt (en 1970) l'unique président et chef de la direction, en tant qu'actionnaire majoritaire.

« […] Plusieurs des principales entreprises de Power Corporation se heurtent à des difficultés [en 1968], soit à cause de la dégradation de la conjoncture, soit pour avoir commis des erreurs.

La valeur de Consolidated-Bathurst, qui est née en 1966 de la fusion des deux principales participations de Power dans les pâtes et papiers, s’effondre comme celle de tout son secteur au Canada sous l’effet du marasme mondial, des excédents de capacité et de l’escalade des charges. Dominion Glass, un fabricant de contenants en verre, est en perte de vitesse. Canada Steamship Lines, un groupe de transport maritime et de constructions navales, éprouve des conflits syndicaux. Inspiration Limited, la filiale de construction, subit un ralentissement de la demande et essuie des pertes sur deux importants contrats. Enfin, alors même que la Financière Laurentide parvient à surmonter la crise de confiance envers le secteur financier canadien, causée par la faillite d’Atlantic Acceptance au milieu des années 1960, elle doit omettre les dividendes de ses actions privilégiées et ordinaires. La brusque chute du bénéfice de Power n’est alors compensée que par la vente à profit de certains actifs, notamment la participation dans Congoleum-Nairn et les actions de la Banque Royale, de British Newfoundland Corporation et d’International Utilities.

Dans ce contexte particulièrement difficile, Peter Thomson et son conseil d’administration acceptent, au début de 1968, un échange d’actions avec La Corporation de Valeurs Trans-Canada (Trans-Canada), un holding de 75 millions de dollars contrôlé par le financier Paul Desmarais, qui assume aussitôt la direction de Power Corporation. […] En 1968, le portefeuille de Trans-Canada comprend la totalité des actions de Transport Provincial, un important service d’autocars interurbains, une participation majoritaire dans L’Impériale, Compagnie d’Assurance-Vie, de Toronto, une position récemment acquise de 25 % dans le Groupe Investors, une société de fonds communs de placement de Winnipeg (celle-ci détient environ 25 % du capital du Montréal Trust), et un champ de course, une station de radio et des immeubles.

M. Desmarais contrôle aussi Gesca Ltée, détentrice en toute propriété de La Presse, le plus important et prestigieux quotidien montréalais, ainsi que de 62 % des trois quotidiens et 10 hebdomadaires québécois de Les Journaux Trans-Canada. Gesca ne sera cédée à Power Corporation qu’en 1970.
[…]
Conformément à l’entente, Paul Desmarais est nommé président du conseil et chef de la direction de la Société, et Peter Thomson, président délégué du conseil. Comme chacun détient environ 30 % des droits de vote, ils ont ensemble le contrôle de Power Corporation. La convention de vote qu’ils ont passée entre eux restera en vigueur jusqu’à ce que M. Desmarais rachète, en 1970, la plupart des actions privilégiées participantes conférant dix voix que M. Thomson détenait encore. […]  »

— Power Corporation du Canada : Soixante-quinze années de croissance 1925-2000, historique, document corporatif de PCC[5]

Power Corporation du Canada

Profitant de l'important fonds d'investissement de Power Corp., Desmarais prend le contrôle d'une importante papeterie, Consolidated Bathurst (intégrée depuis dans Stone-Consolidated, ensuite fusionnée pour former Abitibi-Consolidated, aujourd'hui Abitibi-Bowater).

Par la suite, PCC s'est diversifiée sous la gouverne de Desmarais. Il a acquis le journal La Presse, ce qui lui a permis d'acquérir de l'expérience dans le domaine des médias écrits au Canada. En outre, il détient environ 15 % du Groupe Bruxelles Lambert, une société de holding belge, qui a acquis une participation de 25 % dans le groupe de médias allemand Bertelsmann en 2001, dont les filiales comprennent BMG et Random House (la société allemande Bertelsmann a racheté les 25 % en juillet 2006). Le Groupe Bruxelles Lambert détient 3,7 % du conglomérat pétrolier français Total.

Alors qu'il recherchait des entreprises en Europe pour étendre l'influence de PCC, il a rencontré le financier belge Albert Frère au conseil d'administration de Paribas. Les deux hommes se sont découverts un alter ego appliquant les mêmes techniques financières : OPA amicale d'entreprises saines qui vivent des difficultés financières importantes, mais temporaires.

En 1974, Desmarais engage Paul Martin, Jr. en tant que président d'une filiale de Power Corporation, la Canada Steamship Lines Inc.. En 1981, il vend l'entreprise à Laurence Pathy et Paul Martin, Jr. — ce dernier est devenu le Premier ministre du Canada en décembre 2003.

Paul Desmarais est également l'ancien employeur de Pierre-Elliott Trudeau, Jean Chrétien, Brian Mulroney ainsi que de Maurice Strong, le « père des Accords de Kyoto » qui a été mis à la porte pour avoir participé à une fraude de 10 milliards $ USD dans le cadre du programme Pétrole contre nourriture en Irak[6].

