- Nicéphore Blemmydès
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Nicéphore Blemmydès (également Nicéphore Blemmydas), né vers 1198, mort en 1272, est une grande figure de la culture byzantine du XIIIe siècle.
Sommaire
Biographie
Fils de médecin, Blemmydès est né vers 1198 à Constantinople. Après la conquête de Constantinople par les Croisés de la quatrième croisade en 1204, sa famille s'installe en Asie Mineure, à Nicée. À Pruse, Nicée et Smyrne, il étudie la médecine, la philosophie, la théologie, les mathématiques, la logique et la rhétorique. Il acquiert ainsi la réputation d’être l’un des hommes les plus savants de l’époque[1].
Vers 1223, il entame une carrière ecclésiastique. À l'invitation de l'empereur de Nicée Jean III, il fonde une école à Smyrne, puis, à la mort de Théodore Hexaptérygos, dirige pendant dix ans l'école impériale de Nicée (1238-1248). Mais en butte à des tracasseries et des jalousies de la part du clergé de la ville, il se fait moine et fonde un monastère à Ématha près d’Éphèse. Ainsi il se trouve libre et peut manifester son indépendance. L'école du monastère n'accueille que des moines et des novices. Auparavant, Blemmydès a eu comme élèves Georges Acropolite et Théodore Doukas Lascaris, futur empereur[1].
Blemmydès expulse de l’église de son monastère la princesse Marcesina, maîtresse de l’empereur Jean III, et rédige une encyclique pour justifier son geste[1]. L'empereur admet que la rebuffade est méritée.
En 1255, après le décès du patriarche de Constantinople Manuel II, l’empereur Théodore II Doukas Lascaris, disciple de Blemmydès, qui vient alors de succéder à Jean Doukas Vatatzès, lui offre le poste. Blemmydès refuse, préférant la vie monastique[1]. Le patriarcat est attribué à Arsène Autorianos. Plus tard, ce dernier excommunie l’empereur Michel VIII Paléologue pour avoir fait crever les yeux de son jeune collègue Jean IV Doukas Lascaris, fils de Théodore II, et l'avoir enfermé dans une forteresse (fin 1261-début 1262)[2]. Finalement le patriarche Arsène est destitué illégalement en 1265, mais lorsque son deuxième successeur Joseph essaie de faire avaliser ce coup de force par le très respecté Blemmydès, celui-ci lui oppose un refus[1].
Blemmydès prend une part active dans les controverses entre l’Église orthodoxe et l'Église catholique, écrivant des traités sur la procession du Saint-Esprit, et se faisant le défenseur de la conception catholique adoptée au concile d'Aix-la-Chapelle en 809, selon laquelle le Saint-Esprit procède du Père « et du Fils » (en latin Filioque) ou du Père « par le Fils ». Il appuie sa démonstration sur les écrits de plusieurs Pères grecs (Grégoire le Thaumaturge (v. 213-v. 270), Athanase d'Alexandrie (v. 296-373), Grégoire de Nysse (335-394), Maxime le Confesseur (580-662), Jean Damascène (v. 676-749)). Il est ainsi l’un des rares Grecs à soutenir cette position récusée par les Églises orthodoxes[1].
Œuvre
Considéré comme un des hommes les plus savants de son temps, Blemmydès a traité de sujets très variés.
Il est l'auteur d'un manuel de philosophie aristotélicienne en deux parties, l'une sur la logique, l'autre sur la physique, devenu ensuite un ouvrage de référence dans les écoles byzantines. Intéressé par la question des Universaux, il essaie de concilier le réalisme et le nominalisme en supposant que les genres et les espèces se trouvent d'abord dans la pensée de Dieu avant d'être constitués ici-bas par les créatures.
Il a aussi composé un Traité sur le Ciel et la Terre, le Soleil, la Lune, le Temps et les jours. À l'occasion de la mort de l'impératrice Irène Lascarine, il adresse à l'empereur Jean III un poème astronomique mettant le décès en relation avec l'éclipse de soleil du 3 juin 1239. Il a produit aussi un manuel de géographie, la Géographie synoptique, qui est pour l'essentiel une paraphrase de l'ouvrage de Denys le Périégète, et un traité où il affirme la sphéricité de la terre et étudie son volume.
Il a écrit d'autre part deux Autobiographies, une Règle pour les moines de son monastère, et un texte dressant le portrait de l'empereur idéal, « qui sera tout à tous..., vrai Dieu sur la terre » (la Statue impériale). Dans le domaine de la théologie, il faut relever entre autres un commentaire des Psaumes, un discours sur la Trinité et la christologie, et deux autres sur le Saint-Esprit. Il a composé aussi de nombreux poèmes sur des sujets variés, et a laissé de nombreuses lettres.
Éditions de textes
- Nicephori Blemmydae curriculum vitae et carmina, éd. August Heisenberg, Teubner, Leipzig, 1896.
- Nicephori Blemmydae autobiographia sive curiculum vitae necnon epistula universalior, éd. Joseph A. Munitiz, Brepols, Turnhout, 1984.
- Herbert Hunger-Ihor Ševčenko, Des Nikephoros Blemmydes Βασιλικός Άνδριάς und dessen Metaphrase von Georgios Galesiotes und Georgios Oinaiotes. Ein weiterer Beitrag zum Verständnis der byzantinischen Schrift-Koine, Wiener Byzantinische Studien 18, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, Vienne (Autriche), 1986.
- Nicéphore Blemmydes, Œuvres théologiques, introduction, texte critique, traduction française et notes par Michel Stavrou, Sources chrétiennes no 517, 2007.
- PG 142.
Notes et références
- (en) Nicephorus Blemmida sur Catholic Online.
- Georges Pachymère, Relations historiques, éd. Albert Failler, Les Belles Lettres, Paris, 1984, livre III, ch. 10, p. 255.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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