- Opéra de la rue Richelieu
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Opéra de la rue de Richelieu
Pour les articles homonymes, voir Opéra de Paris.L'opéra de la rue de Richelieu, ou salle Montansier, servit de salle d'opéra à Paris, de 1794 à 1820. Situé à l'emplacement actuel du square Louvois, dans le 2e arrondissement, il donnait donc rue de Richelieu (alors rue de la Loi).
Histoire
Construite en 1792-93 pour la Montansier, la salle est inaugurée le 15 avril 1793 sous le nom de Théâtre National. Rebaptisée Opéra, elle accueille la troupe des chanteurs le 14 avril 1794. L'ouverture de la salle a lieu le 7 août 1794. Y sont notamment représentées La Flûte enchantée (première en France, en 1801) de Mozart et La Vestale (création, 15 décembre 1807) de Spontini. Napoléon Bonaparte échappe de peu à une machine infernale, rue Saint-Nicaise, en se rendant à la première audition de La Création de Joseph Haydn, le 14 décembre 1800. Louis XVIII ordonne la destruction de la salle après l'assassinat du duc de Berry le 13 février 1820.[1]
- Citation
« La demoiselle de Montansier, déjà directrice d'un théâtre à Paris, avait fait construire, en 1793, dans la rue de Richelieu, sur les dessins de l'architecte Louis, un vaste théâtre qui fut intitulé « Théâtre National », puis « Théâtre des Arts ». Elle y fit jouer des pièces nouvelles, dont le succès éveilla, dit-on, la jalousie de quelques autres théâtres. Cette directrice, accusée d'avoir fait bâtir cet édifice en face de la Bibliothèque nationale, exprès pour incendier ce précieux dépôt, fut emprisonnée. Devenue libre, elle réclama longtemps des indemnités et son théâtre, dont les acteurs de l'Opéra étaient déjà en jouissance. Les débats furent terminés le 5 messidor an III (25 juin 1795). Un décret de ce jour porte que la nation française devient propriétaire de ce théâtre, moyennant la somme de huit millions en assignats.
Cette vaste salle, isolée, commode, et dont le voisinage était dangereux pour la Bibliothèque, a continué néanmoins à servir aux représentations de l'Opéra, jusqu'au 13 février 1820, époque d'un événement affreux. Ce jour, à onze heures du soir, le duc de Berry, sortant de ce spectacle et conduisant la duchesse son épouse à sa voiture, fut assassiné par un nommé Louvel. Transporté dans une des salles de ce théâtre, ce prince mortellement blessé expira le lendemain à six heures du matin.
Cet édifice, innocent du crime, fut fermé, condamné à l'inactivité, ensuite à la démolition. En son lieu est une place, où un monument devait attester l'événement et la destruction de l'édifice. Ce monument, qui devait être une chapelle expiatoire, était déjà élevé en 1830 ; il restait à y faire les travaux d'ornement, à l'intérieur et à l'extérieur. La révolution de juillet changea la destination de cette place : on abattit cette chapelle, qui n'aurait perpétué que de tristes souvenirs, et on travailla à la remplacer par une fontaine monumentale. La place a été plantée d'arbres, décorée de trottoirs, et convertie ainsi en un lieu de promenade. » (J. A. Dulaure, p. 143-144)
Sources
- J. A. Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris, Paris, Dutertre, 1853 (nouvelle édition), 4 vol., tome 4.
- Alfred Fierro, Histoire et Dictionnaire de Paris, Bouquins, Robert Laffont, 1996, ISBN 2-221-07862-4. Page 1033.
- (fr) Albert de Lasalle, Les treize Salles de l'Opéra, librairie Sartorius, 1875. Ch. IX, Salle de la rue de Richelieu (1794), p. 179-228. [1]
Notes
- ↑ Source : panneau sur site.
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