- Opération Grand Site baie du mont Saint-Michel
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Opération Grand Site baie du mont Saint-Michel
Projet visant à désensabler la baie du Mont-Saint-Michel et à lui rendre son aspect maritime. « L'action menée libérera le Mont de l'emprise des herbus qui l'enserrent. Grâce aux forces conjuguées de la mer et du Couesnon, les sédiments seront chassés au large du Mont-Saint-Michel dont les abords resteront longtemps hors d'atteinte des herbus. »[1] Suite à une enquête d'utilité publique en 2002, les travaux ont commencé en 2005 et devraient continuer jusqu'en 2015.
Sommaire
Le site
Histoire
En 1878-1879[2], une digue-route est créée pour accéder au Mont. Une ligne de chemin de fer y circulera même de Pontorson au Mont de 1872 à 1938[3]. Des parkings seront construits en contrebas de la digue, à l'est principalement, à partir de ..., pour le stationnement des nombreux véhicules de tourisme.
Au XIXe siècle, pour améliorer l'irrigation des terres agricoles, des canaux sont construits, déviant l'eau du Couesnon. Cette pratique conduit à une "poldérisation" de la Baie, favorisant son ensablement. La digue-route, brisant le flux de la marée qui tournait autour du Mont, accentue aussi le phénomène naturel d'ensablement des baies. En effet, le flux de la marée montante étant plus important que le flux de la marée descendante : les sédiments se déposent au fond des baies.
Par ailleurs, un barrage sur le Couesnon a été construit dans les années 1950 pour protéger Pontorson principalement des montées de niveau rapides. Ce barrage, équipé de 6 portes-à-flot qui s'ouvraient manuellement, a contribué à l'envasement du Couesnon, en amont et à l'aval des portes.
On pourrait citer d'autres raisons qui ont conduit à l'ensablement du Mont, mais ce sont les principales.
Depuis les années 1970, de nombreuses études, concertations, relevés, tests et modélisations ont été réalisés, preuves de l'intérêt que l'État portait au projet. Ces documents visaient à déterminer les moyens d'assurer la restauration du paysage maritime autour du Mont.
En 1979, le site du Mont-Saint-Michel est inscrit Patrimoine mondial de l'UNESCO, et la baie en 2007.
Plusieurs premiers ministres ont soutenu le projet mais ce n'est qu'en 1995 que le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel a officiellement été lancé par le Premier Ministre Édouard Balladur...
Le projet a été déclaré d'utilité publique en 2003, après étude d'impact et 2 mois d'enquête publique.
Géographie
Situation en 200x
décrire l'état de la circulation routière et piétonnière en été, la prolifération des herbus, l'ensablement de la baie. Photos et doc. graphiques.
Le projet
Objectifs
Les activités humaines ont accéléré le processus naturel d'ensablement de la Baie, au pied du Mont, depuis le XIXe siècle. Pour des raisons patrimoniales et touristiques, il a été jugé nécessaire de rétablir et pérenniser le caractère maritime du Mont sur son pourtour (1 à 2 km autour du Rocher) et de restaurer ce grand paysage.
Pour ce faire, le Syndicat s'est aussi fixé comme objectifs de :
- revaloriser l'accueil et l'approche des visiteurs en rendant à la marée l'espace proche du Mont,
- remettre le Mont dans son écrin historique fait de sable, d'eau et de ... démarche piétonne.
Solutions
Pratiquement, les objectifs du Syndicat vont se décliner en plusieurs "chantiers" thématiques :
- Barrage ; Long de 80 mètres, réalisé par l’architecte Luc Weizmann, il a un rôle fonctionnel et esthétique : Couvert d'un platelage bois évoquant le pont d'un navire, surmontés sur le côté d'un pupitre de 60 cm de large, offrent d’ailleurs une vue panoramique inédite sur la baie et le rocher. Les visiteurs pourront également «se promener et s’asseoir pour s’adonner à la contemplation».
Pour pallier les dysfonctionnements induits par le barrage actuel, le Syndicat Mixte a décidé de réaliser un nouveau barrage dont les objectifs ne seraient pas uniquement de protéger les communes situés à l'amont des inondations mais aussi de réguler la cote du Couesnon et de désensabler l'amont et l'aval immédiat du barrage.
Ce nouveau barrage est situé à l'aval immédiat de l'ancien, qui sera détruit lorsque le nouveau sera en service. Il est conçu différemment : on y trouve 8 "passes" au lieu de 6 précédemment. Chaque vanne pèse 30 tonnes et est de type "secteur", au lieu de portes-à-flot. Ce nouvel ouvrage sera automatisé, avec plusieurs modes de pilotage. Le barrage fonctionnera selon les horaires des marées, la hauteur d'eau au pied du barrage et la turbidité de l'eau. Il permet un débit de 100 m³/seconde.
