- Ode
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Dans la littérature grecque, une ode, du grec ωδή (chant), est un poème lyrique en strophes, accompagné de musique. Par extension, une ode est un poème célébrant un personnage ou évènement : un vainqueur des Jeux olympiques, par exemple. C’est un genre élevé, l’équivalent poétique de l’épopée.
Horace, poète latin, a également pratiqué ce genre, sur un mode mineur (poèmes d’inspiration basse).
C’est Ronsard qui, appliquant à la lettre le programme fixé par la Pléiade dans la Défense et illustration de la langue française, introduisit le premier ce nom dans la langue française. « Nous introduisismes, dit Pasquier, entre autres nouvelles espèces de poésie, les odes dont nous empruntasmes la façon des Grecs et des Latins. » Le XVIe siècle s’appliqua surtout à copier l’ode pindarique. C’est celle que Malherbe cultivera et dont Boileau donna les règles, en proclamant qu’elle est à peine susceptible d’en recevoir.
Les fameux vers de l’auteur de l’Art poétique sur le style impétueux et déréglé de l’ode et sur son « beau désordre » ont, suivant Marmontel, fait faire beaucoup d’extravagances et justifié une foule de mouvements factices, d’interrogations, d’exclamations, de tournures bondissantes, simulant l’ivresse à jeun et l’enthousiasme à froid :
- Quelle docte et sainte ivresse
- Aujourd’hui me fait la loi ?
Les meilleurs poètes lyriques n’ont pas été à l’abri de la manie d’imitation qui a tendu à faire un genre faux et artificiel de l’ode, qui devrait être la forme la plus parfaite du sentiment poétique par excellence, le sentiment lyrique.
Les Anciens ont longtemps divisé l’ode, comme les chœurs de leurs tragédies, en 3 parties coordonnées entre elles et réglées suivant le chant et les mouvements qui accompagnaient les paroles: c’étaient la strophe, l’antistrophe et l’épode, marquant le tour et le retour des chanteurs ou leur repos.
L’école de Ronsard essaya de ramener, avec l’ode, ses divisions rythmiques et chorégraphiques. Vauquelin a dit dans son Art poétique :
- Car depuis que Ronsard eut amené les modes
- Du tour et du retour et du repos des odes,
- Imitant la pavane ou du roi le grand bal,
- Le françois n’eut depuis en Europe d’égal.
L’ode ne soutint pas ces prétentions de mise en scène, et bientôt ses strophes ne furent que des divisions régulières, analogues aux couplets de la chanson.
Ce genre a ensuite été illustré par Victor Hugo dans ses Odes et Ballades. Au début du XXe siècle, on assiste à un renouveau du genre sous la plume de Claudel, dans Cinq Grandes Odes, livre qui a ouvert la voie à la poésie moderne.
Source
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1499.
Articles connexes
Catégories :- Forme musicale
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