Panthera spelaea spelaea

Panthera spelaea spelaea

Lion des cavernes

Comment lire une taxobox
Lion des cavernes
 Lion des cavernes, peint par H. Harder en 1920
Lion des cavernes, peint par H. Harder en 1920
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille Pantherinae
Genre Panthera
Espèce Panthera leo
Sous-espèce
Panthera leo spelaea
(Goldfuss, 1810)
Synonymes
Panthera spelaea spelaea
(Goldfuss, 1810)

Wikispecies-logo.svg Retrouvez ce taxon sur Wikispecies

Commons-logo.svg D'autres documents multimédia
sont disponibles sur Commons
Parcourez la biologie sur Wikipédia :
AlphaHelixSection (blue).svg
Symbole-faune.png
Salmobandeau.jpg
PCN-icone.png
Icone botanique01.png
P agriculture.png
Patates.jpg
Extracted pink rose.png

Le lion des cavernes européen (Panthera leo spelaea ou Panthera spelaea spelaea) est un grand félin aujourd’hui éteint peuplant l’Eurasie durant la seconde moitié du Pléistocène. Son extinction a été provoquée par le réchauffement brutal du climat, entraînant la perte de ses proies.

Sommaire

Apparence et mensurations

Le squelette du lion des cavernes vu par W. Bölsche, 1896

Le lion des cavernes fut probablement l’un des plus gros félins de tous les temps. On a longtemps pensé qu’il ressemblait aux lions actuels, avec une grosse crinière et un pelage fauve ; cependant, certaines idées tendent à montrer le contraire. Tous les indices montrant l’apparence des lions des cavernes sont gravés, peints ou sculptés par nos ancêtres, les hommes préhistoriques.

  • Une sculpture provenant de la grotte de Vogelherd (Allemagne) montre une tête de lion (d’environ 3 cm) possédant des oreilles rondes et de profondes entailles interprétées comme une crinière.
  • Des gravures de lions en pleine course provenant de la grotte de La Vache (Ariège) ne possèdent pas de crinière (probablement des femelles) et montre clairement une queue touffue et un museau moustachu.
  • Une gravure de la grotte des Combarelles (Dordogne) et une figurine sculptée dans de l’ivoire de mammouth montrant un homme portant une fourrure rayée d’un grand félin (trouvée à Mal’ta, en Russie), laissent penser que les lions des cavernes étaient rayés, d’ailleurs, serait-ce un tigre ?
  • Les sublimes peintures de la grotte Chauvet (Ardèche) montrent des lions à queues touffues, de pelage unis fauve et à vibrisses. Aucun fauve n’est représenté orné d’une crinière, ce qui laisse déduire que soit ce sont toutes des lionnes, soit que les mâles ne possédaient pas des crinières ; pourtant, certaines représentations montrent probablement des mâles, la forme de leur cou est plus épais, ce qui laisse penser que les crinières sont simplement représentées par un cou plus épais.

Les scientifiques se font donc une assez bonne idée de l’apparence de ce gros félins ; ces indices, et bien d’autres, montrent donc un gros félin à queue touffue, à pelage faiblement rayé et, pour les mâles, une faible crinière.

Les mensurations des lions des cavernes sont uniquement basées sur les fossiles. Il était bien plus grand que les lions actuels, les plus gros mâles pouvant mesurer jusqu’à 3,5 mètres de long (soit environ 25 % de plus que les lions actuels). La plupart devaient avoir une taille plus modeste, un crâne trouvé près de Vence (Alpes-Maritimes) mesurant 36 cm (30 à 40 cm chez les lions actuels). Le plus grand crâne de lion des cavernes provient d’Angleterre et mesure 43 cm. Cependant, les lions des cavernes possédaient un crâne plus court que ceux des lions actuels, ce qui laisse penser, par déduction, qu’ils étaient plus grands. Les mâles pesaient entre 250 et 320 kg (chez les lions modernes, le poids varie entre 120 à 150 kg, mais parfois jusqu’à 200 kg), et les femelles, plus petites, près de 175 kg.

Répartition et environnement

Le lion des cavernes a vécu entre - 300 000 et - 10 000 ans, succédant à Panthera leo fossilis, plus grand et adapté à un climat plus chaud.

Il était le plus gros prédateur des deux dernières périodes glaciaires. Son aire de répartition s’étendait de la Sibérie (où il cohabitait avec Panthera leo vereshchagini, un autre lion) jusqu’à l’Europe du Sud. Même si les lions des cavernes préféraient les périodes plus clémentes, ils fréquentaient également l’Eurasie lors des périodes les plus froides.