Critiques

La famille Desmarais bénéficie de liens étroits avec des politiciens, du monde entier. Les critiques lui reprochent que les connexions politiques de la famille lui fournit des avantages injustes en affaires[7].

La relative obscurité de Desmarais à l'extérieur du Canada a été utilisé pour masquer un nombre incalculable de relations politiques de sa famille et son influence dans les affaires[8].

Au fil des ans, les observateurs politiques ont souligné l'énorme influence et l’exceptionnelle puissance de Desmarais dans la politique fédérale canadienne. Desmarais a été dénoncé par des journalistes du Canada pour un accès direct dans tous les bureaux du Premier ministre. Nombre de Premiers ministres et d'autres élus canadiens influents sont ou ont été financièrement à la charge de Desmarais, y compris le 20e premier ministre Jean Chrétien, qui a siégé au conseil d'administration de Power Corp[9].

Liens en France

Liens d'affaires

Paul Desmarais (fils) est membre du conseil d'administration de Total SA, et de Suez, qui s'allient fréquemment pour leurs opérations européennes avec le financier belge Albert Frère. Paul Desmarais (fils) est aussi membre du conseil d'administration et du groupe Lafarge[10].

La famille Desmarais entretient également des relations avec les dynasties industrielles françaises Dassault, Peugeot et Rothschild, entre autres[10].

Nicolas Sarkozy a privatisé les compagnies dans lesquelles Power Corporation a investi. Par l'entremise du groupe Carlyle, plusieurs projets de port méthaniers sont en développement dont les controversés projet Rabaska, au Québec, et celui du Nord Médoc en France[11].

L'évasion de Paribas

En 1981, pour contrecarrer la nationalisation de Paribas, voulue par François Mitterrand, fraîchement élu président de la République, Paul Desmarais se lance, en compagnie d'Albert Frère et d'autres hommes d'affaires européens, dans l'opération « Arche de Noé ». Il s'agissait de récupérer les filiales belge (Copeba) et suisse de Paribas (Paribas Suisse), en lançant une OPE par l'intermédiaire d'une société suisse, Pargesa. L'opération échoue, mais permet à Paul Desmarais de se lier à d'importants financiers et politiciens européens[réf. nécessaire].

Amitié avec Nicolas Sarkozy

En 1995, Nicolas Sarkozy se rend à Sagard, chez Desmarais qui le conseille pour élaborer une stratégie d’accès au pouvoir[12],[13],[14],[15].

Selon Le Figaro[16], il serait un proche du président de la République Nicolas Sarkozy. Paul Desmarais père participait ainsi à la fête tenue au Fouquet's pour célébrer son élection le 6 mai 2007.

Le 16 février 2008, Paul Desmarais est fait grand-croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy.

Bibliographie

Notes et références

  1. (en) Lisa Kassenaar, « Buffett Loses to Desmarais as Power Exceeds Return », Bloomberg, juillet 2009. Consulté le 15 septembre 2010
  2. (en) Lisa Kassenaar, « Desmarais advances on Buffett zone », The Australian, août 2009. Consulté le 15 septembre 2010
  3. (en) Philip Authier et Peter O’Neil, « Sarkozy’s sovereignty comments spark anger in Quebec », dans National Post, Toronto, 3 février 2009 [texte intégral (page consultée le 15 septembre 2010)] 
  4. (en) Desmarais Building to mark strong family ties to uOttawa, University of Ottawa, août 2006. Consulté le 15 septembre 2010
  5. a et b [PDF] Power Corporation du Canada : Soixante-quinze années de croissance 1925-2000, historique, document corporatif de PCC [lire en ligne (page consultée le 27 juin 2011)]
  6. (en) The Monk, « Paul Desmarais and corruption from Canada », The Key Monk, mars 2005. Consulté le 15 septembre 2010
  7. (en) The Name Is ‘Power’ and It Fits, The New York Times, 26 janvier 2007
  8. (en) Desmarais advances on Buffett zone , The Australian, 3 août 2009
  9. (en) Globe and Mail hyperventilating on Harper picture misses the real news, Canada Free Press, 25 juin 2010
  10. a et b L'Express International consacre sa Une à Paul Desmarais Jr, canoe.com, 29 juin 2007 [lire en ligne (page consultée le 27 juin 2011)]
  11. Débat Public sur le Projet de Terminal Méthanier du Verdon, SEPANSO, septembre 2008. Consulté le 14 février 2009
  12. Louis-Bernard Robitaille, « Paul Desmarais reçoit la grand-croix », La Presse, 16 février 2008, page A5
  13. « Paul Desmarais (PowerCorp, GBL) fait grand' croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy », Zonebourse, 18 février 2008
  14. Yves Chartrand, « L'effet Sagard se fait sentir », Le Journal de Montréal, 10 mai 2008
  15. « Une légende du monde des affaires parle », Le Point, 26 juin 2008
  16. « Vacances du président : la piste canadienne » sur le site du Figaro, 2 août 2007.

http://ecole-superieure-de-guerre.fr/promotions/biographie/581

Voir aussi


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