Orylactus cuniculus orylag

Orylactus cuniculus orylag

Orylag

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Orylag
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Infra-classe Eutheria
Ordre Lagomorpha
Famille Leporidae
Genre Oryctolagus
Espèce Oryctolagus cuniculus
Sous-espèce
Oryctolagus cuniculus orylag
Orylag et Rex du Poitou : INRA, 1989
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Marque déposée en 1989, l'Orylag, Oryctolagus cuniculus orylag, est une sous-espèce de lapin européen sélectionnée à partir du lapin domestique de race lapin Rex. L'Orylag est né de la recherche scientifique française faite à partir de 1979 sur cette race de lapin au poil particulièrement doux qui a été améliorée durant de longues années par l'INRA de Toulouse, puis par l'INRA de Poitou-Charentes, afin d'obtenir une sous-espèce stable et exploitable, à la fois pour sa fourrure et pour sa viande de luxe. Il est développé en partenariat avec les éleveurs de Charente-Maritime.

Sommaire

Nomenclature et systématique

Petit mammifère domestique, de l'ordre des lagomorphes et de la famille des léporidés, c'est une variété de lapin porteur du gène "Rex". Orylag vient de la contraction du nom latin du lapin : Oryctolagus cuniculus. les chercheurs de l'INRA, en particulier Jean-Louis Vrillon, aujourd’hui décédé, ont mis au point un animal dont la fourrure mais aussi la viande seraient commercialisées au rayon produit de luxe. Ce long travail de sélection et d’amélioration génétique a permis de constituer une véritable souche, l’Oryctolagus cuniculus orylag. Il est aussi appelé Rex du Poitou en gastronomie[1].

Morphologie

L'Orylag est un lapin issu d'une mutation génétique qui, comme le lapin rex dont il est issu, ne possède que du duvet, c’est-à-dire les poils les plus fins du règne animal (15 micromètres), d'une densité exceptionnelle - 8 000 à 10 000 par centimètre carré. Il est homogène et fourni tout au long de l’année. Deux couleurs de base : un brun chatoyant, dit "castor", et un gris moucheté, dit "chinchilla" , auxquelles s'est ajouté ensuite le "cendré". La recherche scientifique tend à obtenir une fourrure et un cuir parfaits tout en conservant la qualité supérieure de la chair favorisée par les conditions privilégiées de l’élevage (INRA, 2002).

Article détaillé : lapin domestique.

Élevage et éthique

L'orylag, ou Rex du Poitou, tente de réconcilier élevage et éthique.

  • Les lapins sont élevés jusqu'à 18 semaines, soit le double d'un lapin standard.
  • Ils ne sont pas sacrifiés inutilement uniquement pour leur peau, contrairement à la plupart des animaux à fourrure.
  • Ils bénéficient de conditions de vie privilégiées afin de leur conserver une fourrure impeccable tout en les engraissant à point, contrairement à la plupart des animaux à viande[2].

Sceptiques sur les conditions d'élevage et d'abattage pratiquées, et malgré les assurances données par les éleveurs, des associations anti fourrure l'ont inclus avec les autres lapins dans leur liste de combats à mener[3].

Un élevage en partenariat

L’INRA et des éleveurs désirent maîtriser toute la filière pour maintenir une qualité de viande et de fourrure irréprochable. Sont agréés 3 ou 4 nouveaux éleveurs seulement par an [4].

  • 1990 : Les premiers élevages sont implantés en Bretagne, mais sans succès.
  • 1992 : quatre ou cinq élevages d’Orylag voient le jour en Charente-Maritime avec l’aide de la chambre d’agriculture.[4]
  • 2006 : 25 éleveurs en Poitou-Charentes pour une production annuelle avoisinant les 100 000 peaux par an [5].


Pour être éleveur d’Orylag :[4]

  • Il faut recevoir l’agrément de la coopérative agricole des éleveurs d‘Orylag,
  • Disposer de 100 000 € environ pour financer un élevage moyen (120 à 140 femelles),
  • Les reproducteurs sont fournis par l’Inra,
  • Disponibilité et attention constante : la qualité de la viande et surtout de la fourrure en dépendent.


Conditions d’élevage :[4]

  • Le bâtiment doit obéir à certaines normes (température, hygrométrie, hygiène, taille),
  • Le stress est fortement déconseillé,
  • Une musique d’ambiance est diffusée en permanence,
  • Prolificité moyenne (7 lapereaux par portée),
  • Repos des mères entre le sevrage de chaque portée,
  • Sevrage à 5 semaines,
  • lapereaux nourris exclusivement de luzerne et de céréales,
  • Vers 8-9 semaines, mis en cage individuelle, au calme [4],
  • Surface de cage deux fois supérieure aux normes des élevages de lapins habituels,
  • Poids atteint 2,5 à 2,8 kg [4],
  • Abattage entre 18 et 19 semaines.

