- Nora Mitrani
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Nora Mitrani, née en 1921 à Sofia en Bulgarie et morte à Paris en 1961 était un écrivain surréaliste et une sociologue bulgare.
Sommaire
Biographie
Dans les années 1930, ses parents, d'origine judéo-espagnole et italienne, s'installent à Paris. Nora Mitrani est inscrite au lycée Hélène Boucher, puis à l'Université de la Sorbonne où elle entreprend des études des philosophie et rédige une thèse sur Malebranche et Maine de Biran[1]
Pendant l'occupation allemande, sa mère est déportée à Auschwitz. Nora Mitrani poursuit ses études sous un faux nom.
D'abord catholique, puis trotskyste, Nora Mitrani rencontre les surréalistes en 1946 et collabore régulièrement aux revues "Néon", "Médium", "Le Surréalisme même", "L'Âge du cinéma", "Bief", ainsi que la publication « L'Almanach surréaliste du demi-siècle ». Elle rencontre le poète Joë Bousquet et Hans Bellmer dont elle devient la compagne et le modèle pour ses photographies et peintures (« Déshabillage », « L'Embryon rouge »). Avec lui, elle travaille également sur les anagrammes de « Rose au cœur violet » (1950)[2]. Après sa rupture avec Bellmer, Nora Mitrani deviendra la compagne de Julien Gracq[3] en 1953[4].
À partir de 1947, Nora Mitrani signe toutes les déclarations et tracts collectifs surréalistes dont les exclusions des peintres Victor Brauner et Matta mais pas celle de Max Ernst.
En 1950, elle voyage au Portugal et y donne une série de conférences. Elle rencontre le poète Alexandre O'Neill qui constitua, en 1947, le premier noyau de poètes et écrivains surréalistes portugais. À son retour en France, Nora Mitrani écrit une série d'articles intitulés « Portugal 50 » qui sont publiés dans "Franc-tireur" sous le pseudonyme de Daniel Gautier. Elle passe pour avoir été l'une des premières à faire connaître en France l'œuvre de Fernando Pessoa[5].
Admise au « Groupe de Recherches sur la Sociologie de la Connaissance et la Sociologie de la Vie » du C.N.R.S., elle travaille sous la direction de Georges Gurvitch. Elle y rencontre Pierre Naville. Elle entreprend la rédaction d'une thèse sur la technocratie. Cette enquête restée inachevée est publiée dans les "Cahiers internationaux de sociologie" entre 1955 et 1958[6].
En 1955, elle participe à un ouvrage collectif sur Soren Kierkegaard édité en Égypte par l'écrivain Georges Henein. Cette même année, André Breton écrit dans une dédicace à son attention : « L'idée que je me fais de la noblesse est souvent passée par les inflexions de son langage et de sa pensée. »[7]
Nora Mitrani est morte d'un cancer.
Elle est la sœur du cinéaste Michel Mitrani.
Œuvre
- « Rose au cœur violet », éditions du Terrain vague, Losfeld, Paris 1988, anthologie de textes écrits entre 1940 et 1960 et réunis par Dominique Rabourdin avec une préface de Julien Gracq.
Bibliographie
- Adam Biro & René Passeron « Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », Office du Livre, Fribourg, Suisse & Presses universitaires de France, Paris, 1982, p. 284.
- Jean Cazeneuve « L'Œuvre sociologique de Nora Mitrani », dans "Revue française de sociologie", volume 2, n° 4, octobre-décembre 1961[1]
- Georgiana Colvile « Scandaleusement d'elles. Trente quatre femmes surréalistes », Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 206 à 211.
- Dominique Rabourdin « Gravité mortelle de l'amour », dans "Ça presse", n° 29, Lyon, juin 2006.
- Penelope Rosemont « Surrealist Women : an international anthology », University of Texas Press, 1998, p. 226.
Notes
- Penelope Rosemont « Surrealist women : an international anthology », University of Texas Press, 1998, p. 226 & Colevile, op. cité.
- P. Rosemont, op. cité, p. 226 & Colevile, op. cité.
- Orlando de Rudder, « Julien gracq, Nora Mitrani » (novembre 2005), sur le blog de l'écrivain.
- Magazine littéraire', n° 465, juin 2007, p. 30.
- P. Rosemont, op. cité, p. 226.
- Jean Cazeneuve « L'Œuvre sociologique de Nora Mitrani », dans "Revue française de sociologie", Vol. 2, n°4, octobre-décembre 1961, p. 304.
- Biro, op. cité
Liens externes
- Orlando de Rudder, « Julien gracq, Nora Mitrani » (novembre 2005), sur le blog de l'écrivain.
- Stéphanie Caron « Nora Mitrani, surréaliste au si secret visage » [2]
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