Le barrage est conçu pour optimiser l'effet de chasse de la marée descendante et ainsi "nettoyer" l'estuaire immédiat du Couesnon des 570.000 m³ de sédiments qui l'encombrent. Le principe de fonctionnement est le suivant :- ¤ À marée montante : les vannes se ferment (en se levant au maximum), l'eau de la marée est bloquée au pied des vannes et décante au fur et à mesure. Une fois la marée haute atteinte, les vannes s'abaissent progressivement et l'eau décantée rentre par le haut des vannes dans le Couesnon. Les sédiments se déposent au pied des vannes. Cette eau va se répandre dans le Couesnon et remplir (suivant le coefficient de la marée) l'Anse de Moidrey. Ce stockage d'eau de mer clarifiée peut atteindre jusqu'à ... m3,
- ¤ À marée descendante : lorsque le flux s'inverse et que la marée basse s'amorce, les vannes se ferment. La marée descendante commence à enlever les sédiments qui se sont déposés au pied des vannes. Lorsque la force du flot commence à faiblir, les vannes sont abaissées et l'eau du Couesnon, stockée précédemment, est libérée et s'écoule dans l'estuaire, par le bas des vannes cette fois, créant un effet de chasse sous les vannes qui va amplifier le travail de désensablement amorcé par la marée.
- Protection de l'environnement ; une passe à poissons, doit permettre aux poissons migrateurs de remonter ou descendre le cours de l'eau.
- Transports
- Ouvrages d'accueil
- Aménagements hydrauliques
- Ouvrages d'accès ; La digue-route qui vient jusqu'au pied des remparts et les parkings situés dans la Baie (à l'Est) et au pied des remparts (Est et Ouest) seront supprimés. L'accès au Mont sera entièrement revu et s'effectuera, depuis le Continent, par les ouvrages successifs suivants :
- tronçon de digue-route conservé,
- digue-route nouvelle s'écartant plus à l'Est,
- pont,
- terre-plein au pied du Mont, sur lequel se pose le pont.
Travaux
Intervenants
L'État français a initié le projet dès les années ... Différents premiers ministres ont relancé le sujet :
Actuellement, l'État participe au projet à travers plusieurs ministères :
- Ministère de l'Intérieur,
- Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire,
- Ministère de la Culture et de la Communication.
Par ailleurs, l'État a incité à la création d'une structure intercommunale, le Syndicat Mixte Baie du Mont Saint-Michel, qui représente la maîtrise d'ouvrage du projet. Ce syndicat est dirigé par des représentants d'instances territoriales :
- Région Basse-Normandie,
- Région Bretagne,
- Département de la Manche,
- Commune du Mont-Saint-Michel,
- Commune de Beauvoir,
- Commune de Pontorson.
Le Président du Syndicat Mixte est Laurent Beauvais, également Président du Conseil Régional de Basse-Normandie. La mission du Syndicat est pérenne : elle comprend le suivi de l'investissement, en tant que maître d'ouvrage, mais aussi l'exploitation future des ouvrages construits. Pour le projet de rétablissement du caractère maritime du Mont, le Syndicat a constitué une équipe d'environ 12 personnes.
Financement
Le financement du projet a été élaboré dans un protocole d'accord avec l'État, arrêté en 2006. Le coût public du projet est de 164 millions d'euros.
Le projet est financé par différents partenaires ainsi que par le Syndicat mixte :
- l'Europe, via le fonds FEDER, qui participe à hauteur de 21,15 millions d'euros,
- l'État, à hauteur de 75,43 millions d'euros,
- l'Agence de l'Eau Seine-Normandie, à hauteur de 3,80 millions d'euros,
- l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne, à hauteur de ....,
- le Syndicat Mixte, via ses adhérents, les collectivités territoriales, à hauteur de 59,62 millions d'euros dont :
- 31,30 millions d'euros pour la Région Basse-Normandie,
- 13,45 millions d'euros pour la Région Bretagne,
- 10,43 millions d'euros pour le Département de la Manche,
- 4,44 millions d'euros pour le Département d'Ille-et-Vilaine,
- le Syndicat, à travers ses recettes d'exploitation, à hauteur de 4 millions d'euros.
À ce coût public du projet s'ajoute un montant prévisionnel de dépenses de 40 millions d'euros financées par le futur délégataire qui construira et gérera les futurs équipements d'accueil et de transport vers le Mont.
Notes
- ↑ Projet Mont Saint Michel, site officiel du Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel
- ↑ Rétablir le caractère maritime du Mont Saint-Michel, sur le site du CRDP de Bretagne
- ↑ La ligne de Pontorson au Mont Saint-Michel
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