Parc de la gatineau

Parc de la gatineau

Parc de la Gatineau

Parc de la Gatineau
Catégorie II de la CMAP (Parc national)
Skieur dans le parc de la Gatinaau
Skieur dans le parc de la Gatinaau
Pays Canada Canada
Province Québec Québec
Ville et Municipalité régionale de comté Gatineau et Les Collines-de-l'Outaouais
Coordonnées 45° 34′ 50″ Nord
       76° 00′ 25″ Ouest
/ 45.58056, -76.00694
Superficie 361,31 km2
Création 1938
Visiteurs/an 1 700 000 en 2000[1]
Administration Commission de la capitale nationale du Canada
  Géolocalisation sur la carte : Canada
Canada location map.svg
Parc de la Gatineau
Le lac Pink vers la fin d'octobre

Le Parc de la Gatineau est un parc fédéral situé dans l'Outaouais, Québec, Canada. D'une superficie de 361,31 km2, il se trouve à l'ouest de la rivière Gatineau sur le territoire de la ville de Gatineau et des municipalités de Chelsea, La Pêche et Pontiac. Fondé en 1938 et administré par la Commission de la capitale nationale du Canada, il est le seul parc fédéral qui n'est pas géré par Parcs Canada. Avec 1,7 million de visiteurs en 2000, il s'agit aussi du parc le plus visité du Québec.

Contrairement aux autres parcs nationaux et provinciaux du Canada, le parc ne possède aucune protection légale ce qui le rend vulnérable à la vente de ses terres par la Commission de la Capitale nationale[2].

On y retrouve une forêt mixte comprenant l'une des plus grandes variété animale et végétale au Québec, ainsi que des phénomènes naturels exceptionnels. La coupe de bois, la chasse et les activités de type industriel y sont interdites.

Sommaire

Histoire

La partie méridionale du parc fut colonisée par des immigrants qui furent rapidement découragés par ses sols pauvres.

Le parc de la Gatineau était le premier parc fédéral proposé au Québec, le premier à l’extérieur de la région des montagnes Rocheuses, et aussi le premier proposé par la Division des parcs du gouvernement fédéral du Canada[3]. Le 3 décembre 1912, le commissaire aux parcs du Dominion, M. James Harkin, écrivit au sous-ministre de l’Intérieur William Cory en faveur de la création d’un réseau national de parcs, dont le premier devait être le parc de la Gatineau. Dans sa note, Harkin déclare :

« Comme l’Est n’a pas de parcs fédéraux comme ceux des Rocheuses, il est proposé que le pays se dote du réseau de parcs le plus étendu au monde […] La création du parc de la Gatineau […] serait, je crois, la façon la plus aisée d’amorcer ce réseau. » (traduction libre)

Quelques mois plus tard, à la suggestion de Cory, Harkin écrit au ministre des Mines et des Forêts du Québec Charles Devlin pour lui demander s’il aiderait à établir un parc national dans la région de la Gatineau. Les fonctionnaires provinciaux répondent que la question sera immédiatement portée à l’attention du ministre. Toutefois, Devlin meurt avant de pouvoir donner suite à la demande de Harkin et l’affaire en reste là.

Le 7 avril 1927, le projet de parc fédéral revient sur le tapis à la Chambre des communes lorsque les députés se penchent sur un projet de loi visant la création d’une Commission du district fédéral chargée d’aménager des parcs et des promenades des deux rives de la rivière des Outaouais. Pendant le débat, cependant, le député conservateur John Edwards accuse le premier ministre fédéral Mackenzie King de vouloir créer un parc autour de son domaine personnel de Kingsmere et d’en faciliter l’accès par la construction d’une promenade.

Huit ans plus tard, à la demande de Percy Sparks de la Ligue contre le déboisement des terrains fédéraux, le ministre de l’Intérieur T.G. Murphy fait mener une enquête sur les effets des incendies et de la surexploitation forestière dans les collines de la Gatineau. Les auteurs de l’enquête recommandent, entre autres, d’y créer un parc fédéral. Deux ans plus tard, cependant, King opte de régler le problème par l’acquisition graduelle de terrains, créant ainsi sous forme embryonnaire le parc de la Gatineau le 1er juillet 1938.

