Nécromancie

Nécromancie
La sorcière d’Endor est le nécromancien biblique le plus célèbre.

La nécromancie (en latin necromantia, en grec νεκρομαντία) désigne l’interrogation, dans un but de divination, des personnes décédées qui sont censées survivre et communiquer avec les vivants[1]. Le mot vient du grec νεκρός « mort » et μαντεία « divination ». Une signification subsidiaire se remarque dans une forme alternative et archaïque du mot, nigromancie, (venant d’une étymologie populaire fondée sur le latin niger, « noir ») où on acquiert la force magique de « pouvoirs ténébreux » en se servant de cadavres.

Celui qui pratique la nécromancie est un nécromancien.

Sommaire

La nécromancie dans l’histoire

Il se peut que la nécromancie soit en relation avec le chamanisme, qui fait appel des esprits comme les fantômes des ancêtres. La nécromancie est une pratique magique assez complexe qui nécessite beaucoup de temps et de matériel.[réf. nécessaire]

L’historien Strabon (Strabo, xv νεκρομαντία) rapporte que la nécromancie était la forme la plus importante de la divination chez les peuples de Perse ; et on croit qu’elle a été aussi répandue parmi les peuples de Chaldée (en particulier parmi les Sabéens ou les adorateurs des étoiles), d’Étrurie et de Babylonie. Les nécromanciens de Babylone eux-mêmes portaient le nom de Manzazuu ou de Sha’etemmu et les esprits qu’ils invoquaient celui d’Etemmu.

Dans l’Odyssée (XI, Nekyia), Ulysse fait un voyage chez Hadès, dans le monde souterrain, et il invoque les esprits des morts en utilisant des formules qu’il avait apprises de Circé. Son intention était d’invoquer l’ombre de Tirésias, mais il se voit incapable de le faire sans l’aide d’autres esprits.

Un épisode des Métamorphoses d’Apulée (chapitre II, p. 28-30) raconte comment Zatchlas, un prêtre égyptien, ramena à la vie un mort.

La Bible contient aussi de nombreuses références à la nécromancie et met explicitement les Israélites en garde contre la pratique cananéenne de la divination par les morts. On ne tenait pas toujours compte de cet avertissement : le Roi Saül par exemple demande à la Pythonisse d’Endor d’invoquer l’ombre de Samuel.

Deutéronome 18:10-12 : « Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. »

Galates 5:19-21 : « Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d’avance, comme je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront point le royaume de Dieu. »

Apocalypse [Révélation] 21:8 : « Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. »

La mythologie nordique nous montre aussi des exemples de nécromancie, comme la scène du Völuspá où Odin fait revenir des morts une voyante pour qu’elle lui dise l’avenir. Dans le Grogaldr, la première partie du Svipdagsmál, le héros Svipdag appelle d’entre les morts sa mère Groa, pour qu’elle prononce sur lui certaines formules.

Même au sein de l'aristocratie franque, si l'on en croit les textes de la Congrégation de Saint-Maur, cet art divinatoire était utilisé par le duc Boson par exemple.

Au XVIIe siècle le rosicrucien Robert Fludd décrit la nécromancie goetique (magie noire) comme un « commerce diabolique avec des esprits impurs, à travers des rites emplis de curiosité criminelle, des chansons et des invocations sacrilèges et l’évocation des âmes des morts ».

Séances modernes, le channelling et le spiritisme versent dans la nécromancie quand on demande à l’esprit invoqué des révélations sur les événements futurs.[réf. nécessaire]

La nécromancie peut aussi se présenter comme sciomancie, une branche de la magie théurgique.[réf. nécessaire]

La nécromancie est abondamment pratiquée dans le vaudou.[réf. nécessaire]

Personnages célèbres ayant été accusés de nécromancie

  • Léonard de Vinci (par le Pape quand il travaillait pour le Vatican et qu’il passait ses soirées à disséquer des corps).[réf. nécessaire]
  • Jacques de Molay, dernier Grand Maître des chevaliers du Temple médiévaux.[réf. nécessaire]
  • John Napier.[réf. nécessaire]

La nécromancie dans les œuvres de fiction

Dans la littérature

L'auteur Brian Lumley, spécialisé dans le genre fantastique et plus particulièrement dans l'horreur a écrit une série de livre sur la nécromancie:

