- Néo-égyptien
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Le néo-égyptien est la langue vernaculaire du Nouvel Empire, et en particulier de la période ramesside.
Sommaire
Position historique
Si des traces de néo-égyptien existent déjà à la XVIIe dynastie (par exemple dans la stèle de Kamôsé), la plupart des textes néo-égyptiens datent des XIXe et XXe dynasties. Comme l'on date traditionnellement l'apparition du démotique (état de langue qui succède au néo-égyptien) du début de la XXVIe dynastie, on qualifie de « néo-égyptien tardif » la langue pratiquée entre-temps.
Littérature
Belles-lettres
Les scribes ramessides apprenaient toujours les grands classiques moyen-égyptiens, comme Sinouhé ou l'enseignement d'Amenemhat. Mais à côté de ces textes anciens, le Nouvel Empire a vu la production de nombreuses œuvres originales.
Romans et contes
Poésie
Hymnes
Sagesses
Article détaillé : Sagesses de l'Égypte antique.Textes de la pratique
La fouille du village de Deir el-Médineh a révélé un nombre extrêmement important de documents de la pratique, lettres, archives de procès, listes d'appel, à tel point que l'étude de la vie quotidienne en Égypte ancienne est souvent une étude de la vie à Deir-el-Médineh. La documentation du reste de l'Égypte est moins riche, mais pas négligeable pour autant.
Parmi ces textes, citons notamment :
De nombreux documents juridiques :
- le « procès de Mès », gravé dans la tombe de ce dernier, expose un litige vieux de deux cents ans portant sur un terrain ;
- un certain nombre de plaintes pour abus ou détournement, dont les plus célèbres sont le papyrus Salt 124, à propos du chef d'équipe Paneb, et le « scandale d'Éléphantine » ;
- des legs et dispositions testamentaires, dont l'un des plus connu est le testament de Naunakhte, une habitante de Deir el-Médineh ;
Des lettres, dont le dossier des « Late Ramesside Letters », correspondance entre le scribe de la Tombe Djéhoutymès et son fils Boutehamon à la fin de la XXe dynastie.
Des documents administratifs :
Textes monumentaux
Les murs et les stèles des temples ramesside portent de nombreuses inscriptions « historiques », visant à commémorer tel ou tel événement du règne.
Grammaire
On distingue généralement deux « phases » dans le développement de l'égyptien. L'égyptien de première phase recoupe la langue de l'ancien et du moyen empire ; l'égyptien de deuxième phase comprend le néo-égyptien, le démotique et le copte. Dans ce modèle, le néo-égyptien marque donc une transition importante dans l'évolution de la langue.
Un changement fondamental dans le groupe nominal est que le démonstratif pȝ/tȝ/nȝ devient un article défini d'emploi quasi systématique. Le genre des mots est alors marqué par l'article et non plus par leur morphologie (ce qui a des conséquences orthographiques).
L'égyptien de première phase comportait de nombreuses formes verbales, distinguées par leur morphologie. Le néo-égyptien privilégie des constructions plus explicites, en utilisant par exemple des auxiliaires.
Pour résumer, le néo-égyptien est plutôt analytique, alors que l'égyptien de première phase est plutôt synthétique.
Système graphique
Le néo-égyptien, tout comme la langue classique, continue de s'écrire en hiératique et en hiéroglyphes, selon les supports et le contexte. L'orthographe évolue cependant énormément à cette époque (ce qui déroute souvent les apprentis égyptologues lorsqu'ils abordent cet état de langue). Les scribes essaient visiblement d'actualiser les graphies pour se rapprocher de la prononciation des mots à leur époque. Cet effort de modernisation n'est cependant pas systématique, et se heurte au désir de conserver les orthographes traditionnelles. Il en résulte une grande diversité des graphies.
Historiographie du néo-égyptien
Sources
- Jaroslav Cerný, Sara Israelit-Groll, Late Egyptian grammar
- Kenneth A. Kitchen, Ramesside Inscriptions
- François Neveu, La langue des Ramsès, éditions Khéops
Lien externe
Articles connexes
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