Évolution des limites du Parc

La partie méridionale du parc a été morcelée par la construction routière et le retrait de certaines terres. Ainsi, suite à un exercice de rationalisation des frontières effectué au cours des années 90, la Commission de la capitale nationale du Canada a retiré 48 propriétés du parc, comprenant 610 hectares. Avec les 135 hectares additionnels abandonnés à la construction routière au cours de la même période, le nombre total d’acres retirées du parc s’élève à 746 hectares, soit environ 7,5 km²[4].

Statut légal du parc

Plusieurs hauts fonctionnaires fédéraux et journalistes ont récemment imputé au gouvernement du Québec la responsabilité du fait que le parc de la Gatineau ne soit jamais devenu un parc national du Canada parce qu’il a toujours refusé de céder au gouvernement fédéral les 17% de la superficie du parc qui lui appartient[5].

Par exemple, en 2005, devant le Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes, le directeur général de Parcs Canada, M. Alan Latourelle, a dit que la création d’un parc national nécessite notamment une entente fédérale-provinciale et le transfert au fédéral par la province des droits superficiaires et miniers sur les terrains prévus :

« Dans le cas du Parc de la Gatineau, une partie n'appartient pas au gouvernement fédéral. Elle appartient à la province — environ 11% de la superficie du parc — et les droits tréfonciers appartiennent à la Province de Québec. Dans ce cas précis, si l'on envisageait d'en faire un parc national, il serait essentiel d'obtenir l'accord du gouvernement du Québec alors que les antécédents démontrent que le gouvernement du Québec n'a pas tendance à donner son accord pour la création de parcs nationaux. Ce n'est donc pas une option que nous examinons actuellement »[6].

En vertu d'un accord conclu en 1973, le gouvernement du Québec a transféré au gouvernement fédéral le contrôle et la gestion des 5 060 hectares de terres provinciales situées à l’intérieur du parc de la Gatineau – et ce, à « perpétuité » selon les deux décrets en conseil accompagnant l’accord. Par ailleurs, la province a transféré le contrôle et la gestion des fonds de lac se trouvant à l’intérieur du parc, s’est engagée à ne pas délivrer de permis d’exploration minière pour ces terres, a indiqué que celles-ci devaient faire partie du parc de la Gatineau et a garanti que les droits transférés étaient libres de tout vice de titre.

L’alinéa 5(1)a) de la Loi fédérale sur les parcs nationaux prévoit que le gouvernement fédéral ait « un droit de propriété non grevé de charge » sur toutes les terres situées à l’intérieur d’un éventuel parc national. Or, en sus des terres de propriété provinciale, il existe aussi plusieurs terrains privés dans l'enceinte du parc de la Gatineau.

En 2005, réagissant aux pressions publiques réclamant une meilleure protection pour le parc de la Gatineau, l’honorable Ed Broadbent, député d'Ottawa-Centre, déposa un projet de loi privé à la Chambre des communes pour établir les limites juridiques du Parc et créer un mécanisme de gestion des terres, semblable à la protection offerte par la Loi sur les parcs nationaux du Canada.

Dans un geste semblable, la sénatrice Mira Spivak du Manitoba a déposé un projet de loi au Sénat le 25 avril 2006 visant également à créer un statut juridique pour le Parc, tandis que Paul Dewar, qui a remplacé Ed Broadbent à titre de député d’Ottawa-Centre en 2006, en a fait de même à la Chambre des communes le 19 mai 2006.

Le projet de loi de la sénatrice Spivak, le S-210, a franchi l'étape de la deuxième lecture le 13 décembre 2006, étant renvoyé au Comité de l'environnement de la Chambre haute. Le Comité a commencé son étude de cette mesure le 22 mars 2007.

Au cours des dernières années on a retranché huit kilomètres carrés de son territoire et permis la construction de 118 nouvelles maisons et cinq nouvelles routes à l'intérieur de ses limites[7].

Sites d'intérêt

D'une superficie de 363 km², le Parc de la Gatineau inclut un grand nombre de terrains de camping et de pique-nique. Il y a 165 km de sentiers de randonnée pédestre et 90 km de sentiers de vélo de montagne alors que le Sentier transcanadien traverse le parc. Le parc est aussi populaire chez les cyclistes sur route; la plupart des promenades sont très vallonnées et comprennent plusieurs côtes impressionnantes qui mettront les capacités des cyclistes à l’épreuve. Il y a des plages au lac Meech, au lac Philippe et au lac La Pêche, qui offrent chacun des installations de camping. Ces lacs offrent aussi des activités de canotage; les bateaux équipés de moteurs à essence sont interdits sur la plupart des lacs du parc (à l’exception du lac LaPêche (puissance maximale: 10 h.p.)). Bien que la pratique en soit interdite dans le parc, certains coins plus reculés sont populaires auprès des nudistes.