Débouchés

L’institut a concédé une licence d’exploitation exclusive à la coopérative des éleveurs d’orylag (C.E.O.) et perçoit en contrepartie une redevance fonction du chiffre d’affaire de la coopérative. Les reproducteurs sont vendus par l'INRA qui forme et aide les éleveurs en retour. La C.E.O. se charge de la transformation et de la promotion.


La viande représente 40 % du chiffre d’affaires :

  • Vendue à des boucheries, à Paris ou dans la région Poitou-Charentes sous l’appellation « Rex du Poitou »
  • Cuisinée par des chefs de restaurants car sa " chair est ferme, le râble plus charnu avec juste ce qu'il faut de gras. Une chair moelleuse à souhait, qui se tient à la cuisson sans se défaire, qui ne sèche pas..." (Thuriès Magazine)
  • A obtenu le Coq d'Or 1996, décerné par "La France Gourmande à domicile".


La fourrure représente 60 % du chiffre d’affaires :

  • Les peaux sont séchées,
  • Classées et triées à la coopérative,
  • Envoyées chez un tanneur de Barcelone,
  • Quelques semaines plus tard, elles subissent un nouveau tri à la coopérative selon leur qualité,
  • Vendues aux fourreurs elles :
    • Servent à confectionner des manteaux de fourrure, des pelisses, des parures de manteau. Certaines peaux de moindre qualité servent à faire des peluches. Les grands couturiers ont commencé à adopter cette peau[6]
    • Sont tissées pour faire du fil[7] ou du tissu : l'orylactus.

L'avenir de l'Orylag

Cette fourrure représente un substitut avantageux à la fourrure du chinchilla:
Rongeurs d'Amérique du Sud, les chinchillas ont été massacrés jusqu'à presque totale disparition dans la Cordillère des Andes et continuent encore à être élevés et sacrifiés pour leur peau qui est pourtant beaucoup plus petite, moins solide et très chère. L'orylag qui est un lapin d'élevage destiné aussi à être sacrifié un jour pour sa chair, peut contribuer à épargner la vie des chinchillas tant que l'utilisation de la fourrure animale est autorisée.

Évolution des ventes de peaux d'orylag depuis la création de la marque.

Progression des ventes:

  • 4000 peaux vendues en 1992, près de 80 000 peaux vendues en 2001[8], la production approche les 100 000 peaux par an (INRA, 2006).
  • 120 000 kilos de viande vendus aux grands restaurateurs en 2004 [9].

Depuis 2004, face à son succès, l'INRA de Poitou-Charentes essaye de croiser l'Orylag de type castor avec le lapin de race satin pour améliorer encore la qualité de sa fourrure (INRA, 2004).

L’élevage de ces lapins assure le maintien d’une activité agricole dans une région subissant un exode rural et se traduit par un revenu complémentaire pour les éleveurs, la valorisation de ces recherches ayant permis la création d'une quarantaine d'emplois[10]

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Cécile Méadel, La création de l'orylag pp 116 à 152. Dans une publication collective : Institut national de la recherche agronomique France, Ecole Nationale Sup Erieure Des Mines De Paris, École nationale supérieure des mines Paris. Collaborateur Ecole Nationale Supérieure Des Mines De Paris) : Les chercheurs et l'innovation: Regards sur les pratiques de l'INRA. Editions Quae, 1998. ISBN 2738008208, 9782738008206, 432 pages. Lire en ligne

Notes

  1. Fourrure orylag et Rex du Poitou : deux valorisations issues d’une même recherche sur le site de l'INRA
  2. Un produit nouveau, un retour à des valeurs traditionnelles
  3. M.C. Il a la couleur du castor ou du chinchilla, mais il s'agit d'un simple lapin, Le Figaro.fr 15/10/2007. Lire le résumé
  4. a , b , c , d , e  et f Annie Dennequin,le lapin de ses dames, revue Jeunes Agriculteurs n° 552, Juil/août 2000
  5. INRA, 2006. Lire le document
  6. Orylag, site officiel
  7. Article agrisalon.com, 18/11/2003
  8. orylag Sur le site du lapin rex : [1]
  9. La Dépêche du Midi, 2 janvier 2004
  10. Article agrisalon.com, 18/11/2003
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