Ses principaux fossiles proviennent d’Angleterre (exemple du gisement de Trafalgar Square), d’Allemagne (notamment en Bavière, grotte de Siegsdorf), d’Europe de l’Est et de Russie, également en France ; proportionnellement aux autres animaux, les fossiles de lions sont rares, ce qui ne veut pas dire qu’il n’était pas présent.

L’habitat du lion des cavernes était la grande steppe de carex, de pâturin, de brome et d’autres graminées de l’époque glaciaire. Contrairement à l’idée que l’on se fait de lui, il ne vivait pas sous un épais manteau neigeux, même si les températures les plus élevées de la steppe n’était que d’environ -10°C. Les seuls arbres que l’on trouvait étaient des pins, des épicéas, des aulnes ou des saules, accompagnés d’arbustes à baies (genévriers, myrtilles…) et rhododendrons.

Le lion des cavernes vivait dans un environnement peuplé de gros mammifères : ours des cavernes (Ursus speleaus), mammouths (Mammuthus primigienus), rennes (Rangifer tarandus), bœufs musqués (Ovibos moschatus), mégacéros (Megaloceros giganteus), antilopes saïga (Saiga tatarica) ou bisons (Bison priscus); ce dernier devait être sa proie principale. Il est également contemporain des premiers humains modernes (Homo sapiens).

Malgré son nom, le lion des cavernes n’habitait probablement pas les abris souterrains, excepté l’hiver pour se protéger du froid.

Classification

La classification du lion des cavernes est toujours controversée, tantôt classé comme une sous-espèce de lion (Panthera leo spelaea), tantôt comme une espèce à part entière (Panthera spelaea).

L’histoire commence en 1810 quand G. A. Goldfuss décrivit cette espèce comme Felis spelaea, en le rapprochant du lion (à l’époque Felis leo), puis, lorsque le léopard, le tigre, le lion et le jaguar furent classés dans le genre Panthera, le lion des cavernes y fut aussi (Panthera spelaea). En 1996, Groiss le classa parmi les tigres (Panthera tigris spelaea). Les dernières études d’ADN prélevé sur quatre ossements provenant du Sud de l’Allemagne et un autre provenant d’Autriche montrent qu’il s’agissait en fait d’une sous-espèce de lion (Panthera leo spelaea) ; toutefois, il semble plus qu'il s'agisse d'une espèce distincte.

Art préhistorique

Gravures de lions provenant de la grotte de Lascaux (relevé A. Glory, échelle = 25 cm).

Les félins restent rares dans l’art préhistorique : chaque grotte ornée ne compte qu'une ou deux figurations de félin, excepté la grotte de Lascaux (Dordogne), qui présente onze félins peints ou gravés, et la grotte Chauvet (Ardèche), qui en présente 75. Pratiquement toutes ces œuvres évoquent des lions des cavernes.
La grotte Chauvet (Aurignacien) montre surtout la chasse ou le comportement des lions, une magnifique fresque où sont représentées plusieurs espèces telles que le bison (Bison priscus), le rhinocéros laineux (Coelodonta antiquitatis), un jeune mammouth (Mammuthus primigienus) et des chevaux (Equus ferus) accompagnés d’une quinzaine de lionnes.
Dans la grotte de Lascaux (Magdalénien ou Solutréen), les lions figurés semblent évoquer la chasse : une paroi montre des lions couverts de traits évoquant des lances, saignant et crachant (cf. image).
Comme l’ours des cavernes, le bison et le rhinocéros, le lion des cavernes a pu jouer un rôle important dans les croyances des hommes préhistoriques.
Des sculptures sont également à l'effigie de cet animal. Une statuette montrant un homme à tête de lion a été mise au jour à Hohlenstein-Stadel dans le Jura souabe (Allemagne) : serait-ce un costume de danse, comme chez les amérindiens ? serait-ce une divinité ?

Voir aussi

Références

  • Burger, Joachim et al. (2004): Molecular phylogeny of the extinct cave lion Panthera leo spelaea. Molecular Phylogenetics and Evolution|Mol. Phylogenet. Evol. Vol.30, p.841-849. PDF fulltext (en anglais).
  • Arndt, H. Hemmer, W. Rosendahl, T. Eriksson (2004): Genetic variation in Southern German cave lions.
  • Baryshnikov, G.F., Boeskorov, G., 2001. The Pleistocene cave lion, Panthera spelaea (Carnivora, Felidae) from Yakutia, Russia. Cranium 18, 7–24.
  • Jean Clottes et Marc Azéma. Les félins de la Grotte Chauvet. Editions Seuil (2005).

Liens externes

  • Portail des félins Portail des félins
  • Portail de la Préhistoire Portail de la Préhistoire
  • Portail de la zoologie Portail de la zoologie
  • Portail du Cénozoïque Portail du Cénozoïque
Ce document provient de « Lion des cavernes ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Panthera spelaea spelaea de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”