Le Salon de Thé Moorside est établi dans l’ancienne résidence d’été (Moorside) de William Lyon Mackenzie King, le dixième Premier ministre du Canada, à Kingsmere. Le domaine de Kingsmere comprend aussi des jardins et les « ruines » collectionnées par King, le tout dans un environnement boisé. Une petite chute coule de l’escarpement près de Moorside.

Le belvédère Champlain donne droit à une vue spectaculaire de la Vallée de l’Outaouais du sommet de l’Escarpement d’Eardley. Quand les feuilles changent de couleur en automne, les touristes autant que les habitants de la région sont attirés vers les différents belvédères, promenades et sentiers du parc pour apprécier sa beauté.

Toutes les stations de télévision et de radio de la région métropolitaine d’Ottawa-Gatineau sont retransmises à partir d’un site de transmission situé à Camp Fortune, juste au nord de Kingsmere.

L’emplacement du parc dans les Collines de la Gatineau en fait une destination populaire pour le ski de fond. On y retrouve près de 200 km de sentiers et le parc est hôte de la compétition annuelle du Keskinada Loppet. Il y a aussi une station de ski alpin et de planche à neige au Camp Fortune.

Le Parc de la Gatineau sert d’habitat à plusieurs oiseaux comme le grand Pic et le plongeon huard. L’urubu à tête rouge et des faucons migrateurs tirent avantage des courants ascendants sur l’escarpement d’Eardley. Il y a plusieurs castors et cerfs de virginie dans le parc, ainsi qu’un nombre grandissant d’ ours noirs et quelques meutes de loups dans les endroits plus reculés du parc.

Le lac Pink est un lac méromictique qui se trouve dans le parc. L’état du lac, qui est une manifestation géologique assez rare dans le monde, est protégé pour en garder les particularités. De petites algues qui se trouvent dans le lac lui donnent une couleur verte très prononcée. Le nom du lac vient de la famille Pink qui était originalement propriétaire de terres dans cette zone.

L'ancien premier ministre fédéral Mackenzie King légua son domaine de 243 hectares à Kingsmere au gouvernement canadien à sa mort en 1950. La résidence d’été du Premier ministre du Canada se trouve au bord du lac Harrington et La Ferme, la résidence officielle du Président de la Chambre des communes canadienne et l’ancienne demeure du Premier ministre King, sont situées dans le parc.

Notes

  1. Commision de la Capitale nationale, Parc de la Gatineau: Plan directeur, Ottawa, 2005, 89 p., p. 9 
  2. Société pour la nature et les parcs du Canada, Ottawa, « Le parc de la Gatineau : un trésor menacé », 2008, p. 25. Consulté le 10 mai 2009
  3. Voir Archives nationales du Canada, Ministère de l’Intérieur, Division des parcs du Dominion, dossier US-14, volumes 1, 2, 5 et 6, et Lothian W.F., Petite histoire des parcs nationaux du Canada, Environnement Canada, 1987, p. 132.
  4. Chambre des communes, Document parlementaire no 8555-381-204, 14 novembre 2005;Document parlementaire du Sénat no 1/39-514S, 18 octobre 2006; La Nouvelle Ligue pour la conservation des terres boisées, « Le projet de loi S-210 : un compromis conçu pour protéger le parc de la Gatineau », mémoire présenté devant le Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, le 22 mars 2007.
  5. Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes, Témoignages, Fascicule no033, 14 avril 2005, p. 19. Voir également « Quebec won’t let Gatineau Park become national preserve », Ottawa Citizen, 12 décembre 2005, p. A1, et « Get the park plan out of park », éditorial, Montreal Gazette, 26 juin 2006, p. A18
  6. Chambre des communes. Comité permanent de l’environnement et du développement durable. Témoignages. 14 avril 2005, page 19.
  7. La Nouvelle Ligue pour la conservation des terres boisées, « Le projet de loi S-210 : un compromis conçu pour protéger le parc de la Gatineau », mémoire présenté devant le Comité sénatorial permanent de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, le 22 mars 2007

Liens externes

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