  • Nécroscope (Necroscope, 1986)
  • Vamphyri (Necroscope II : Vamphyri, 1988)
  • La source (Necroscope III: The Source, 1989)
  • Necroscope IV: Deadspeak
  • Necroscope V: Deadspawn

L'auteur Garth Nix, auteur pour adolescents avec la trilogie L'Ancien Royaume :

On trouve des scènes de nécromancie chez Graham Greene, dans au moins deux romans : sous la forme traditionnelle de la séance de spiritisme, dans le Ministère de la peur (1943), et sous la forme plus inattendue et originale d'une scène de divination grâce à une tablette de oui-ja dans Rocher de Brighton (1938).

Au cinéma

Dans les jeux vidéo

D'une façon générale, dans le domaine ludique, la nécromancie a été popularisée par le jeu de rôles. Le nécromancien y est généralement un personnage puissant, versé dans la magie visant à ressusciter les morts et à les diriger. Il s'agit souvent d'un antagoniste important dans le cadre d'une campagne, voire le ressort d'une campagne à lui tout seul.

  • Il est possible de jouer un nécromancien dans les jeux vidéo Diablo II, Age of Conan, EverQuest, Two Worlds, final fantasy v version GBA et la série Guild Wars (ici appelé Nécromant), ainsi que dans Rift : Plane of Telara.
  • Les jeux vidéo de l’univers imaginaire de Warcraft comportent également des nécromanciens, en particulier le personnage Kel’Thuzad qui joue un rôle central dans l’histoire développée dans Warcraft III.
  • Dans de nombreux jeux vidéo, dont The Elder Scrolls IV et The Elder Scrolls V , il est possible de combattre des nécromanciens. Il est également fait référence à la pratique de la nécromancie dans l'opus précédent de la série, The Elder Scrolls III: Morrowind, où elle est considérée comme un aspect important de la culture de Morrowind, l'État fictif dans lequel évolue le héros.
  • Dans la série des Gothic, le nécromancien "Xardas" est premièrement ami, puis ennemi du héros. À noter que le héros peut devenir nécromancien dans Gothic 1.
  • Il y a aussi Dark Messiah of Might and Magic qui contient des nécromanciens sous différentes formes : soit mages, soit chevaliers.
  • Sur le MMORPG Grand Fantasia on retrouve également le nécromancien, invocateur d'esprits (squelette de loup et de sorcier, cadavre et démon), qui devient démoniste à un niveau avancé.

Bibliographie

Textes

  • Homère, Odyssée, chant XI (Ulysse se rend au pays des morts pour consulter le divin Tirésias)
  • I Samuel, chap. XXVIII (Saül rencontre la nécromancienne d'En-Dor qui interroge le spectre de Samuel)
  • Eschyle, Les Perses (472 av. J.-C.), 623-680 (invocation du roi Darius).
  • Eddas, Völuspa (Prédiction de la voyante) (vers 1000) (Odhinn consulte la völva, morte) : trad. P. Guélpa, La Völuspa, L'Harmattan, 2009
  • A Necromancer's Manual of the Fifteenth Century : Richard Kieckhefer, Forbidden Rites. A Necromancer's Manual of the Fifteenth Century, The Pennsylvania State University Press, 1997.
  • Éliphas Lévi, Dogme et Rituel de la haute magie (1854-1861), Dogme chap. 13 : "La nécromancie" (évocation d'Apollonius de Tyane en 1854), in Secrets de la magie, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 2000, p. 115-121.
  • Allan Kardec, Le Livre des Esprits (1857), Dervy, 2002, 501 p. Spiritisme

Études

  • Lewis Spence, An Encyclopaedia of Occultism (1920), University Books, 1974, p. 286-290.
  • Yvonne Oddon, "Une cérémonie funéraire haïtienne", in Les Afro-Américains, IFAN, Dakar, 1953, p. 245-253.
  • André Caquot et Marcel Leibovici (dir.), La divination, PUF, 1968, 2 t. I p. 180, 266, 284 ; t. II p. 49, 419.
  • Dictionnaire historique de la magie et des sciences occultes, Le livre de poche, 2006, p. 506-508.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et référence


  • Portail des religions et croyances Portail des religions et croyances

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